Pour la quatrième fois le Parc du château de Versailles s’est transformé en grand dancefloor à ciel ouvert, où un public plutôt jeune est venu danser de 20h00 à minuit au rythmes de platines porteuses de la tradition de la fameuse «French touch». A Versailles, la fête est forcément élégante…
Dès l’entrée, qui s’effectue par le château l’effet est bluffant : passer sur les pavés, regarder la chapelle royale subtilement illuminée dans le soleil déclinant et entrer de manière suave dans l’espace dédié au DJ set est une promenade qui nous relie avec le 17e siècle. Surtout avec un ciel pommelé et une pluie qui vient de s’arrêter. Alors que plusieurs espaces sont organisés avec différents tarifs donnant droit à différents types d’accès et de boissons, il n’y a plus de vente de billets sur place, ils ont tous été écoulés. Les DJ set se sont glissés dans l’univers des grandes eaux, entre la façade du château éclairée par un VJing d’enfer et le bassin d’Apollon. Derrière le public s’ouvre «La Grande perspective». La majorité des danseurs est plutôt jeune et semble avoir grandi avec la «French touch», ce fameux son à la Française né dans le 92, non loin du 78 et qui continue depuis les Daft Punk à rayonner dans le monde entier. Quoi de plus naturel pour cette 4e édition du Festival que Château de Versailles Spectacles mette en avant les fleurons de ce courant musical qui dessine une certaine image de la France dans le monde entier ? L’occasion de découvrir une DJ belge montant qui s’inspire de la French touch et internationalise, Nathalie Duchêne, mais aussi, de prendre le vent et l’énergie du mix chic de Radio cargo.
Quel plaisir de retrouver avant même que la nuit ne tombe, dans leurs chemisette à motifs rétro, deux des trois membres des excellents Bon Entendeur. Même hissés sur une scène devant le Château de Versailles et devant des milliers de danseurs, il donnent toujours l’impression de «chiller» avec du joli son dans votre salon. Et même sans entendre le général De Gaulle nous parler entre deux salves de musique, ça reste familial et festif. Leur « touch » sur Dalida («Mourir sur scène»), Claude François («Magnolia Forever») ou d’autres tubes iconiques plus nineties réconcilie toutes les générations dans l’envie de redécouvrir les trésors de chansons de notre doux pays et de danser.
C’est tout en douceur et sans transition que la fête continue avec Kavinsky. La quarantaine sportive, sapé et entouré de fans qui dansent autour de lui sur scène, Kavinsky continue à rayonner. Depuis le titre, «Night Call» qui donné tout son grain au Drive de Nicolas Winding Refn en 2011 et son album Outrun (2013), lui et son univers de super héros des années quatre-vingt ne nous ont pas quittés. Et quel plaisir de continuer à bouger sur Pacific Coast Highway au moment où les eaux commencent à monter dans les bassins.
Les derniers échos résonnent dans le Parc de Versailles avant les douze coups de minuit et le public ressort, toujours en douceur, avec un immense sourire … Et l’envie de venir essayer les Grandes eaux électro le 21 septembre prochain.
Visuels (c) YH et Antoine Sage