En 2026, Orelsan poursuit son épopée artistique multiple

Nonchalance, cheveux longs et mèche blanche, c’est comme cela que l’on pourrait décrire le musicien. Le rappeur à l’humour noir est révélé en 2008 avec son titre Changement qui fait le tour de la toile. Cela fait donc presque 20 ans que le compositeur français est sur le devant de la scène. 5 albums plus tard,  Orelsan, qui a depuis joué dans 10 films, est de retour avec une tournée inédite et un nouveau long-métrage. A l’aube de l’année 2026, placée sous le signe « Orelsan », c’est l’occasion de dresser un portrait de cet artiste complexe devenu viral.

Il y a 3 semaines, dans une vidéo, absurde et hilarante, postée sur Instagram, le rappeur annonçait repartir en tournée.

 

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Orelsan, un artiste qui fascine et inspire

Révélé en 2008 avec deux morceaux, d’abord Saint-Valentin-qui connaît un petit succès sur Internet- puis Changement qui le propulse sur le devant de la scène, le rappeur est depuis devenu un musicien incontournable du répertoire français. Orelsan c’est un personnage singulier dont l’authenticité caractéristique séduit le public. Pas de melon pour le rappeur-acteur. Le compositeur passe tranquillement les portes, fidèle à lui-même. Orelsan, de son vrai nom Aurélien Pascal Cotentin, c’est ce type aux cheveux longs, marqué d’une mèche blanche, à l’air désinvolte, physiquement à la croisée de Benjamin Biolay et Rafael Nadal. Celui qui n’est pas là pour plaire, mais simplement pour exister à sa manière.

17 ans, une femme et un enfant plus tard, l’artiste multi casquette est toujours sur le devant de la scène et  n’a rien perdu de sa fougue d’antan. 300 000 billets vendus en 24h et déjà 10 dates de prévues à l’Accor Arena-une des plus grandes salles d’Europe et lieu emblématique du divertissement parisien-pour sa prochaine tournée.

Entre temps il y a eu le cinéma bien sûr, le personnage d’Orelsan dans la série humoristique et grinçante, Bloqués, est gravé dans les mémoires. Deux rappeurs, Gringe et Orelsan dans un canapé, face à l’existence. Le rappeur est ensuite sollicité pour d’autres séries comme La Flamme, puis le Le Flambeau: série parodique des émissions de téléréalités, un mélange entre Koh Lanta et les Princes de l’amour. Mais le musicien séduit aussi le grand écran. On le retrouve notamment dans le superbe long-métrage de Bruno Merle, Félicità. Il y campe l’ami imaginaire d’une petite fille à la famille atypique.

Ce 29 octobre, c’est en tant que co-auteur qu’on retrouvera le rappeur-acteur, dans Yoroï où il tient le rôle principal. Un film co-écrit avec David Tomaszewski et réalisé par ce dernier. Le long-métrage a été pensé en 2022, à la sortie de l’album d’Orelsan : Civilisations. Yoroï donc, est une fiction très réaliste entre fantaisie et mélancolie du quotidien. Les co-auteurs mêlent problèmes existentiels tels que la paternité, l’addiction ou la politique française, à un univers fantastique Japonais fantasmé par toute une génération biberonnée aux mangas. Un film que le rappeur décrit comme une « comédie d’action fantastique ».

Ce rappeur du réalisme, sans fard, qui peint dans ses textes la vérité toute nue, est souvent sollicité par les rélisateur.rices pour jouer son propre rôle. Roi du mockumentaire, de F*cking Fred: Comme un Léopard à Montre jamais ça à personne en passant par Comment c’est loin, la personnalité d’Orelsan inspire jusque dans les salles de cinéma.

 

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Les pieds sur scène

Après le Civilisation Tour en 2022, Orelsan remonte-t-il sur scène avec cette tournée géante pour annoncer un autre album à venir ?

Celui qui a commencé sur la scène de la Boule Noire est l’artiste de hip-hop français qui a le plus rempli la mythique salle de spectacle de l’Accor Arena, devant Nekfeu et IAM. En tête du classement, Orelsan sera encore premier en 2026, puisque 10 dates à l’Accor Arena sont déjà prévues pour la fin 2026- entre le 9 et le 20 décembre.

On se souvient du clip qui a révélé le musicien, le clip du morceau Changement. Décidément toujours à proximité d’un canapé, on y trouvait le rappeur, alors âgé de 26 ans, le visage plein et la boule à Z. Pas de cheveux longs donc pour le musicien mais un style spéciale années 2000 : Game Boy en main et l’iconique bonnet à visière sur la tête. Depuis Orelsan en a fait du chemin, en devenant égérie de parfum Dior en 2023. L’entreprise appartenant alors à LVMH, sa collaboration avec le milliardaire Bernard Arnault sera néanmoins très critiquée.

En 2011 avec son album Le Chant des sirènes, le natif d’Alençon est sacré par deux fois aux Victoires de la musique et sera certifié double disque de platine. S’ensuit une longue liste de distinctions. Il est notamment nommé Chevalier des arts et des lettres en 2022 avec l’énorme succès, la même année, de son album Civilisations. En tout et pour tout, l’artiste est par 13 fois le gagnant des Victoires de la Musique.

 

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Un morceau qui fait mal

Si Orelsan est l’un des seuls rappeurs français à ne pas être accusé de violences sexuelles, il porte quand même son lot de casserole. Moha La Squale, Nekfeu, Roméo Elvis, Lompal : ces grands noms du rap français ont tous été accusés- condamné dans le cas de Moha la Squale – pour des faits d’agressions sexistes et sexuelles, pas Orelsan. Cependant, l’artiste multi casquette a eu son lot de déboire avec sa chanson Sale pute, sortie en 2009. Un morceau aux paroles très acerbes qui décrit la douleur d’un jeune homme après une rupture. Sale pute conduira Orelsan jusque devant les tribunaux. Il sera poursuivi par plusieurs associations féministes pour « apologie sordide de la brutalité envers les femmes, d’une cruauté inouïe», avant d’être relaxé. Lui plaidait : « Je ne pense pas que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson, ou alors c’est qu’ils sont dangereux dès le départ ». L’avocate du mouvement Ni putes ni soumises rappelait que « Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon et ça, ce n’est pas fictif ». Via son label, le rappeur présentera néanmoins des excuses, avant d’affirmer qu’en aucun cas, il ne voulait se présenter en « agresseur de la gent féminine ».

En 2021 le rappeur revenait sur la polémique et disait comprendre « que ça ait pu choquer ». Mais la même année, une autre polémique rattrape le rappeur avec son titre L’odeur de l’essence, dans lequel il fait à plusieurs reprises usage du terme « mongol ». Une pétition invitant à boycotter l’artiste, initiée par l’association Route Nomades, visant à promouvoir les arts et la culture mongols en Occident, circulera alors sur Change.org. On lui reproche de faire usage « de manière extrêmement offensive » de ce terme.

Orelsan s’inscrit donc comme une figure majeure dans la culture française : du rap au cinéma, en passant par la mode. Le rappeur-acteur, numéro 1 au classement des artistes de hip-hop français, a su séduire l’Hexagone, malgré toutes ses contradictions. Ce musicien du réalisme, qui a à cœur de décrire la vérité toute crue, a parfois été rappelé à l’ordre pour dessiner dans ses textes une réalité à sens unique : masculine et occidentale. Orelsan, un personnage complexe et bien réel : un pied sur terre et l’autre sur la scène.