Le 29 novembre, Patrick Martin était la première partie de Adé et faisait chanter son nom à l’Olympia. D’une petite ville du Wisconsin à Paris, fan de rock, il chante en duo « I wanna know » avec l’ancienne leadeuse de Thérapie Taxi. Interview.
J’écoutais de la musique avec mes parents, surtout dans la voiture. Ça a vraiment débuté de cette manière. J’avais aussi un cousin qui jouait de la guitare et cela a participé à nourrir cet intérêt. J’ai moi aussi commencé à jouer. Cela a toujours été quelque chose avec lequel je connectais et qui me donnait le sentiment de pouvoir m’exprimer. Un lieu où il m’était possible de ne pas forcément parler, mais simplement de ressentir.
Complètement. Avant la Covid, j’avais sorti quelques musiques, mais je n’étais réellement pas sûr de ce qu’était mon identité, quel était mon son. Nous avions fait quelques tournées, une aux USA et une au Royaume-Uni, mais je n’étais pas confiant. C’est là qu’a commencé le confinement. Le monde était gelé. J’ai pu vraiment être moi-même et trouver ce que j’attendais de ma musique et ce que j’essayais de dire. C’était un moment horrible pour le monde, mais ce fut très important pour moi et ma créativité.
Il est toujours en train d’évoluer, mais s’il fallait mettre un genre, je le mettrais plutôt dans Indie-Pop. Mais je suis concrètement inspiré par le rock classique. Il est toujours en moi, toujours dans mes oreilles. Qu’importe si j’écoute ces nouveaux artistes que j’aime, je reviens forcément vers le rock classique.
Il y a les Stones, David Bowie, « Crosby, Stills, Nash and Young ». Un autre groupe que j’aime beaucoup : Fleetwood Mac ! Il y a aussi Eagles, ce genre de son. Ce que je veux faire, c’est trouver un moyen de le rendre moderne, de l’amener au monde pour que les gens d’aujourd’hui le comprennent.
Beaucoup de chansons naissent d’une simple idée, d’une seule ligne. Je m’inspire beaucoup. Mon auteur préféré, c’est Alex Turner des Arctics Monkeys. Il est le plus poétique des conteurs. David Bowie a dit qu’il était a “tastefull thief” et c’est un peu ce que je fais. J’aime écrire à propos de l’amour même si j’ai aussi écrit sur l’état du Monde. Les plus belles chansons sont souvent sur les choses les plus simples. Généralement, je me demande pourquoi je tiens à telle ou telle histoire. En réalité, ce qui est important, c’est la manière dont elle est racontée. (rires) Je pense que ce n’était pas une très bonne réponse…
Le chef de mon label me l’a envoyé alors qu’il était en France. Il l’avait entendu à la radio, car le son était en train d’exploser, et cela, avant même qu’il ne découvre Adé. Il a juste pensé “je dois envoyer ça à Patrick” et m’a demandé ce que j’en pensais. Bien sûr, c’est un son incroyable avec des mélodies qui ne peuvent être exprimées qu’en français et non en anglais. Le hasard a fait que nous écrivions tous les deux à Nashville et nous avons pu nous rencontrer. Nous étions tous les deux très “no pressure”. On a changé quelques mots, quelques phrases… Je suis reconnaissant de son ouverture et du fait qu’elle nous ait autorisé à faire de cette chanson ce qu’elle est aujourd’hui. Bref, je suis juste tellement heureux de l’avoir fait et d’avoir pu faire ce concert à Paris.
Je ne savais pas comment les gens allaient réagir et ce qu’ils allaient penser. Donc voir autant de gens être engagés, applaudir ! Je n’avais jamais ressenti quelque chose comme ça. Entendre mon prénom chanté, cela ne m’était jamais arrivé. Je n’oublierai jamais que Paris était le premier endroit qui m’ait fait sentir comme ça.
J’aimerais avoir de supers cools rituels comme les rockstars mais non ! J’aime être seul les dernières minutes. J’aime pouvoir être présent, prendre conscience que je peux le faire, que c’est mon travail que c’est un privilège. Que c’est incroyable de pouvoir être capable de performer, de pouvoir aller sur scène et chanter pour les gens. À part ça, pas vraiment !
J’en ai quelques-uns. Ma copine est avec moi partout. Elle est avec moi quand je suis plus qu’anxieux, que je ne me sens pas créatif. Elle est mon roc. Forcément, il y a mes parents. Ils sont avec moi pendant la tournée. Ils m’ont toujours soutenu. Et il y a mon cousin. Il m’a aidé plus que je ne pourrais le dire. Un énorme soutien. Il est incroyable. Il mérite d’être mentionné dans cette interview.
Je fais quelques concerts aux États-Unis les prochaines semaines. Pour la suite, il y a plusieurs EP qui sortiront l’année prochaine.
Je pense qu’il y aurait Favourite Worst Nightmare des Arctics Monkeys. Et un son qui pourrait contrebalancer cette énergie…. C’est tellement dur ! Je pense Dark Side of the Moon de Pink Floyd. C’est vraiment éclectique et très humain. Ou peut-être un truc classique de rock genre « Crosby, Stills, Nash and Young ». Ou les Beatles, Rubber Soul ! Il y en a beaucoup trop.
Merci Patrick Martin.