09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans    09.12.2024 : Les European Film Awards sacrent le cinéma français    09.12.24 : Indiana Jones devient un jeu vidéo    05.12.24 : L’Oulipien Jacque Roubaud est mort le jour de ses 92 ans
Agenda
Musique
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda

Le concert anniversaire de l’Orchestre national d’Île de France

par Jean-Marie Chamouard
12.10.2023

Le 10 octobre 2023, à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre national de l’Île-de-France interprète, sous la direction de Case Scaglione, les Offrandes oubliées d’Olivier Messiaen, le concerto de Jean Sibelius avec Simone Lamsma au violon et la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz.

Ce soir l’Orchestre national d’Île de France fête le début de sa cinquantième saison. Avec le soutien du conseil régional et du ministère de la culture il mène une action éducative ambitieuse afin de faire vivre trois siècles de musique auprès de tous les publics de l’Île de France. Il est dirigé depuis 2019 par le chef américain Case Scaglione.
Le concert est précédé d’une présentation par des détenus, de leur travail d’écriture et de «Soundpainting». Ils sont accompagnés par un violon et un basson sur des extraits de la Symphonie fantastique.

Une très belle découverte:

Le concert débute par Les Offrandes oubliées, une œuvre de jeunesse du très croyant Olivier Messiaen (1908-1992). Cette «méditation symphonique» est un triptyque. La Croix est une litanie à la fois douloureuse et paisible, inspirée des chants religieux du 13ème siècle. Le Péché est une frénésie de notes terrifiantes, une poursuite infernale jusqu’en enfer. Lors de l’Eucharistie les violoncelles et les contrebasses, bientôt rejoints par les violons introduisent une mélodie grave mais rassurante. Le recueillement est complet, l’œuvre se termine dans le murmure des violons.

Un envoûtant concerto

«Il y a quelque chose en moi qui rêve encore d’être violoniste». Cela s’exprime parfois de façon sauvage», avouait Jean Sibelius ( 1865-1957). Son seul concerto sera dédié au violon et composé dans les tourments. Il est interprété ce soir par la violoniste néerlandaise Simone Lamsma . La soliste débute presque seule le premier mouvement, accompagnée par le seul bruissement des cordes. La beauté du timbre de son violon est envoûtante par sa chaleur, sa sensualité. Ce premier mouvement est une œuvre complexe par la multiplicité des thèmes. On assiste à de longs monologues du violon. Les moments romantiques, la douceur des rentrées de la soliste contrastent, comme l’ombre et la lumière, avec les accents plus tourmentés de l’orchestre.
L’adagio est un chant d’amour du compositeur au violon. L’auditeur se laisse bercer par la douceur de la musique, par le chant du violon, par les élans romantiques de l’orchestre.
L’allegro ma non tanto final a été qualifié de «Rock and roll» . Le rythme rapide, syncopé est donné par les cordes frappées des violoncelles. La virtuosité de Simone Lamsma est éclatante, dans ce final spectaculaire.

Une symphonie révolutionnaire

1830! L’année de la révolution de Juillet, de la bataille d’Hernani et… de la création de la Symphonie Fantastique. La musique française rentre dans le romantisme. Cette symphonie est d’une richesse orchestrale inédite, d’une audace inouïe. Dans ce long poème symphonique, Berlioz nous raconte sa passion amoureuse pour l’actrice irlandaise Hariett Smithson. Elle s’incarne dans l’idée fixe, la mélodie qui parcourt toute la symphonie.
Case Scaglione dirige sans partition, sans baguette, avec aisance, décontraction et …beaucoup d’énergie.
Rêverie et passions. Le premier mouvement débute par une douce romance, très tendre, très romantique. Puis apparaît l’idée fixe, portée par les flûtes puis les violons. Elle va apparaître régulièrement entre les déchaînements passionnels de l’orchestre. Mais ce premier mouvement en do majeur exprime aussi l’enthousiasme, la fougue juvénile ( Berlioz n’a alors que 27 ans). La puissance de l’orchestre symphonique dégage alors un sentiment de joie et de triomphe.
La valse de la Symphonie fantastique est très célèbre. Le compositeur assiste à un bal , l’ambiance est celle d’une fête. La valse s’interrompt à deux reprises : l’idée fixe apparaît , comme une ombre mélancolique sur la fête. Puis la valse reprend toujours plus rapide, tourbillonnante, enivrante.
Berlioz nous conduit ensuite à une scène pastorale. Le troisième mouvement débute par le duo du cor anglais et du hautbois, très émouvant par sa beauté. La musique est sereine, riante, évoquant une balade champêtre. Mais les accents de l’orchestre, le retour de l’idée fixe, les roulements de batterie l’attestent : «Ces idées de bonheurs sont troublées par de noirs pressentiments».
L’artiste, après une tentative de suicide, rêve qu’il a tué la bien aimée et assiste à sa propre exécution. C’est la marche au supplice, un quatrième mouvement impressionnant par la richesse de son orchestration et son intensité dramatique. La marche solennelle, martiale du bourreau croise la marche descendante sombre du supplicié. La marche, rythmée par les contrebasses et les percussions, devient obsédante, comme un cauchemar récurrent. Elle s’accélère, angoissante, puis l’idée fixe revient, une dernière fois avant que ne tombe le couperet… Cette musique est vraiment fascinante, saisissante.
L’artiste est mort. Le final, Songe d’une nuit de Sabbat, est une danse macabre. L’idée fixe y apparaît grimaçante, grotesque, interrompue par les batteries. La cloche annonce le Dies Irae. L’ambiance est lugubre L’orchestre montre encore en puissance pour une fin hallucinante.
La beauté des Offrandes oubliées de Messiaen, l’ensorcelant concerto pour violon de Sibelius et la si expressive Symphonie fantastique : ce séduisant programme a été magnifié par l’interprétation de Case Scaglione et Simone Lamsma.

Visuel ©: JMC