Nous espérions tous que quelque chose -peut-être- pouvait changer. Mais en fait, non.
1- Voilà oui, vous êtes rentré à la casa « Eu voua na Sua Casa », pas de quoi en faire un plat non plus ; on se contente d’une petite musique de bienvenue soutenue par des percussions peut-être un chouïa exagéré ; une bande de mecs qui fêtent votre retour (Felipe Amorim, Vitão, BIN, Malibu). Méfiance, il y a sans doute anguille sous roche.
2- C’est là que ça commence, « Somebody pay Nina », ce n’est plus la playa mais ce n’est pas encore la salle de sport (quelle horreur), mais ça appelle quelques souvenirs, une voix presqu’une voix d’enfant (1tbsp, Ninajirachi) ; encore une fois méfiance …
3- Vous revenez sur vos pas et dans quels bras tombez-vous ? Mais évidemment, on voudrait en faire une mini-série Netflix, personne n’y croirait. C’était tellement attendu. Voilà comment ça recommence, « Billabong babe » : colonne très droite, buste dégagé et rythme faussement staccato. On défile dans les promesses de bonheur simple du quotidien (Royce Fisherman).
4- Oui, c’est la rentrée et la seule chose qui ne change pas, c’est cette musique chaloupée, caraïbéenne, accessoirement chantée en français (« Mafia» , Souyengé)
5- « Je sais que tu m’aimes encore », bien sûr la fête continue, dans les quartiers périphériques, les tambours du Nord qui mettront un peu de baume au cœur à nos tristes fins de semaine («Tambo Do norte », Dona Onete) .
6- Cette chanson glissée dans une playlist de rentrée veut dire beaucoup, parce que tout le monde comprend les paroles en anglais et ce que veut dire la chanteuse, « So nice» tout le monde comprend le pot aux roses, Stacey Kent (avec Chris Wells, Colin Oxley, Simon Thorpe, John Pearce, autour de Jim Tomlinson.
7- Donc, et pour compenser, un peu de street, un peu de misère simple ; la toile cirée, la barquette de poulet ; tout ce qui fait que l’obésité progresse chaque jour dans le monde ( « I luv my squad », Demahjiae)
8- Une statistique que tout le monde a lu cet été : lorsque vous demandez à des gens ordinaires passagers d’un vol ordinaires s’il pourrait empêcher l’avion de se crasher, en cas de défaillance du pilote, 70 % des hommes répondent oui mais seulement 20 % des filles font de même. « My choices are not my own»… On peut le dire comme ça (Max Cooper + May Kaspar, Bredren, Tawiah).
9- On peut rêver n’est-ce pas, mais plus dure sera la chute. Pour une fois que Parcels écrit un bon morceau (« Summeinlove»), on l’écoute.
10- Puisque l’on parlait d’atterrissage, on peut facilement redécoller avec ça ; les chœurs sont encore meilleurs que précédemment. Spéciale dédicace pour ce « Easy » d’Hannah Georgas.
11- Bref, c’est déjà dimanche ; le « Suzanne » de Raye avec Mark Ronson ce n’est pas grand-chose mais c’est quand même le genre de petit serment qui fait chaud au cœur.
12- S’il ne fallait garder qu’une chose de l’été, ce n’est pas le soleil mais la décontraction. Un peu de légèreté dans ce monde de relous, léger mais bien droit, direction le joyeux défilé de la dance ; «Spleshl » de Jitwam avec Nikki NAir.
13- Et puis c’est un tunnel, l’un de ces rêves nocturnes qui chasse le sommeil. On le préfère en voiture, un peu à cran, esthétique, à la façon d’une pub déjà automnale pour un parfum masculin (« Linea Insubrica », Khalab, Catu Diosis, Gabin).
14_ On se traîne douloureusement, les muscles fatigués … et puis c’est un retour vers le futur, à une époque où l’on ne soupçonnait pas les intelligences d’être artificielles à notre insu mais d’être clairement sous contrôle. « It’s crazy but it’s true » … C’était le bon temps (« I only want to be with you», Shelby Lynne)
15- Et puis un fil se tend, celui d’une guitare qui relie le temps et les univers, du sombre vers le lumineux, Elisa toujours à la grâce du Crayon («Diamond Miner»).
16- L’atterrissage se fera en plusieurs temps, c’est la météo tourmentée qui nous oblige, le mauvais temps des amours cruels britannique et pluvieuse, sous influence Fred Again (« Cruel love », Leon Vynehall et Beau Nox).
17- « Billy Born from Ballybrack » … l’interlude final pour un garçon disparu ou qui – peut-être- n’a jamais existé.
18- Ainsi commence la nouvelle saison, cette perle de CMAT qui nous accompagnera jusqu’à la disparition radicale de la beauté estival (« Euro-country »).