Camille Warmé poursuit ses aventures discographiques avec un nouvel album fidèle à ses influences de toujours.
Helluvah, c’est-à-dire Hell of a … « espèce de .. », on trouvera le mot à venir après l’écoute de ce disque qui gravite entre ses ornements rock, from scratch, au service du message impétueux de ses guitares basses et le glamour lointain d’une cold wave qui cherche son port d’attache en Britpop, ironie mélancolique d’un monde dont on se défie et avec lequel il faut tout de même danser (dancing with myself ?).
Architecture et en même temps texture faite de feu et de glace, secouée d’un songwriting tantôt léger et joyeux, tantôt lyrique, le disque ouvre des pistes mélodiques en cascade, tenues par une voix pleine de naturel, tout en variations subtiles (« Celebrate »). Si ce n’est pas la guitare, alors c’est la basse qui porte le morceau (« Cold and rage blood »), sculptant des ponts raffinés, maîtrisés, dignes de la belle tradition Cold wave/ New wave des années 1980. Camille est épaulé ici et quasiment depuis le début par le producteur Bob X que l’on connaît notamment pour ses collaborations avec Vale Poher avec qui on retrouve un certain nombre de similarités, cet engagement rock qui se pare parfois de clavier, cette fausse distance, fausse froideur qui peut frapper au premier abord dont le chant se charge de rectifier l’intention. Au final, un album qui travaille l’oreille et s’installe doucement dans le paysage, avec en prime une « Nuit américaine » en français qui résonne cruellement dans l’actualité.
Helluvah « Fire Architecture », Dead Bees/Jarane/Araki Records, octobre 2024