Ce jeudi 9 novembre, ce sont quatre femmes très inspirées par leurs grands-mères qui ont ouvert la 21e édition du Festival Jazz’N’Klezmer. Une célébration à quatre instruments et quatre voix imprégnées de traditions.
Les Bubbe Mayse, ce sont quatre nanas et quatre grandes musiciennes qui composent, jouent et chantent ensemble un répertoire qui s’abreuve à la tradition Klezmer. Elles chantent en Yiddish, des thèmes souvent contemporains, avec une énergie qui nous transcende. Toutes vêtues de noire, elles manient, volontiers debout, chacune leur instrument (clarinette, accordéon diatonique, violon et violoncelle) dans un bal mouvementé et vivant. Même quand elles font des reprises comme l’iconique Chiribim Chiribom, il n’y a jamais rien de rétro dans leur jeu. Et le public n’a qu’une envie, c’est de répondre à l’explosion de musique en battant des mains… avant de se rendre compte que le rythme est terriblement complexe.
Les Bubbe Mayse sont des instrumentistes de génie qui passent des mélodies les plus graves à des scènes de danses folkloriques revisitées (« The Nayer Sher », la « nouvelle danse » qui s’exécute … avec des ciseaux !). Et ce sont aussi quatre voix uniques. À la fois intense, puissantes et immémoriales. Jamais rétro. Et qui parlent (Bubbe Mayse veut dire « contes de grands-mères »), qui expliquent le yiddish et qui entrent à l’unisson dans une ferveur universelle. Dans leur chant final où elles invoquent, avec plus de joie que de peine, la paix sur terre (« Scholem »), elles nous émeuvent aux larmes.
Une ouverture où quatre femmes nous ont réunis pour un temps suspendu.
Jazz’n Klezmer se poursuit jusqu’au 19 novembre partout en France. Toute la programmation est sur le site du Festival.
Visuel: © YH