Sous les étoiles du Cap Ferret, juste devant le phare, les deux Révélations 2025 des Escapades Musicales, Emy Gazeilles et Olivier Gourdy, étaient accompagné·e·s par le pianiste Thomas Tacquet et le directeur du festival, Pejman pour un concert de clôture généreux, raffiné et sensible, mêlant Mozart, Bizet, Puccini, Schubert, Rossini et Satie.
Le ciel est resté clément, et le public a pu profiter de la soirée face au phare du Cap Ferret. Pour la troisième année, les Escapades Musicales y ont posé leur dernière escale, dans une ambiance à la fois chaleureuse et élégante. C’est d’ailleurs le maire de Lège-Cap Ferret, Philippe Gonneville, qui a pratiquement parlé en premier pour rappeler l’importance de cette série de concerts, qui dure un mois, en est à sa 16e édition et irrigue tout le bassin d’Arcachon. Un des seuls évènements culturels de la région qui invite à sillonner l’ensemble de cet espace géographique merveilleux, avec, peut-être, le Festival Cadences.
En ouverture, une Gymnopédie n°1 de Satie, jouée seul au piano par Thomas Tacquet, a instauré un climat de douceur et de recueillement. La suite a été plus effusive et éclatante, avec un programme progressant par petites constellations d’airs — deux ou trois pièces thématisées à la suite — formant un parcours lyrique à la fois fluide et exigeant.
Et l’on découvrait donc sur scène très généreusement (plus de 20 airs et 2 heures de concert !) les deux Révélations 2025 de la Fondation ENGIE : la soprano Emy Gazeilles, junior des pensionnaires de l’Opéra de Paris la saison dernière, a virevolté dans les rôles d’héroïnes mozartiennes. Et elle nous a profondément ému·e·s en Micaela (Carmen) et dans une berceuse de Dvořák. Quant au charismatique Olivier Gourdy, ce baryton-basse souple et théâtral, a incarné avec autorité aussi bien Sarastro, que Leporello et Don Giovanni : sa voix semble lui permettre d’embrasser tous les registres et son jeu d’incarner tous les héros masculins de l’opéra !
Les deux solistes étaient accompagné·e·s par Thomas Tacquet, à la fois pianiste et passeur, qui présentait chaque pièce avec une clarté et une joie évidentes. Enfin, le directeur du festival, Pejman, participait à cette joie de la transmission et apportait, au violoncelle, une belle dose de romantisme, dans sa forme la plus pure.
Aux deux tiers du concert, la remise des prix ENGIE est venue saluer les deux jeunes talents déjà confirmé·e·s avec simplicité. Un moment plein de chaleur, ponctué d’un clin d’œil musical bien senti : le duo Là ci darem la mano, interprété comme une main tendue vers les mécènes !
Des projections d’archives sur le phare accompagnaient la soirée, évoquant les seize éditions du festival. Comme une rétrospective poétique partagée entre générations d’artistes et de spectateur·rice·s. Et les lauréat·e·s des années passées étaient évoqué·e·s ou même présent·e·s, si bien que recevoir ce prix semble être le passeport d’entrée dans une grande famille de musicien·ne·s !
C’est donc dans un lieu de patrimoine unique, avec un programme lyrique précis, mais rendu accessible au grand public que s’est terminée cette 16e édition des Escapades musicales. Un moment estival de douceur, d’harmonie et d’amitié.