Marie Klock – Forti Gonson – Celestino- Halo Maud- Charlène Darling- Juniore- Bonnie Banane- John Glacier- Kaeto- Les Mercuriales- Mei Semones- Koreless – Bryson Tiller- Rodolphe Burger et Sofiane Saidi et Mehdi Haddab – Jean-Louis Murat- Trinidad James- Say She She- Villager- Peter Green
Vous penserez bien à vous goinfrer de rage (Pourquoi veux-tu…), avant de vous y remettre. Vous vous jetterez dessus, l’amour comme c’est pas permis, trouvé sans les yeux juste avec les mains, sur la ligne directe des beaux jours. Pourtant, ce monde il n’est pas joli mais pas grave, on s’amuse grave au lit, c’est sûr (Folie). Vous pouvez espérer touché le gros lot après tout ça. Peut-être, oui, ne suffit-il de pas grand-chose pour s’imaginer changer de disque, à peu près tout laisser tomber. À te voir essoufflé perlé d’eau t’allonger (A te voir), on ne va pas se mentir, c’est hyper tentant. Le mois de mai, corps en joie, cœurs sains et saufs. On respire. Alors bien sûr la distance de toi sur l’écran, toi qui n’existes pas. On attend la prochaine séquence, à toi qui penses à moi qui pense à toi (Le silence), comme si tu te tenais toujours à quelques mètres de moi (Instant Karma). Mais n’importe quoi.
La brume pointe dans la chaleur du pseudo été, l’ambiguïté des attentes comme un couteau de pluie. Mai 2024, pas l’impression que les choses évoluent beaucoup du côté des amours et des épanchements, sans compter l’ordinaire hystérie, les troubles de l’attachement, « Est-ce que tu m’aimes vraiment ? Addictions familiales diverses, sacrifices incompris, empoisonnement progressif de l’être, de l’autre aimé.e. More money, more problem. Je ne compte pas alors, n’y comptez pas, ne demandez pas (Don’t ask). Est-ce que l’on ne souhaiterait pas tout simplement ne rien a voir à faire avec tout ça, se retrouver comme qui dirait kidnappé.e par erreur (Soudain la pluie) ?
Après tout, c’est bien possible que l’éventualité de partir en roue libre, et de se faire arracher la dent de l’autofiction, constitue une bonne nouvelle. Sur la terrasse du mois de mai, on peut bien ré-agencer le monde, ça ne va déranger personne. Il faudra juste prévoir, penser aux courses, aux vacances si proches, à ce que l’on pourrait bien faire avec les gosses. Miss you, miss you, Sorry, I’m sorry (Kabutomushi). Avec quelques stimulants, la nuit est plus douce, si tu ne recraches pas tout au pied de ton immeuble, si tu ne t’évanouis pas, par inadvertance, si ta tête tourne encore quand tu écris « je t’aime ».
La nuit est un autre chapitre du jour (Soudain la pluie). On n’imagine jamais concrètement (Can’t figure out) combien tout cela remonte de loin, paquet sombre et humide recouvert des algues de l’actualité, mélangé avec le reste. Tout ce qui a pu se passer, nous choquer. Des événements illisibles et pourtant bien là. Pas de cigarette, pas de sommeil non plus, mais l’espoir de s’extraire du champ de bataille (Battlefield). Et de parvenir enfin jusqu’au petit bijou de cette playlist, maintenant : Say She She (tellement bien dit) pour « Always in my head ». C’est à gauche en entrant, juste avant le chant des sirènes, when the sun goes down.