Jeudi 27 et samedi 29 mars, Simon Proust, à la tête des Siècles, enjoignait les petits et les grands à toujours rester enfants. C’était plus du Saint-Exupéry que du Perrault, mais tout à fait dans la ligne de ce Ma mère l’Oye, tout public, didactique et mélodique.
Alors que les enfants et les accompagnants étaient entrés dans le beau cadre du Théâtre des Champs-Élysées, les Siècles sont en place et Simon Proust assis en bord de scène, prêt à parler. L’introduction était vivante, drôle et très précise, expliquant à la fois quels motifs représentent quels personnages, « à la » Piccolo Saxo. Mais aussi focalisée sur les quatre contes exprimés dans les notes de Maurice Ravel. L’orchestre joue le jeu avec joie et on a même quelques mesures de Tchaïkovski pour bien ancrer l’idée de la danse et de la valse.
Ce n’est qu’après avoir compris qu’on connaît déjà trois contes et que le dernier nous fera voyager en Chine qu’est introduit l’un des magiciens majeurs de ce spectacle jeune public, l’illustrateur Grégoire Pont. Dessinant le titre de l’œuvre sur sa tablette magique projetée derrière l’orchestre sur un grand écran, il nous invite à y entrer. Et les jeunes et moins jeunes se plongent dans son graphisme, le laissent allumer des étoiles et s’identifient au personnages un peu punk qui sera le héros du Petit Poucet. La bête fait un peu peur, la belle séduit et, au bois dormant, elle nous réveille avec un peu de magie. Les couleurs et les sons enchantent le public qui se laisse emmener dans ce Ravel dont on célèbre le cent-cinquantenaire, avec un final assez grandiose. Et un prix spécial côté illustration pour un serpent-souris vert qui fait jaser l’ensemble du public. La demi-heure passe comme un charme et la magie opère.
(c) YH