Electro philippine, pop rock engagé français ou techno, chant traditionnel catalan gonflé aux percussions… Cette année encore, le festival des Trans musicales de Rennes a emmené les amoureux·ses de musique dans une nuit riche en belles découvertes sonores.
Comme toujours, le trajet est un peu long pour qui vient aux Trans musicales avec la navette mise en place exprès pour l’occasion. La file d’attente est longue, il faut prévoir son coup si on a prévu de voir un·e artiste en particulier. Mais le trajet vaut le coup. La nuit du samedi 7 décembre 2025 a clôt avec joie et fracas trois folles nuits au Parc expo de Rennes.
Les sonorités brutales mêlées au chant traditionnel catalan de Tarta Relena ont donné au hall 8 l’impression d’une suspension dans le temps. Le public semblait dans un état antérieur à la transe, comme un avant-goût de la soirée.
Puis direction le hall 5 pour taper du pied sur le beat percussif de Tarsius. Ce duo vient des Philippines et réveille les teufeurs partis pour durer. Tout autour, certains poussent l’expérience musicale à celle du corps par l’exacerbation des sens. Un jeune à capuche a les yeux bandés et dodeline de la tête au rythme de la batterie enflammée. À la fin, le petit « merci » de l’artiste Diego Mapa aux machines transige avec la rage communicative du set, portée également par le batteur Jay Gapasin.
En deux minutes, les quelques espaces existants dans la foule disparaissent. Le public se resserre autour des crash barrières. Impossible de se trouver un coin de plus de 10 cms. Un moustachu en short court et en tee-shirt blanc entre sur la scène. Un autre le rejoint : celui-ci, costard gris et lunettes rectangulaires, ressemble davantage à un prof de technologie. Leur tube Idols retentit, les spectateur•ices sont en feu. Pendant 1h, le hall se transforme en boîte de nuit des années 80. Leur reprise de Gloria d’Umberto Tozzi parachève cet hommage italo-disco un peu déjanté aux musiques iconiques italiennes.
En kilt, Bonne nuit balance des textes aussi simples qu’enragés. Le chanteur du duo. Son chanteur, accompagné ce soir par trois musiciens, répète, faussement guilleret : « La vie est belle, quand on fait le choix de ne pas regarder en bas ». La formation musicale, mêlant punk et pop électronique, porte des messages politiques entre colère et utopie lucide.
© Luna Beaudouin-Goujon