La chanteuse, auteure, compositrice et guitariste vient de sortir son deuxième album « Salinda », élaboré comme un conte racontant l’histoire d’une femme aux yeux de sel à la couleur de l’océan, née d’une malédiction, qui perd la vision à chaque larme versée. Son seul remède est l’acceptation de sa condition. Un voyage initiatique et une réflexion sur son propre vécu, aux couleurs pop, folk, brésiliennes et jazz.
G.H : Un long travail ! Et c’est un peu comme un conte, car les chansons tournent autour d’une histoire : celle de Salinda, la femme aux yeux de sel. Un personnage qui parle de sa vie à travers une recherche musicale et chante des moments d’innocence, d’émotion naïve, de tristesse et de transe. C’est une partie de moi que j’ai voulu raconter en trouvant une façon de la sublimer. Le parcours de ma vie est une traversée évolutive. Je me questionne beaucoup sur ce que chaque épreuve de la vie peut nous apporter et comment la transformer en quelque chose de beau. Le partager dans cet album est important pour moi.
G.H : La musique est thérapeutique, elle me soigne. Je suis très attirée par les musiques brésiliennes ou africaines, qui font partie des traditions religieuses comme le candomblé. Cela permet de se connecter à des choses vraiment puissantes. Le Brésil est un pays que je connais depuis des années et qui m’a changé musicalement. J’y ai vécu entre 20 et 22 ans. J’ai fait des études d’ethnomusicologie, notamment sur une musique percussive du nord-est du Brésil, le maracatu. J’aime traverser les frontières et voyager. J’ai aussi passé du temps en Afrique du Sud et en Guinée, ainsi qu’en Angleterre, à New York et au Portugal. Ma musique est le résultat de toutes ces influences.
G.H : J’ai rencontré Jesse Harris à New York et c’est une grande rencontre pour moi. On s’est bien compris sur le plan musical. Il a composé avec moi le titre « Take a Swing at the Moon » , qui raconte l’histoire d’une dispute et d’une colère en s’inspirant d’un genre de tango argentin. Cet album est vraiment un partage avec les gens que j’aime, comme la collaboration avec le saxophoniste Laurent Bardainne et la chanteuse syrienne Naïssam Jalal , notamment dans le morceau
« Le Lever du Soleil », qui s’inscrit dans une démarche engagée face à la montée des idées d’extrême droite.
G.H : Nina Simone a été une véritable révélation durant mon adolescence, tout comme les Beatles et Ella Fitzgerald. J’étais également une grande admiratrice de Nat King Cole. Des voix comme celles d’Amy Winehouse et d’Adele m’ont profondément marquée. J’apprécie aussi des artistes de la chanson française, tels que Barbara, Serge Gainsbourg, Léo Ferré, Jacques Brel et Camille, qui possèdent tous des voix exceptionnelles. Ces influences m’ont poussée à m’orienter vers la musique. Le cinéma est également une source d’inspiration pour moi ; j’ai particulièrement aimé le dernier biopic sur Bob Dylan, que j’ai visionné plusieurs fois. Pour moi, Bob Dylan est le plus grand des poètes. J’admire également Joan Baez, dont la voix cristalline, puissante et maîtrisée m’apaise. Enfin, la poésie de certains auteurs comme Jacques Prévert et Fernando Pessoa me touche et m’enchante profondément.
G.H : Certainement. J’ai glissé d’un univers ancré dans le jazz au début, vers un retour aux sonorités soul. C’est ce qui marque ma nouvelle production. Mon deuxième album qui vient de sortir est marqué par cette recherche de nouvelles sonorités.
G.H : On jouera sur scène avec 6 musiciens, (incluant contrebasse, basse, batterie, piano, guitare, violoncelle) en formation complète, ou bien 4 musiciens (avec guitare, batterie, basse, piano), en formule réduite. Ma nouvelle tournée a déjà commencé dans le Sud de la France et un concert à Paris le 30 mars au théâtre des Bouffes du Nord. Une tournée internationale est prévue avec 2 concerts au Japon, avec la participation de Sony Japon, et probablement une tournée cet été au Canada.
Visuel : Pochette de l’album Salinda de Gabi Hartmann