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« La Comédie Humaine : chansons balzaciennes », un CD en hommage aux chansonniers et une rencontre avec Arnaud Marzorati

par Helene Adam
21.11.2024

Arnaud Marzorati et Les Lunaisiens se sont spécialisés dans la chanson populaire française de toutes les époques. Avec ce nouvel album, ils s’attachent à rendre compte de deux personnages célèbres : l’écrivain Honoré de Balzac et le chansonnier Pierre-Jean de Béranger. L’un et l’autre ont été les témoins actifs et inspirés de la diversité sociale de leur temps, décrivant avec génie les plus pauvres comme les plus riches.

Dans cet album, le choix des chansons reflète la diversité des personnages de Balzac. Avec Arnaud Marzorati, les chanteurs Lucile Richardot, Cyrille Dubois et Jérôme Varnier donnent vie à « faune hétéroclite » ; « La Comédie Humaine s’est aussi inventée par la chanson », conclut Arnaud Marzorati.

Les chanteurs passent en revue les différents titres. Ils ont leur style propre, mais donnent une unité à leur interprétation, alliant très belle diction, parler populaire et magnificence des timbres. Arnaud Marzorati coiffe sa casquette de baryton et son sens de la chanson en prenant avec manifestement beaucoup de plaisir, cette gouaille qui caractérisait les chansonniers (« les Chapeaux » ou « la chanson de Vidocq »). Lucile Richardot en habituée du Lied, de l’air d’opéra comme de la mélodie française et britannique, est particulièrement à l’aise dans ces titres qu’elle chante en solo ou accompagne les duos ou en trio, voire en quatuor. On aime sa grivoise « grand-mère » savoureuse et si bien chantée. Cyrille Dubois allie humour et bel canto, dans un style qui lui est propre et sans doute assez éloigné de ce qu’étaient les interprètes de l’époque, mais c’est plaisant et très bien incarné. Quant à Jérôme Varnier, basse profonde, il impressionne par la gravité de son timbre et son sens des nuances.

 

Nous avons donc rencontré Arnaud Marzorati qui nous a parlé de cet album, des chanteurs, mais aussi de l’accompagnement musical et du sens du projet, tout en nous rappelant son travail depuis de nombreuses années avec le groupe qu’il a fondé, les Lunaisiens.

 

Bonjour Arnaud Marzorati ! C’est à l’occasion de la sortie de votre album au titre un peu mystérieux : « La Comédie Humaine : chansons balzaciennes » chez Alpha Classic, que nous avons eu envie de vous rencontrer pour en savoir plus sur vous. À l’origine vous êtes un baryton. Dans quel répertoire ?

 

Je suis un Papageno d’abord, c’est dans ce rôle que j’ai débuté comme chanteur lyrique baryton.  Et j’ai également chanté dans le répertoire baroque. En effet j’ai été membre très jeune de la Maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles, avant même d’entrer au CNSMDP ! Voilà quelle a été ma démarche au départ avant de créer les Lunaisiens. J’ai fondé le groupe en parallèle avec ma carrière de soliste pendant plusieurs années et puis, peu à peu, je me consacré exclusivement à la réussite de cette entreprise. Cela fait déjà presque vingt ans.

 

Et ce groupe dont vous êtes le fondateur, pourquoi s’appelle-t-il « les Lunaisiens » ? D’où vient ce nom ?

 

« Les Lunaisiens » ce sont les habitants de la lune d’après Raymond Queneau. Je suis sûr de l’avoir lu, mais je ne sais plus dans quel roman…

C’est justement parce que j’étais plutôt immergé dans le répertoire solaire avec le baroque, Louis XIV, le Roi-Soleil et tous les symboles de l’astre du jour attachés à la royauté et à la musique de la Cour, que j’ai eu envie, à l’inverse, d’évoquer la lune, tout cela en rapport avec le Chat Noir, la vie nocturne des cabarets et des estaminets. Une de mes passions qui a nourri plusieurs de mes projets.

 

Et le groupe lui-même ?

 

C’est un groupe d’instrumentistes dont la composition peut varier en fonction des thématiques, mais qui jouent toujours sur des instruments d’époque.

Quant aux chanteurs, je les invite également en fonction du répertoire proposé, mais surtout en fonction de mes amitiés avec un certain nombre de mes collègues avec qui je suis en confiance et à qui je peux proposer ces réalisations.

