Nuit(s) blanche(s) électronique(s) au Festival Dream Nation

Depuis 2014, le festival Dream Nation s’est imposé sur les scènes des musiques actuelles et électroniques, devenant un rendez-vous incontournable où l’euphorie et l’éclectisme règnent en maître. Sous les étoiles et les lasers, la programmation a réuni une nouvelle fois l’ensemble des cultures électroniques : Electro, Techno, Trance, Drum and Bass Music, Dubstep et Hard Music. Les deux nuits blanches ont voyagé à travers la diversité du genre en restant fidèle à la ligne de programmation du festival : proposer un panorama des musiques électroniques en décloisonnant les genres. Traversée survoltée sous haute tension, la nuit du 15 septembre a tenu sa promesse en électrisant le public avec son triptyque de scènes et son ambiance de fête foraine post-moderne !

Liesse électronique aux allures de cirque futuriste

A la sortie du RER et au début de la nuit, le public se faufile à travers le Parc des Expositions de Villepinte pour rejoindre le cœur du festival que l’on entend vibrer crescendo. Silencieuse encore, la foule coule vers le torrent électronique dans l’attente de frapper le béton de ses pieds durant la nuit à venir. Sur le site, on croise des créatures perchées sur des échasses et parées de guirlandes lumineuses qui déambulent entre les scènes, proposant des performances aussi futuristes qu’oniriques. Plus loin, des hamacs suspendus, un stand de churros, des colonnes de cubes lumineux, un manège à sensations fortes : le festival joue avec les codes de la fête foraine, en s’imaginant kermesse nocturne. Car ici, il s’agit de se jouer du temps et du réel, de s’évader et de s’oublier, dans une catharsis musicale et visuelle. La devise du festival s’impose alors comme une évidence : « One Dream, one Nation » résume l’amour transcendant de la fête qui unit chaque corps composant la mer survoltée du public.

© Aurélie Court

Trois scènes, trois ambiances… et une exaltation unanime

Pour sa dixième édition, Dream National a réuni les meilleurs artistes de la scène actuelle, légendes comme jeunes prodiges, repartis ce soir sur trois terrains de jeux : une scène Techno, une Hard Music et une autre Hybrid. De véritables icônes viennent cette nuit secouer la scène techno : la papesse russe Nina Kraviz, la légende berlinoise Ellen Allien, suivies de la française Cassie Raptor, issue de la scène queer parisienne. Sur la scène Hard s’enchaînent pas moins de neuf artistes offrant une mosaïque du genre, avec entre autres la pionnière ukrainienne Miss K8, le jeune prodige Sefa ou encore le phénomène français Billx. Enfin, sur la scène Hybrid se succèdent les bêtes de scènes du quintet Bagarre, le quatuor radical de Contrefaçon et le trio toujours aussi déjanté Salut c’est Cool !

Qui cherche l’électro-punk trouve Bagarre…

La scène est à eux et « le club est à nous », comme ils se plaisent à nous le rappeler. Le quintet Bagarre, composé de Emmaï Dee, La Bête, Majnoun, Mus et Maître Clap, s’emparent de la scène Hybrid avec leurs morceaux explosifs, mêlant synthpop et électro-punk. Avec « Écoutez-moi », ils ne demandent pas la parole, préférant clamer leur propre langage, forgé à coups d’hybridations et d’ironies. S’enchaînent les titres « Claque-le », « Béton Armé », « Le gouffre », « Kabylifornie » et « Diamant » traversant leur répertoire à un rythme effréné… Et l’euphorie n’en est que plus grande lorsqu’ils annoncent leur prochain album ! « Et oui, on a pris le temps » le reconnaissent-ils avant de nous offrir un de leurs morceaux à venir : l’attente est pardonnée certes, mais l’impatience est renforcée ! Pour finir le set en apothéose, le quintet est rejoint par le quatuor de Contrefaçon pour le remix de « Rave à Versailles », avant de nous quitter sur l’adieu phénoménal « Au revoir à vous ». Mais, vous l’aurez compris, ils n’ont pas fini de faire parler d’eux et de nous offrir des pépites musicales endiablées…

© Amélie Le Berre