La plus iconique des chanteuses pop, Katy Perry, s’est offert un show de scfi rétro à l’Accor Arena pour son étape parisienne du Lifetimes Tour. Nous étions à la veille de ses 41 ans et l’apesanteur n’a pas semblé effleuré la performeuse à la fange noire, ni ses danseurs parfaitement athlétiques.
« Il y a les chats et les souris » annonce Katy Perry juste avant de dédier une séquence entière de son show à ceux qui l’adorent qui se sont déguisés, et de les les faire monter sur scène pour leur donner des accolades. Les « Kitty Cats » ce sont ses fans et Katy leur doit tout. Et ses fans français, après 8 ans d’absence, elle est bien heureuse de les retrouver aussi nombreux : 3 soirs complets avec les 3 et 4 novembre cela fait quand même 45 000 personnes ! Perry est une daronne de la pop. Elle leur offre même la possibilité de choisir deux chansons via une application, mais n’oublie pas d’être un peu capricieuse et choisit en fait la 2e. Car Katy Perry est une princesse un brin domina avec ses grandes cuissardes et ses tétons lampe rouge. Et les fans adorent ça ! Dans la salle, ils et elles ont tous les âges et les mères sont venues avec leurs filles. Katy, à peine passé la quarantaine, mais qui appartient encore au temps où l’on vendait des disques dont on déchirait le cellophane (143 millions tous types confondus !). Et ce n’est donc pas avec son nouvel amoureux, Justin Trudeau, mais avec ses fans, ses costumes de Barbarella et de nombreuses chansons dédiées à sa fille de 5 ans (dont le titre éponyme de la tournée) qu’elle a décidé de le passer.
Et la machine qui porte la chanteuse et performeuse dans les airs est à la hauteur de enjeux. Sur scène, un écran de télévision démantelé ponctue les 5 actes du show qui se veut rétrospectif, avec une quête à la Zelda et un univers à la Star Trek comme prétexte pour revisiter le répertoire pop monumental qu’a porté la chanteuse. Dans la fosse, une grande scène en 8 fait courir la chanteuse, en même temps qu’elle encadre le public de la fosse, au centre une trappe permet à la chanteuse et aux danseurs d’apparaître et disparaître pour se changer. Dans les airs, tout un dispositif permet à Katy de surgir dans une cage aérienne branchée pour « Artificial », de célébrer « I kissed a Girl » dans une sphère pop au dessus d’une statue de la liberté qui célèbre l’amour, ou bien de chevaucher un papillon géant pour le « Firework » final. Avec 91 concerts dans le monde entier en 6 mois et près de deux heures de show parfaitement acrobatique en talons, Katy Perry est peut être une warrior encore plus impressionnante que la cyborg qui apparaît sur l’affiche du concert !
Le super sound system marche donc hyper bien ; malgré un mini moment de pannes, c’est tonitruant, c’est plein de codes issus des jeux-vidéos, c’est un brin kawai et les univers se suivent (Genèse, Nirvana, Girl Power, Battle et Regeneration) sans dépareiller. L’objectif est de rendre à la terre ses papillons et de remplir ses coeurs pour détruire un grand méchant vert qui n’est peut-être pas si méchant que cela. En attendant, on adore le petit moment rock et dépouillé de « Hot’n cold » et on apprécie beaucoup les costumes stellaires des danseurs et le sabre laser de Katy Perry dans la 4e partie – The Heart Strikes Back. Quand tout semble paramétré, le plus beau moment est peut-être la chanson « Part of me » qui retentit comme un cri d’indépendance.
Il y a encore deux dates et si vous trouvez un moyen de vous faufiler à l’Accor arena, foncez ! Néanmoins, alors que ses boys lui chantent happy birthday, on ne peut que se demander où court Katy. Les chansons sorties cet été sont très douces en réaction à l’accueil mitigé de l’album « 143 » (2024), lui même revenu aux sources de la pop dansante qui a fait le succès de l’icône. Et si Katy la femme se permettait de souffler pour retrouver cette part d’elle qui rend certaines compositions urgentes et habitées. Le cœur est généreux, le corps est musclé, mais l’âme est aussi une clé du succès…