 

Vous vous êtes particulièrement intéressé à la « chanson française », pourquoi ?

 

C’est le côté littéraire de la chanson qui m’intéresse. Le débat existe : est-ce que ce sont les paroles ou la musique qui font la qualité de la chanson ? Pour moi ce sont les paroles. D’ailleurs l’un des chansonniers majeurs qu’est Pierre-Jean Béranger n’est ni chanteur ni compositeur, en revanche il est écrivain et poète. Pour moi il y a un véritable genre littéraire de la chanson ce que défendent d’ailleurs de nombreux chercheurs aujourd’hui.

 

Pourtant on pense spontanément qu’on retient l’air d’une chanson un peu comme une ritournelle qu’on a dans la tête et on oublie souvent les paroles, non ?

 

Aujourd’hui sans doute, mais mon intérêt se porte plutôt sur le genre dans des temps plus anciens. Avant la Grande Guerre, ce contact avec la chanson est beaucoup plus important qu’aujourd’hui. Il se fait par l’intermédiaire des chanteurs qui passent le relais dans les nombreux lieux publics où l’on chante dans beaucoup de styles différents où la chanson prend une très grande place tout à fait reconnue comme telle. Beaucoup de chansons ont d’ailleurs été éditées à l’époque. La chanson a été très inspirante dès la période médiévale puis à la Renaissance, à l’époque baroque également. Pensons aux airs galants, aux airs de Cour, aux airs à boire, aux airs satiriques, on en retrouve même dans les comédies-ballets de Molière par exemple. Et ce sont bien les paroles, ce que raconte la chanson qui compte…Et c’est tout le sens du travail des Lunaisiens.

 

Pour illustrer votre démarche, peut-être pourriez-vous nous donner quelques exemples de vos enregistrements passés ?

 

Avec plaisir ! Je citerai le disque que nous avons consacré au chansonnier Pierre-Jean de Béranger pour commencer, et qui s’intitulait « le Pape Musulman et autres chansons ». C’était une première approche de l’un des plus célèbres chansonniers du dix-neuvième siècle, à cette époque où la chanson était l’un des piliers de la littérature ce qu’on a du mal à imaginer aujourd’hui.

Ensuite, nous avons fait cet album sur la Révolution française, intitulé « France 1789, Révolte en musique d’un Sans-Culotte et d’un Royaliste », celui des trois révolutions du dix-neuvième, qui s’appelle « Révolutions » tout simplement et qui comprend beaucoup de ces chants « ouvriers ».

J’ai eu envie également d’éditer « la complainte de Lacenaire » (poète et assassin) parce que c’est l’un des personnages des « Enfants du paradis », qui me ramène aussi à Prévert.

Nous avons aussi enregistré un album qui s’appelle « Merde v’l’à  l’hiver, complaintes de la rue » avec vous-même et Stéphanie d’Oustrac, au langage très pittoresque, toujours dans la même veine, cette chanson française très populaire qui reflète tellement bien son temps.

 

Mais même si vous avez manifestement une prédilection pour ce siècle, vous avez également abordé au disque, la bonne chanson du vingtième siècle avec un album intitulé « les ballades de Monsieur Brassens » et le « code de la route, hommage à Boris Vian ».

 

Oui Brassens et Boris Vian. Au début je suis très centré sur le 19e et puis peu à peu j’ai élargi mon étude de la chanson française tout en restant plus intéressé, encore une fois, avec la dimension littéraire de Brassens et Vian (que par Trenet ou Chevalier par exemple).

Je précise que j’ai gardé les mélodies de Brassens et parfois modifié le rythme ou le style d’accompagnement comme pour « la Religieuse » ou pour « l’Eau de la claire fontaine ».

C’est l’accompagnement d’Éric Bellocq qui vous ramène vers le style 17e. J’ai d’ailleurs pensé à l’exercice que Brassens avait fait lui-même quand il avait voulu faire deux chansons différentes sur la même mélodie en choisissant deux poètes différents pour le texte, Aragon pour « Il n’y a pas d’amour heureux » et Francis Jammes pour « la prière ». En fait Brassens s’est fait critiquer d’avoir procédé de la sorte et donc il a arrêté alors que c’était au contraire dans la tradition de la chanson française et ce que j’aime dans Brassens, il a toute cette culture de la chanson du passé où l’on ne changeait pas la mélodie, mais les paroles considérées comme beaucoup plus importantes dans le message.

