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Paul McCartney à la Défense Arena : le retour triomphal du rockeur-conteur

par La redaction
24.12.2024

L’âge (82 ans sans complexe), la taille de la salle (40 000 spectateurs) et surtout le niveau de l’attente nous faisaient craindre d’être déçus face à une légende: Paul McCartney. D’emblée, il est clair que les Parisiens ont assisté à un concert exceptionnel. Les appréhensions initiales ont rapidement été balayées par le niveau de la performance.

Flashback sur 64 ans de vie et de carrière

En effet, d’entrée de jeu, le Beatles chéri du public a entamé « Can’t Buy Me Love » avec une énergie stupéfiante. La voix avait un peu changé, bien sûr, mais cela ne gênait personne. Le concert s’est alors déployé pendant près de trois heures, et Paul McCartney a enchaîné 36 chansons sans interruption, devant un public debout et conquis jusqu’à la dernière note.
La setlist du concert fut un véritable voyage dans l’histoire musicale. Bien plus qu’un simple morceau, chaque chanson ouvrait un nouveau chapitre par un récit chanté, revisitant ainsi plus de 64 ans de vie et de carrière. Les Beatles, Wings, la carrière solo : Paul McCartney a tissé les fils de ces différentes périodes avec une maestria confondante.

Le rockeur

Il a rappelé ses racines rock, de Little Richard à Chuck Berry. Un choix de titres électrisants a soulevé l’enthousiasme de chacun : « Drive My Car », « Got to Get You Into My Life », « Lady Madonna », « Jet »… Le point d’orgue de cette démonstration a été « Helter Skelter » endiablé, tube qui est d’ailleurs considéré comme le premier morceau de Hard Rock…
Son groupe fidèle depuis 2002 l’a parfaitement accompagné : Wix Wickens aux claviers et à la direction musicale, Rusty Anderson et Brian Ray aux guitares, et Abe Laboriel Jr., monstrueux à la batterie. McCartney a rappelé qu’avant George, il était le guitariste initial du groupe. Plusieurs fois, il a délaissé sa légendaire basse Höfner pour une magnifique guitare Gibson Les Paul multicolore, notamment lors d’un vibrant hommage à Jimi Hendrix avec « Foxy Lady ».

Le conteur de l’histoire d’un Beatles

Durant ce concert, McCartney a raconté, avec une certaine nostalgie, son histoire, qui est aussi la nôtre. Il a évoqué les débuts des Quarrymen avec « In Spite of All the Danger », puis « Love Me Do », première chanson des Beatles produite par George Martin, le fameux « cinquième Beatles ». Il a célébré son lien unique avec John Lennon dans « Here Today », et rendu un hommage touchant à George Harrison, le « petit frère » à travers un magistral « Something ».
Les points culminants émotionnels furent « Now and Then », où l’on a vu un Paul McCartney actuel oser s’incruster dans des vidéos des Beatles. Nous avons été très touchés par son duo virtuel avec John Lennon sur « I’ve Got a Feeling » : un moment de grâce où leurs voix se sont mélangées, transportant les fans.

McCartney a également conté l’histoire des femmes de sa vie. « Maybe I’m Amazed » est une sublime déclaration d’amour écrite pour Linda, avec qui il a vécu l’aventure Wings. Il a aussi joué « My Valentine », déclaration à son épouse actuelle Nancy Shevell. Un moment poignant fut consacré à sa mère, dont le souvenir a inspiré « Let it be ».

Le petit garçon de Liverpool, bercé par le piano de son père, est devenu notre ami en nous faisant entrer dans son intimité. Son effort constant de nous parler en français durant tout le concert, et les vues de Paris dans les vidéos, témoignent de cette proximité à notre pays. La chanson « Michelle » était là pour nous le rappeler, comme une signature affectueuse. (À noter : Cette affection pour la France, Éric Krasker en parle très bien dans Les Beatles à l’Olympia).

Le conteur des histoires de notre vie

Paul McCartney n’est pas simplement un musicien. C’est un narrateur planétaire, un conteur dont le répertoire de plus de 1000 compositions transcende les frontières de la simple musique pour devenir une chronique de l’expérience humaine.
Chaque chanson est un miroir de nos existences. « She’s Leaving Home », « Eleanor Rigby », « Lovely Rita » : ces morceaux ne sont pas de simples mélodies, mais des portraits sociologiques. Quand il entonne « Ob-La-Di, Ob-La-Da », c’est toute la simplicité de la vie quotidienne qui résonne, créant une complicité immédiate avec le public.

Des chansons, témoignages de la société

McCartney a toujours eu ce talent unique de transformer l’intime en universel. « Getting Better » devient une métaphore de la situation environnementale, où l’optimisme transpire à travers l’image des fleurs repoussant du bitume éclaté. Un message d’espoir à l’heure du changement climatique.
« Lady Madonna », composée en 1968, reste d’une criante actualité. Photographie de la condition féminine, la chanson défie le temps, rappelant que certaines luttes sont éternelles. McCartney, bien avant son époque, célébrait la force et la résilience des femmes.

Un artiste engagé

La sensibilité de Paul se manifeste aussi dans son engagement. « My Valentine », accompagnée d’une traduction en langue des signes, devient un geste de solidarité. Plus qu’une chanson, c’est un pont tendu vers les communautés marginalisées.
Un moment de grâce pure fut l’interprétation de « Blackbird », chanson intimiste qui a résonné dans l’immensité de l’Arena comme si elle était murmurée dans un salon. Elle rappelait ses prises de position sans équivoque pour la cause noire américaine.
Cette capacité à raconter les histoires de tous les jours avec une justesse méticuleuse explique sa connexion unique avec le public. John Lennon disait que les mélodies les plus simples sont les plus difficiles à écrire ; Paul maîtrise cet art à la perfection et c’est ce qui le rend génial.

La magie du détail

La scénographie du concert était elle-même un récit. Deux écrans latéraux, avec la retransmission du concert, encadraient un écran central avec des images d’archives des Beatles, des moments de sa carrière, créant un dialogue entre le passé et le présent. L’éclairage, conçu dans ses moindres détails, permettait une immersion totale, même pour les spectateurs les plus éloignés.
Le moment le plus fou de la mise en scène fut sans conteste « Live and Let Die ». Encore plus spectaculaire qu’en 2018, le morceau transportait littéralement le public dans l’univers de James Bond. Chaque explosion pyrotechnique, chaque effet sonore était parfaitement maîtrisé.

Un final symbolique

Commencer et terminer le spectacle par « The End » passe-t-il un message ? Lorsque McCartney termine le show par « à la prochaine » en français transforme ce qui pourrait sembler être une conclusion en une promesse, un rendez-vous.
McCartney ne fait pas que jouer de la musique. Il transmet un héritage, raconte des histoires, connecte des générations. Et ce soir-là, il a une nouvelle fois accompli ce miracle. L’Arena était plus qu’une salle de concert. C’était un espace de communion. Les générations se sont mélangées : des fans des premiers jours, leurs enfants, leurs petits-enfants. Tous chantaient, tous partageaient la même émotion. Paul McCartney a créé plus qu’un concert, il a offert une expérience collective.
Les Beatles ont été les catalyseurs, voire les initiateurs, d’une contre-culture qui a illusionné toute une génération jusqu’au désenchantement actuel. Mais Sir McCartney, malgré ses 82 ans, reste un éternel optimiste capable de faire pousser des fleurs sur les décombres de l’humanité et de nous donner envie de lui donner un sens.

« Les Beatles sont arrivés et tout a changé », Éric Idle des Monty Python.

Visuels et texte : Yves Braka / inspiration Guy Zeitoun