L’ouverture de Jazz ‘n’ Klezmer : « Les enfants d’Izieu »

La genèse 

Il y a quelques semaines, nous avons eu la chance d’interviewer Lionel Belmondo, qui nous a parlé avec beaucoup d’émotion de l’aboutissement de ce projet qui lui tenait tant à cœur.

L’idée de créer un spectacle-concert est née avec la parution du livre de Rolande Causse, Les enfants d’Izieu, publié en 1989 aux éditions du Seuil. L’autrice a recueilli des extraits de journaux, des lettres et des notes écrits pendant le séjour de 44 enfants juifs dans la maison de la colonie de vacances d’Izieu. Ce livre relate l’histoire terrible de ces enfants, âgés de 5 à 15 ans, déportés et assassinés dans les camps, quelques jours seulement avant la Libération.

Un mémorial a été érigé à Izieu en 1994, et en 2015, la maison a été transformée en un lieu de mémoire avec une exposition permanente. Lionel Belmondo et Gilles Rapaport se sont donné pour objectif de renforcer le devoir de mémoire envers ces enfants, dont l’histoire reste encore trop méconnue.

La joie des enfants avant tout 

Lionel Belmondo a été très clair pendant son entretien avec nous : les enfants vivants sont la première source d’inspiration. Au-delà du drame évident, son objectif avec Gilles Rapaport, le dessinateur, était de créer un spectacle de lumière plutôt que d’ombre. Pendant que l’orchestre, composé de six musiciens, joue des compositions originales ou des reprises de musiciens résistants juifs comme Jehan Alain, le dessinateur illustre les textes de Rolande Causse, lus par l’actrice Pascale Blaison.

On se retrouve pris dans le flot de la narration, porté par une musique envoûtante. Loin de quitter le spectacle le cœur lourd, on garde en mémoire la douceur de vivre qui régnait dans la maison d’Izieu. L’issue tragique et inévitable du destin des enfants est bien sûr abordée dans la seconde partie du spectacle, mais elle est traitée avec une certaine pédagogie, de manière à ce que le spectateur éprouve de la compassion sans être accablé par les larmes.

C’est un devoir de mémoire magnifiquement accompli, qui rend hommage non seulement à l’histoire de ces enfants, mais aussi aux personnes qui les ont encadrés et accompagnés durant ce cauchemar. Un spectacle pour petits et grands, qui donne envie de vivre pour tous ceux qui en ont été injustement privés.