 

Vous avez fait un travail remarquable sur cet album consacré à Balzac : pourquoi la Comédie Humaine ? Quels sont les personnages types qui ont inspiré le choix des chansons ?

 

Je suis en effet passionné par cette époque et je pense que comme tous ceux qui aiment son atmosphère, « la Comédie Humaine » est incontournable. Toute bibliothèque qui se respecte comprend les volumes de Balzac et même si, sans doute, la première approche de l’adolescent étudiant « le Colonel Chabert » au collège peut se révéler un peu difficile, ensuite si on pénètre dans le monde de Balzac, on s’immerge vraiment dans la société et l’histoire de cette partie du 19èmesiècle.

Ma démarche consiste à partir des thèmes et des personnages créés par Balzac d’une part, des grands chansonniers de la même période d’autre part, et de rechercher les convergences entre les deux. Je n’indique pas de correspondances strictes, car chacun pourra trouver sa piste entre telle ou telle chanson, tel ou tel personnage, telle ou telle situation, mais j’ai voulu illustrer ce Paris de Balzac, si bien décrit, comme un film finalement, et analysé par l’écrivain et que l’on retrouve dans ce choix de chansons : l’ascension sociale, le goût de l’argent, la corruption, l’amour et la trahison, autant de thèmes communs. Chacun pourra rechercher ce que telle ou telle chanson illustre le mieux, parmi cette galerie qui va de Vautrin à Rastignac.

L’ouvrage de Balzac est une véritable peinture sociale qui reflète l’époque tout comme ces chansonniers avec leurs paroles et c’est ce lien que je voulais souligner.

 

Parcourons l’album ensemble à partir de quelques chansons, vous commencez par Marc-Antoine-Madeleine Desaugier et son titre très révélateur « Tableau de Paris à cinq heures du matin »

 

Oui en effet, bien avant Jacques Lanzmann (et l’interprétation de Dutronc), Desaugier avait écrit une chanson sur ce thème et nous avons voulu faire débuter l’album par cette évocation de l’ambiance de Paris aux premières heures de la journée pour le terminer par le « tableau de Paris à cinq heures du soir » en guise de conclusion. Les trois chanteurs qui accompagnent le projet sont alors réunis pour ces deux chansons qui sont de véritables descriptions où ils se répondent en quelque sorte.

Ensuite j’ai pas mal fait appel à Pierre-Jean de Béranger. Il faut se rendre compte qu’il était à l’époque au moins aussi célèbre que Balzac et Victor Hugo.

Les auteurs de ces chansons, ne chantaient pas eux-mêmes ne l’oublions pas, mais on peut mesurer leur impact à quelques éléments comme le nombre de gens qui ont rendu hommage à Béranger au moment de sa mort par exemple. On cite le nombre de 200 000 à ses funérailles en 1857.

Sa popularité se mesure aussi au nombre de copies qui ont été éditées notamment dans les revues les plus populaires de l’époque et qui montrent qu’il occupait une place importante dans ce répertoire. On retrouve d’ailleurs des partitions de Béranger très facilement encore aujourd’hui.

Et où chante-t-on toutes ces chansons ? Avec quel public ? 

 

Béranger est chanté dans les salons, les cabarets, les goguettes ; c’est un poète, un chansonnier et donc, un homme qui fait de la politique, qui exprime les idées de son temps, notamment sa haine de l’Ancien Régime par exemple et sa démonstration dans « l’Or » ou « Les quatre âges historiques » est passionnante.

Il y a toujours une dimension de distraction, de loisirs, mais aussi une dimension sociale, politique contestataire. Je vous parlais de Lacenaire au début de notre entretien puisque nous lui avons consacré un album : Lacenaire avait écrit à Béranger en lui adressant certaines de ses chansons et Béranger ne lui a jamais répondu ! Lacenaire lui a reproché cette indifférence ! Qui a peut-être eu de l’influence sur sa destinée criminelle par la suite !

Le chansonnier c’est un peu comme le journaliste du temps de Balzac, c’est une voix pour devenir écrivain, c’est socialement très important.

