Le virtuose de l’électro français a envoûté la Maison des Métallos lors de la soirée inaugurale de la saison 2023-2024, offrant un voyage musical saisissant.
En décembre 2022, nous avions vu Arnaud Rebotini à l’Elysée Montmartre, en première partie de Front 242, dans un éblouissant jeu de lumières. Nous le retrouvons jeudi dernier à la Maison des Métallos pour la soirée d’inauguration de la saison 2023-2024. Le décor est bien plus sobre mais la magie opère.
Le look attendu de gangster vintage – cheveux gominés, bagues, lunettes de soleil -, les accents résolument eighties, mâtinés de samples de Depeche Mode et Kraftwerk, et les entêtantes lignes de basses : tout se confond dans une atmosphère reconnaissable, physique, qui fait d’abord bouger les pieds, et puis tout le reste du corps suit.
Un set d’Arnaud Rebotini, c’est un peu comme une vague qui vous transporte par en dessous et remonte lentement, une montée vibrante de kundalini – dans le monde du yoga, cette énergie vitale spirituelle supposée endormie et lovée à la base de la colonne vertébrale. Au fond : un voyage intérieur singulier. Une communion entre l’artiste et son public, qui transcende le simple acte d’écouter de la musique pour devenir une véritable méditation sonore, dans le mouvement irrésistible. Chaque note, chaque pulsation, chaque battement éveille quelque chose de profond, d’enfoui, un chemin à suivre vers un état de conscience modifié, au gré des motifs pulsants et hypnotiques du musicien.
Le voyage se poursuit presque main dans la main avec l’artiste. Détendu, Arnaud Rebotini titille pendant de longues minutes les premières notes de « Italian Fireflies », de son groupe Black Strobe, et il ira même jusqu’à décrocher quelques sourires avant de livrer un étincelant final avec la mélodie qui l’a fait connaître du grand public, la bande originale, subtile et poignante, du film « 120 battements par minute ».
Au bout de 2h de set généreux, la chemise noire a évidemment été ôtée et c’est en marcel blanc qu’Arnaud Rebotini salue la salle, bissé par un parterre de fans enamourés.