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Théâtre des Champs-Élysées : la brillante Espagne de Ravel par « Les Siècles »

par Helene Adam
25.05.2024

Entachée par le retrait de François-Xavier Roth, accusé de comportements inappropriés, la soirée « Ravel et l’Espagne » n’en a pas moins tenu toutes ses promesses grâce à l’orchestre « Les siècles », virtuose sur instruments d’époque et aux merveilleux solistes d’une « Heure Espagnole » tout à la fois distinguée et déjantée. Merci à eux.

Un enregistrement de référence

François-Xavier Roth nous a habitué musicalement au meilleur et ses recherches autour de Maurice Ravel et de son amour pour l’Espagne, s’étaient déjà brillamment illustrées dans un enregistrement chez Harmonia Mundi qui comprenait l’Heure Espagnole, véritable bijou de la farce musicale, et le célébrissime Bolero joué sur instruments d’époque avec des sonorités inhabituelles et fort séduisantes.

Après avoir donné un premier concert au Théâtre de Tourcoing le 21 mai, le chef devait donc diriger  « Les Siècles », l’orchestre qu’il a fondé en 2003, sur le même programme. Douche froide pour ses admirateurs : il cède la place à Adrien Perruchon, qui fut son assistant et participe de près à ses expériences musicales, à la suite des révélations du Canard Enchaîné concernant les témoignages de sept musiciennes et musiciens déclarant avoir reçu des messages d’ordre sexuel non sollicités. Le Théâtre des Champs-Elysées vient de publier un communiqué à ce sujet.

Si ce changement de dernière minute n’a pas modifié substantiellement l’exceptionnelle qualité de la soirée, un malaise s’est inévitablement invité…

Bravo à tous les artistes

Par respect pour l’orchestre, le chef remplaçant et les merveilleux solistes vocaux qui ont tout donné pour sauver la soirée et ont réussi à offrir du Ravel hors norme, nous nous concentrerons sur le concert pour les féliciter chaleureusement.

Maurice Ravel aimait l’Espagne, son atmosphère, sa chaleur ardente et sensuelle, ses danses et son humour. Le programme commençait par la très moderne et délicieuse Alborada del gracioso (Aubade du bouffon), écrite pour piano en 1905 et merveilleusement orchestrée plus tard en 1919, qui présente des accents hispanisants, marqués par les staccatos de son introduction, évoquant le son de la guitare, l’ensemble sur un rythme soutenu et dérangeant.

La Rhapsodie espagnole, suite pour orchestre, a été composée en 1907 et l’on peut la considérer comme la première œuvre orchestrale majeure du compositeur. L’influence hispanisante dont Ravel tirera nombre de ses chefs d’œuvre, lui vient de sa mère, basque espagnole, de son enfance estivale passée au Pays Basque dans cette ambiance musicale et sonore très spécifique.

Incontestablement, l’orchestre des Siècles sous la direction d’Adrien Perruchon, nous restitue ces sonorités d’époque avec beaucoup de talent notamment la deuxième partie « Malagueña », sorte de fandango vif et coloré et son final, cette Feria qui semble annoncer les périls à venir.

Un bolero aux sonorités nouvelles

Mais le morceau de choix de cette première partie est le Bolero, où l’on attend avec impatience une sorte de redécouverte de cette œuvre, du fait des saxophones ténors et sopranos de 1928, instruments rares de nos jours, utilisés avec des percussions plus authentiques également et qui donne beaucoup plus de clarté à l’ensemble, différenciant soigneusement les pupitres. Le thème initié par les instruments à vent est accompagné par les violons et altos en pizzicato alternant à gauche et à droite du chef, tandis que les violoncelles sont placés juste devant lui au milieu de l’orchestre et que les contrebasses trouvent refuge au dernier rang derrière cuivres et bois.

Il s’ensuit des sonorités plus pures de cet hypnotique ruban qui se déroule et s’enroule sur lui-même avec ce crescendo final absolument transcendant qui arrache toujours une immense ovation au public conquis. Cette apparente simplicité du thème unique et du jeu des percussions, a toujours autant de charme mystérieux.

Une Heure espagnole, chantée et… jouée !

En deuxième partie, l’Heure espagnole, « comédie musicale en un acte », mini-opéra ou pastiche d’opéra plutôt, est donné en version concert de luxe puisque les chanteurs jouent leurs rôles, mimant leurs gestes avec tant de précision qu’on imagine le pauvre Gonzalve, le bachelier poète, puis Don Iñigo Gomez, le riche financier, entrer dans leur horloge pour se cacher et n’en plus pouvoir sortir, comme Ramiro le muletier, déménageant les horloges sans effort apparent. Il faut dire que, merveilleusement et attentivement accompagnés par les Siècles et un Perruchon qui se donne souvent des allures de Klaus Mäkelä, jusque dans la gestuelle et la façon et secouer sa chevelure, nos solistes sont tous remarquables dans ce style de quasi-parlando qui ne laisse pas vraiment de place au grands effets lyriques mais exige d’être autant homme ou femme de théâtre que d’opéra.

Les interprètes sont réjouissants et parfaitement dans le ton à commencer par Thomas Dolié (le muletier) absolument génial dans ce rôle, style, beauté du timbre, vis comica discrète et distinguée, bref un vrai meneur de jeu dans son rôle de (faux ?) vrai naïf façon ravi de la crèche. Isabelle Druet très brillante Conception, confirme son adéquation parfaite à l’un de ses rôles fétiches qu’elle a d’ailleurs enregistrés à deux reprises. La mezzo-soprano est, avec Stéphanie d’Oustrac, sans aucun doute la meilleure titulaire de cet emploi qui relève de la gouaille et des provocations de Carmen tout autant que des roueries d’une soubrette de boulevard.

Ils sont fort bien accompagnés par le ténor Loïc Félix qui incarne un Torquemada très réussi, avide et toujours intéressé au gain possible de toute situation, le très beau Gonzalve de Benoit Rameau dont on savoure en riant les « compositions » lyriques sans cesse interrompues par le dialogue et enfin le truculent Don Iñigo Gomez de Nicolas Cavalier, dont l’aisance scénique et vocale fait merveille.

La beauté de l’orchestre et l’attention de tous les instants que le chef porte à ses artistes lyriques dont il encourage chaque air d’un geste appuyé dans leur direction, souligne de façon magistrale la distinction et la complexité de la composition orchestrale de Ravel en contraste absolu et voulu avec la trivialité des situations.

Du grand art dans une salle à l’acoustique toujours un peu sèche et dont le public, fort nombreux, accueille chaleureusement la prestation très réussie.

Pour ceux, celles qui voudraient découvrir ou revoir ce spectacle : il  sera diffusé prochainement sur Mezzo et sur  medici.tv.

Photos : © Théâtre des Champs-Elysées,  Les siècles