 

Il y a donc une dimension subversive importante…

 

Oui tout à fait, mais ce qui dérange à l’époque n’est pas forcément la même chose qu’aujourd’hui ! Quand Béranger écrit « le pape musulman » cela ne dérange personne alors qu’aujourd’hui cela pose problème.  Béranger a été emprisonné brièvement à deux reprises sous la Restauration, à cause de ses idées libérales et républicaines. Ces deux séjours ont d’ailleurs permis d’accentuer sa notoriété et ont même contribué largement à sa gloire. C’est une dimension incontournable de sa personnalité.

 

D’autres titres de ce CD à mettre en valeur ?

 

Oui le « Livre » ! Pierre Dupont écrit sa propre mélodie alors que ce n’est généralement pas le cas des paroliers. J’en profite pour souligner que la chanson française n’a pas rencontré son Schubert donc la mélodie est souvent moins recherchée que les fabuleuses compositions qui accompagnent les poèmes des Lieder germaniques. Mais il n’empêche qu’il y a de grandes réussites y compris de ce point de vue et « le Livre » en fait partie.

Je pense aussi à la chanson popularisée par Marcel Amont, « J’ai de grands bœufs dans mon étable ». C’est une chanson écrite par Pierre Dupont en 1842 et je pense que plus personne ne le sait !

On peut aussi parler d’Émile Debraux avec « les Relieurs » et « les Chapeaux », une chanson qui évoque avec beaucoup d’humour les habitudes vestimentaires de l’époque et la signification de leur évolution. Il a fait la chanson de Fanfan la Tulipe. C’est un chansonnier de l’Empereur, un goguettier. Il est lié à cette période. Balzac aurait édité du Debraux. Il a en tous cas édité de nombreux chansonniers.

Il faut savoir que j’ai été obligé de réduire ces chansons qui dépassent en général largement les quatre minutes « standard », maximum obligatoire pour la confection d’un disque. Même quatre minutes c’est souvent trop alors que ces chansons comportent beaucoup de couplets et l’ensemble pouvait durer quinze minutes !

 

Quels étaient les interprètes à l’époque ?

 

Il y a toute sorte de chanteurs qui reprennent ces chansons. L’un des interprètes, célèbre et très populaire, de Pierre-Jean Béranger ou de Pierre Dupont par exemple est Joseph Darcier, cité par Berlioz voir ci-dessous qui rapporte comment le silence se faisait soudain quand le chanteur arrivait ! On l’appelait le Frédérick Lemaître des barytons (célèbre acteur du boulevard). Tout Paris voulait l’entendre dans les cabarets.

 

En fait ces chansonniers sont un peu oubliés aujourd’hui. En parcourant votre album, je me suis aperçue que parmi les auteurs, je ne connaissais qu’Auber – mais parce qu’il a composé des opéras – et Béranger parce que c’est le chansonnier le plus célèbre.

 

Et sans doute Brillat-Savarin, mais pour d’autres raisons ? (rires) et « la chanson de Vidocq » probablement aussi qui est écrite dans un argot savoureux qui reflète lui aussi des traits emblématiques de l’époque de cet aventurier, bagnard repenti, criminaliste et poète ! C’est pittoresque et il faut savoir qu’il était bonapartiste, mais s’est retrouvé lors de la Restauration à pourchasser les chansonniers bonapartistes.

Quant à Jean-Anthelme Brillat-Savarin, son « Ne poursuivons pas la gloire » glorifie son goût de la cuisine et sa gourmandise avec humour !

Pour le reste, cela me rassure de vérifier que ce répertoire est encore à découvrir, c’est le but de cet album ! De plus dans la chanson, ce n’est pas tellement le compositeur (de la mélodie) qui compte, mais le poète qui l’a écrite. Et même quand on parle d’Auber, il s’agit là d’un compositeur d’opéra, disons de second rang. En tous cas nettement moins connu aujourd’hui que les Verdi, Rossini, etc.

 

Il bénéficie d’une certaine redécouverte récente et c’est une bonne chose…

 

Oui je crois que la musique est plus variée que ce qui nous est parvenu. Je suis un défenseur de Rousseau face à Rameau par exemple, non que Rameau ne soit pas admirable. Mais je suis très impressionné par le fait qu’une œuvre comme le « Devin du village » ait pu avoir autant d’influences sur les idées de l’époque. Et comme je suis particulièrement intéressé par les « conteurs » ceux qui ont une véritable histoire à raconter, je privilégie cet aspect avant tout.

