L’organiste Quentin du Verdier et l’ensemble Les meslanges remontent aux origines de l’orgue français
par Hélène Biard08.03.2024
Le jeune organiste français Quentin du Verdier est encore en début de carrière et a gravé son premier CD courant 2023. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est remarquable.
Le label Rocamadour – Musique sacrée poursuit avec bonheur son exploration de la musique sacrée sur plus de mille ans d’histoire de la musique. Organiste de métier, Emmeran Rollin est aussi le directeur général du festival de musique sacrée de Rocamadour (qui se déroule du 15 au 26 août) et du label discographique. Le présent CD, le premier gravé par Quentin du Verdier, nous permet de (re)découvrir des œuvres pour orgue dont les compositeurs ont vécu aux XVIe et XVIIe siècles. La présence de l’ensemble Les Meslanges sur une partie des pistes du CD nous permet aussi de (re)découvrir le plaint-chant, et dont certaines œuvres remontent au XIIIe siècle, brillamment défendu par ce bel ensemble.
Quentin du Verdier, maîtrise parfaitement son instrument et on l’entend dès les premières notes du Kyrie de la missa Cunctipotens sortie de l’anonymat en 1531 par le compositeur Pierre Attaingnant (vers 1494-vers 1553) ; le jeune homme passe d’un jeu à l’autre sans effort et on ne peut qu’apprécier la beauté de la musique qui émane de l’orgue de Champcueil. L’ensemble Les Meslanges entonne un plain-chant composé à Paris à la fin du XIIIe siècle avec une belle simplicité. On notera la très belle interprétation de la fantaisie sur le Regina Caeli de Charles Racquet (1597-1664) « associé » à un faux bourdon de très belle facture. Mais le Prélude et fantaisie de Louis Couperin (vers 1626-1661) est tout aussi remarquablement interprété par ce jeune organiste au talent très prometteur. Dans les plaint-chant nous attirons l’attention sur le Graduate Romanum de Pascal et Berthod et sur le Graduate Romanum ad usum abbatiae regalis Petri Remensis qui ne manquent, ni l’un ni l’autre d’intérêt, et, qui, comme les autres pièces sont de compositeurs anonymes. Les tempos et les nuances adoptés par Quentin du Verdier et l’ensembles Les meslanges sont parfaits et on ne peut qu’apprécier la diversité des œuvres du programme du CD.
Le label Rocamadour – musique sacrée a fait confiance, à Quentin du Verdier avec raison tant les œuvres qu’il a gravé sur le présent CD sont interprétées avec talent et justesse. Nous souhaitons à ce jeune et brillant organiste la très belle carrière qu’il mérite.
Compte rendu CD. Anonyme (édité par Pierre Attaingnant en 1531) : Kyrie – missa Cunctipotens / plain-chant, manuscrit parisien de la fin du XIIIe siècle ; Jehan Titelouze (1563-1633) : Hymne ad caenam agni providi / plain-chant, reconstitué à partir du 1er verset de Titelouze ; Charles Racquet (1597-1664) : fantaisie sur le Regina Caeli / faux bourdon ; Louis Couperin (vers 1626-1661) : Prélude et fantaisie ; Guillaume-Gabriel Nivers (vers 1632-1714) : Sanctus et Benedictus, missa Cunctipotens / plain-chant : Graduate Romanum de Pascal et Berthod ; Nicolas de Grigny (1672-1703) : Kyrire Missa Cunctipotens / Plain-chant : Graduate Romanum ad usum abbatiae regalis Petri Remensis. Quentin du Verdier, orgue ; ensemble Les meslanges. Label : Rocamadour – musique sacrée. Durée : 1 heure 3 minutes 19 secondes
©Rocamadour – musique sacrée
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