Hervé se plante devant sa salle, qu’il a aménagée pour ces cinq dates, avec ses posters, ses écharpes de foot, et ses maillots ! Jean et t-shirt blanc, avec ses musicien·nes, et son clavier, il enflamme sa poésie et exulte la Maroquinerie.
Le mot qui vient en premier, en sortant de la salle, chahuté·e par ce trublion, c’est énergique ! Le moins que l’on puisse dire c’est que le breton ne se ménage pas, il se donne corps et âme à la fosse, dans laquelle il se jette d’ailleurs à plusieurs reprises. La scène est sans quatrième mur, l’échange est total, comme si l’on était à la maison, en plein fest noz, en pleine fête estivale, familiale presque, l’avantage de cette salle.
La communion est phénoménale, le public assure les basses comme les cœurs, les interludes autant que la chorégraphie. Hervé déroule pour le plus grand plaisir des convives son dernier album et ses titres phares antérieurs. Il nous raconte « d’où {il} vien{t} », que même si on le prend pour un mec « chelou » il est un « cœur poids plume » qui sait où il va et qui sait que « tout ira mieux demain » car la vie il l’a « dans la peau » que c’est un « trésor ».
Au premier rang, un petit groupe d’irréductibles se charge de chauffer la salle pendant que le jeune homme fait redescendre son cardio et éponge ses tempes. Hervé alterne les chansons où il arpente à grandes enjambées ou à grands sauts la scène, et celles où, coincé derrière son clavier, il la bastonne de ses pieds. À le regarder, on a l’impression qu’il est sur un ring, à se purger, qu’il expulse sur scène tout ce mal que l’on se fait si bien.
Ces cinq Maroquinerie, il les a choisies, elles lui tenaient à cœur, car cette salle, dans sa structure permet la proximité à l’extrême, la communion sans nulle autre pareille. Il l’a choisie et elle va comme un gant à sa proposition, elle la décuple en la contenant. L’énergie circule, vous l’aurez compris, mais les textes de poésie quotidienne ne sont pas étouffés. Hervé, c’est l’art de clamer tout haut ce que tout le monde vit tout bas, sans embarras et gorgé de joie.