À quelques kilomètres de Gordes, le paisible village de Goult s’apprête à ouvrir les festivités du mois du juin. Traditionnellement réputée pour ses programmations classiques, la région met ici à l’honneur le folk et la pop, avec sa toute première édition ce samedi 1ᵉʳ Juin du «Belvédère Festival».
Célèbre pour ses reliefs uniques, ses villages historiques et ses sites touristiques incontournables, le parc du Luberon reste avant tout une terre d’accueil et de partage pour les artistes. Dora Maar, Nicolas de Staël ou encore Victor Vasarely, nombreux sont ceux qui ont succombé au charme et à la qualité de vie de la région.
Depuis plusieurs années, la saison estivale est donc l’occasion pour cette dernière de faire l’étalage de ses talents, mais aussi de présenter des artistes internationaux aux habitants.
Dans un cadre à couper le souffle, l’association «Parasôl» présente alors six groupes sur la soirée. De 17 h à minuit, le Moulin centenaire deviendra le théâtre de la toute première édition du «Belvédère Festival» .
En tête d’affiche, H-Burns, le français bercé par l’Amérique, présentera son dernier album «Sunset Park». Enregistré sur la côte ouest californienne, l’artiste biberonnée à Cohen et Dylan propose ici des compositions vaporeuses et nostalgiques. Un univers qui oscille entre folk et rock indé, à mi-chemin entre Local Natives et Khruangbin.
L’artiste lyonnais Raoul Vignal, célèbre pour son fingerpicking et sa voix légèrement feutrée, proposera le temps de cette soirée une musique folk contemporaine qui invite au voyage.
Et ce n’est pas un hasard ! La programmation nous entraine jusqu’en Irlande avec le groupe Tau and the drones of praise, qui associe leur culture celtique à un folk psychédélique. L’occasion de taper du pied, tout en contemplant une vue imprenable sur le Luberon.
Après une escale au Havre avec les compositions poétiques, et en français, de Lola Sauvageot, le festival mettra aussi à l’honneur deux groupes locaux : le duo Tara & Tommy, deux amis d’enfance qui présenteront leur tout premier EP, et Chloé Levaillant, une voix captivante de la scène folk pour nous offrir une soirée mémorable.
À l’occasion de cette première édition, nous avons rencontré la canadienne Joanie Rousseau et le français Tommy Hoadley, tous deux à l’origine de l’association «Parasôl» et de ce nouvel évènement culturel à Goult.
CB : D’où venez-vous, et comment est née l’idée de ce festival ?
JR & TH : Bonjour, Joannie Rousseau, je suis canadienne, et plus précisément de la province du Québec. J’ai découvert le Luberon il y a plus de 12 ans, et aujourd’hui j’en suis une véritable citoyenne de cœur.
Et pour ma part, Tommy Hoadley, je suis né ici dans le Luberon, j’ai grandi à Bonnieux et Lacoste, mais je dispose aussi d’une double culture puisque mon père est anglais et ma mère française.
Étant tous deux passionnés de musique, on a décidé de bâtir une association culturelle à Bonnieux ayant pour objectif d’offrir un rayonnement culturel dans la région des musiques actuelles, tout en faisant découvrir des lieux inédits, ou l’art et la nature se côtoient. La création du Festival marque la première année d’existence de l’association, mais aussi la suite logique des trois premiers événements sur la saison 2023-2024. L’idée d’un festival Folk & Pop c’est de créer davantage de rencontres, d’apporter une expérience entre la nature et l’art, de partager nos découvertes et surtout notre passion pour ce genre.
CB : Comment l’association Parasôl contribue-t-elle à promouvoir la culture dans la région ?
TH : Par la présence d’artistes locaux dans la programmation. Il est toujours important pour l’équipe d’offrir une vitrine à la culture locale. En créant des collaborations avec différentes associations et différents partenaires, afin de tisser des liens solides avec les acteurs de la région. En se déplaçant sur différents lieux de communes afin de faire découvrir un nouvel endroit à chaque moment, puis en offrant une visibilité pertinente sur nos différentes plateformes afin de faire rayonner les artistes à leur plein potentiel.
CB : Pourquoi avoir choisi le village de Goult ?
JR : Après avoir découvert le magnifique site du Moulin de Goult, le lieu nous a paru propice à la création d’un festival à échelle humaine, soit de créer une proximité entre les artistes, le public et l’expérience d’un lieu riche en histoire, avec une vue imprenable sur les montagnes du Luberon. On souhaite que le public se souvienne de cette expérience artistique et humaine par l’addition de tous ces éléments.
CB : La programmation met en avant des artistes locaux, mais aussi internationaux. Est-ce qu’il est important pour vous de proposer ces rencontres culturelles au public ?
TH : Oui. On croit profondément que la découverte de talents musicaux de différents horizons offre au public, comme aux artistes, un échange essentiel à l’ouverture d’esprit et à la culture personnelle. C’est pourquoi on souhaite partager l’art, d’un pays à un autre tout en offrant une programmation locale.
CB : 6 groupes seront à l’affiche de cette première édition, pouvez-vous nous raconter votre rencontre et votre choix de H-Burns comme tête d’affiche ?
JR : J’ai fait la découverte de H-Burns lors d’un concert en formule duo à Laval, en Mayenne à l’hiver 2022. Ce concert intimiste m’a littéralement transporté et amené à un souhait – programmer l’artiste dans un futur événement. Ses sonorités folk et ses mélodies envoûtantes captent le public. Les festivaliers pourront entendre les morceaux de son album Sunset Park 2023, en présence de son groupe.
CB : Que peut-on vous souhaiter pour les prochaines éditions ?
JR : Un échange avec des artistes québécois nous tiendrait énormément à cœur.
CB : Votre coup de cœur Folk sur les sorties musicales de l’année 2024 ?
JR & TH : Notre coup de cœur du moment, c’est la dernière pépite de Waxahatchee. Un groupe d’Indie-Folk-Pop porté par la chanteuse Katie Crutchfield dont l’album s’appelle «Tigers Bloods».