Au Montreux Jazz Festival, le charme intemporel de Diana Ross électrise le public

L’icône glamour indémodable sur la Scène du Lac

A 20h précises, un court film, projeté sur le fond de la scène, passe en revue les moments forts dans la carrière de la Queen D. Le récit « de misère à fortune » retrace la vie de Diana Ross, de sa modeste enfance dans une fratrie de six à Detroit, ses débuts à Motown avec les Supremes, jusqu’à ses succès dance des années 1980, ses collaborations avec Marvin Gaye, Stevie Wonder, Michael Jackson, Lionel Richie, Quincy Jones, mais aussi ses exploits cinématographiques, notamment dans Lady Sings the Blues, le film culte où Ross incarne Billie Holiday.

Après cette mise en bouche, Diana Ross, resplendissante dans un costume de scène orange, entre en scène et ouvre un programme bien rôdé en remerciant son public. « Chaque moment de ma vie a été complet et parfait grâce à l’amour du public ». Les images des Supremes défilent sur le fond de la scène et Diana Ross, accompagnée par quatre vocalistes, chante les grands tubes du Motown – I’m coming out, More Today than Yesterday, Baby Love, Love Don’t Come Easy, Stop ! In the Name of Love, Touch Me in the Morning.

Le public de tous les âges chante avec elle ; la diva sourit de toutes ses magnifiques dents blanches, introduit ses musiciens et envoie des baisers à ses fans. Pendant ce temps, un grand cœur doré bat en caléidoscope. Ross enchaine avec I’m still waiting et l’image accélérée d’une fleur pourpre qui s’ouvre est projetée au fond de la scène. Les spectateurs lèvent et agitent leurs bras pour Chain Reaction. Les images d’archives cèdent la place aux scènes du film Lady Sings the Blues et Diana Ross chante avec émotion Don’t Explain de Billie Holiday.

Pour la première fois sur la scène du Lac – Ross était venue à la salle Stravinsky en 2022 – la star américaine remarque enfin que tous les balcons des immeubles environnants sont remplis de gens. Elle se lance dans Love Hangover and Take Me Higher avec une énergie renouvelée et envoie désormais des baisers également vers les hauteurs montreusiennes. Suit Home, de la comédie musicale The Wiz et, laissant ses chanteurs continuer le refrain, Diana Ross quitte la scène pour revenir quelques minutes plus tard vêtue d’un costume violet. Les mots The Boss s’affichent derrière elle et elle enchaine sans interruption avec My Endless Love et Reach Out and Touch (Somebody’s Hand).

La relève est assurée avec Rhonda Ross

« Je suis reconnaissante pour toutes les bénédictions dans ma vie et elles sont nombreuses », elle s’adresse au public « Je suis résiliente. Tout est amour. Merci ». Alors que la nuit commence à tomber, Ross galvanise le public avec Upside Down, If We Hold it Together. Les spectateurs allument les torches des téléphones et Diana Ross, mère de cinq et grand-mère de huit, accueille sa fille ainée, la chanteuse Rhonda Ross Kendrick (53 ans) sur scène. « Rhonda m’accompagne et s’occupe merveilleusement de moi sur cette tournée », explique Ross. Alors que des photos de famille Ross défilent sur le fond – on y voit Rhonda en T-shirt « Straight outta D.R » (sortie directement de D.R.), les deux femmes chantent Count On Me ensemble.

Rhonda Ross est née de l’union entre Diana Ross et le chanteur du Motown Berry Gordy et élevée par Robert Ellis Silberstein, le mari de Ross entre 1971 et 1977 et père de ses deux autres filles, Tracee Ellis Ross (52) et Chudney Ross (49). Comme ses parents et son époux, le pianiste jazz Rodney Kendrick, Rhonda Ross est une talentueuse musicienne. Sa voix est formidable et sa présence sur scène chaleureuse. Après le duo avec sa mère, cette dernière laisse la scène à sa fille.

S’adressant en public en français, Rhonda Ross dit : « Bonjour Montreux, c’est grâce à vous que je parle le français. Je suis allée à l’école en Suisse », avant de poursuivre en anglais sur le thème de l’importance de chant et de la présence attentive comme boucliers contre tout choc personnel, professionnel ou politique. « Ce n’est pas le nombre de fois que vous tombez qui compte, c’est le nombre de fois que vous vous relevez », elle souligne avant d’enchaîner deux de ses propres chansons, Summer Day et I’ll Fly.

Diana Ross revient sur scène vêtue d’une robe blanche et se lance sans tarder dans If the World Just Danced, puis Do You Know Where You’re Going to, la chanson-titre de Mahogany, le film de 1975 qui met Diana Ross en vedette dans le rôle de Tracy Chambers, pour terminer la brochette avec Ain’t No Mountain High Enough. Le public est désormais prêt pour le highlight de la soirée : I Will Survive, le tube de Gloria Gaynor, repris par Diana Ross sur son album Take Me Higher de 1996. Tous les vocalistes et instrumentalistes, mais aussi Rhonda Ross, chantent ou jouent leurs solos sur le thème.

Les images de l’étoile sur le Hollywood Walk of Fame projetées au fond de la scène nous rappellent qu’avec Dolly Parton et Michael Jackson, Diana Ross est l’une des rares artistes à en avoir deux : l’une comme artiste solo et l’autre comme membre des Supremes. A 21h50 pétantes, Diana Ross entre en scène dans sa quatrième tenue de la soirée, un costume pantalon scintillant comme une boule à facettes, pour terminer le concert en beauté avec Thank You, une chanson de son nouvel album. Elle signe encore quelques vinyles tendus vers elle par les spectateurs en première rangée et quitte la scène, envoyant des baisers à ses fans éblouis tant par sa présence lumineuse que par sa ponctualité suisse.