 

Et vos interprètes ?

 

Des amis. Il n’y a pas spécifiquement de chanteurs destinés à ce répertoire donc ce sont des chanteurs d’opéra pour qui c’est un peu une récréation. Avec Cyrile Dubois nous avons une vraie complicité comme avec Lucile Richardot et la basse profonde Jérôme Varnier. Ce sont des bons narrateurs, leur diction est impeccable, on comprend absolument tout ce qu’ils disent et ils racontent une histoire avec le ton, l’humour, l’allant nécessaire. Il faut vraiment savoir dessiner le récit d’une toute petite histoire clairement énoncée et avoir vraiment le sens du texte.

 

Quelques précisions sur le très riche accompagnement instrumental ?

 

Tout le monde joue sur des instruments d’époque selon le principe des Lunaisiens. Pour ce CD, on a par exemple Daniel Isoir au piano sur  un Pleyel demi-queue appelé « Petit-patron » et qui date de 1844, on a Christian Laborie à la clarinette en ut de Joseph Baumann, en bois, qui date de 1820, dans une copie effectuée par Riccardo von Vittorelli et puis pour la spécificité de l’accompagnement des chansons d’alors, on a aussi Christophe Tellart, à la une vielle à roue, du facteur Wolfgang Weichselbaumer construite en 2009,  Patrick Vibart  au Serpent et à l’ ophicléide et enfin Étienne Galetier à la guitare modèle« René-François Lacôte » qui date de 1825.

 

Et pas d’accordéon ?

 

J’aurais pu, mais non. L’accordéon n’est pas un instrument abouti à l’époque. Ce n’est pas comme aujourd’hui. Je ne suis pas forcément dans la restitution pure. Je tiens à ce que l’accompagnement soit de très grande qualité et très vivant.

 

Des spectacles sur la base de cet enregistrement ?

 

Pas de spectacle en vue pour le moment, mais on en espère quelques-uns, si possible dans une petite salle où soit conservé le caractère intime nécessaire à ce genre de répertoire.

À Saint-Omer où je vis, nous avons Le Moulin à Café, petit théâtre à l’italienne, où nous avons enregistré le CD, c’est un lieu idéal !

 

Quelques mots sur vos projets futurs ?

Le prochain est avec le centre de musique baroque de Versailles, projet pédagogique, autour des inventions des Encyclopédiques du 18e siècle.

Et cela commence par ce spectacle pour les Maternelles, les petits à partir de trois ans : Euréka et le jaillissement des idées.

En janvier nous aurons le « cabaret imaginaire » qui réunit des icônes de la France libre, telles que Joséphine Baker, Lily Pons et Marlène Dietrich aux Invalides

En juin, nous organisons un concert au musée d’Orsay, « Chat noir Addicts » avec David Ghilardi et Lucile Richardot autour du mythique Chat Noir. J’aimerais en faire un disque.

Merci beaucoup Arnaud, nous allons suivre de près vos réalisations futures !

Berlioz parlant de Darcier (citation et texte publié par Les Lunaisiens) :

 

« Vous aimez la musique et vous ne craignez ni les excitations alcooliques ni l’odeur du tabac. Allez donc au passage Jouffroy ; il y a là un immense estaminet (un café chantant) où fonctionnent chaque soir deux à trois cents pipes endiablées : l’Estaminet Lyrique ! Vers dix heures du soir, quand la foule et la fumée sont compactes, si vous avez pu parvenir à trouver une place libre auprès du théâtre, vous verrez apparaître un homme étrange.

A son aspect, le silence le plus profond s’établit ; les pipes les plus actives cessent de fonctionner, on avale la fumée des cigares, le garçon de café s’arrête ; la Proserpine du comptoir dit un mot et les promeneurs sentent leurs jambes frappées d’immobilité, leurs pieds cloués au sol. Voilà Darcier !

Sa figure exprime déjà le caractère du personnage dont il va vous chanter la sombre ou naïve ou lamentable histoire… »

 

La Comédie Humaine : chansons balzaciennes – CD Alpha Classics,

Les lunaisiens avec Arnaud Marzorati, Lucile Richardot, Cyrille Dubois, Jérôme Varnier

 

Visuels : Les Lunaisiens