Après « Low Tide », un premier album prometteur, JJH Potter nous gratifie de « Ghosts Unveiled », qui confirme son talent d’auteur-compositeur-interprète dans la lignée des grands chanteurs folk.
Dès les premières notes, nous sommes plongés dans cet univers envoûtant. Avec un nom anglophone, des textes en anglais et un style qui s’inscrit dans la lignée des grands songwriters d’outre-Atlantique, il pourrait passer pour un artiste anglophone. Pourtant, JJH Potter est bel et bien français. Résidant à Strasbourg, il a longtemps sillonné le monde, notamment en Australie. Aujourd’hui, il nous offre un second album d’une grande finesse.
Originaire de Nantes, il découvre la musique dès son plus jeune âge grâce à sa mère. Mais c’est en écoutant Bob Dylan et le Velvet Underground que se forge son identité musicale. Une influence qui transparaît clairement dans « Ghosts Unveiled ».
L’album
La voix douce et enveloppante de JJH Potter se marie parfaitement à son jeu de guitare délicat. Lors de notre entretien, il nous confie avoir reçu sa première guitare à 13 ans. Sa technique s’est affirmée au fil du temps, nourrie par les influences de Nick Drake et John Martyn.
Sur presque tous les morceaux, deux voix féminines cristallines viennent sublimer la sienne : celles de ses filles. Leurs harmonies rappellent immédiatement celles d’Emmylou Harris et Gram Parsons, ou encore d’Anjani Thomas et Leonard Cohen. Cette alchimie vocale confère à l’album une poésie et une nostalgie idéale pour une écoute au coin du feu.
Dès les premières notes de « Someone Else’s Book », l’immersion est totale :
Arrête de penser, tu rêves
Tu es sur le mauvais chemin, cela n’arrivera jamais
Tu as eu faim trop de fois
Alors ils ont façonné ton esprit, juste pour te rendre aveugle
Ses textes, à la fois tendres et amers, abordent avec une poignante justesse l’absence, le départ et le manque. Un thème particulièrement touchant dans « Goodbye Love », une magnifique chanson d’amour.
Avec « The Stroke », il traite d’un sujet plus grave : l’AVC. Son texte, d’un réalisme saisissant (« Parce que j’ai toujours eu peur du fantôme que je suis devenu »), contraste avec une mélodie aérienne qui n’est pas sans rappeler l’univers de Lou Reed.
Dans *Moth*, JJH Potter explore de nouveau le thème du manque de l’autre, cette fois au piano, offrant ainsi une nouvelle dimension à cette mélodie envoûtante.
Il est vivement recommandé d’écouter l’album dans son intégralité pour en saisir toute la subtilité et l’atmosphère unique.
L’homme
Lors de notre échange, JJH Potter nous confie la difficulté de s’imposer en tant que chanteur francophone écrivant en anglais. Pourtant, à l’écoute de son album, l’anglais semble couler naturellement dans sa musique, sans jamais paraître artificiel.
Il aime parler de son amour pour la scène pour ce contact direct qu’elle procure avec le public et son plaisir de transmettre.
Pour le découvrir en live, ne manquez pas sa tournée intimiste, notamment :
– 29/03 – Blue Note Café, Strasbourg
– 30/04 – Zygo Bar, Nantes
– 24/05 – Olympic Café, Paris
– 26/06 – Le Balades Sonores (disquaire parisien)
D’autres dates sont à retrouver sur son Instagram.
Visuel : © @Morgane Milesi