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Théâtre des Champs-Élysées : soirée romantique et contemporaine avec « Les Siècles »

par Helene Adam
18.10.2024

Le jeune compositeur (et chef d’orchestre) français Christian-Frédéric Bloquert créait pour ce concert, son chatoyant « Ce moment, l’instant ». Il était encadré par deux très grandes symphonies, véritables monuments de la musique romantique, l’« Inachevée » de Schubert et la Cinquième de Beethoven. Et c’est l’orchestre Les Siècles sous la direction du non moins jeune, fringuant et fort inspiré Jakob Lehmann qui nous a donné une soirée forte en contrastes et en dynamique instrumentale, parfois excessive notamment dans Schubert, mais dénotant globalement une belle maitrise de ces magnifiques joyaux devenus trop souvent de simples « tubes ».

« Ce moment, l’instant »

Christian-Frédéric Bloquert est lauréat de la deuxième édition du Prix Pisar, une récompense créée à l’initiative de Judith Pisar. C’est en mémoire de John Cage et Merce Cunningham – ses mentors et amis dont elle a accompagné les créations musicales et chorégraphiques – que Judith Pisar a voulu par ce prix, renforcer les liens de la France et des États-Unis, en soutenant chaque année la composition d’une œuvre contemporaine, en partenariat avec la Juilliard School, le Théâtre des Champs-Élysées et la Villa Albertine.

Pour cette édition, le thème proposé aux compositeurs était celui de la culture française.

Mis au défi par son propre père quand il était enfant, de lire en entier « À la recherche du temps perdu » de Proust, Christian-Frédéric Bloquert raconte qu’il a finalement mis dix ans pour accomplir cet exploit, mais que c’est une phrase de Proust qui lui inspiré le titre de son œuvre, « Ce moment, l’instant ». Et c’est une fois l’intitulé trouvé qu’il a pu composer ce morceau d’un quart d’heure, à la très riche orchestration, qui commence par quelques fulgurances des cordes soutenues par les percussions avant de développer toutes sortes de thèmes où les sonorités se répondent avant de se mélanger en vagues successives.

« Conçue à New York, quel meilleur pont existe-t-il que de faire en sorte que la pièce soit créée à Paris et partager ainsi des souvenirs… et peut-être un ou deux clins d’œil avec Schubert et Beethoven ? » souligne le compositeur qui aime à solliciter toutes les sections de l’orchestre et réalise ainsi une sorte de mosaïque colorée qui se dessine peu à peu dans sa complexité sonore et rythmique. Une belle découverte saluée par le public en présence du compositeur.

Schubert et l’ombre de Beethoven

Schubert était obsédé par la figure tutélaire de Beethoven (« Que peut-on faire après Beethoven ? »), le maitre absolu de la forme symphonique qu’il a révolutionné à partir de la Troisième (Eroica), lui donnant une puissance orchestrale jusqu’alors inégalée qui ne cessera de s’amplifier au cours du dix-neuvième siècle, avec le développement du courant romantique.

 

Mais si Schubert s’imposa surtout en son temps par l’extraordinaire richesse et intelligence musicale de ses Lieder, il s’illustra également pour la postérité par nombre de ses œuvres pour orchestre. « Mes créations sont le fruit de mon savoir et de ma souffrance », écrivait-il, marquant ainsi son étroite appartenance au courant romantique allemand.

Disparu prématurément à l’âge de 31 ans, il avait alors composé dix symphonies, mais aucune n’avait été jouée de son vivant. Et c’est parce que Schubert n’avait guère confiance en lui et doutait de son propre talent qu’il laissa inachevées quelques-unes de ses œuvres. C’est le cas de sa huitième symphonie en si mineur, dont la beauté lyrique contient pourtant toute la richesse mélodique dont le compositeur s’était fait une spécialité.

Les qualités du maître du Lied transparaissent sans cesse – comme d’ailleurs dans ses superbes et multiples compositions pour piano – dans ces thèmes entrelacés, qui se répondent d’un instrument à l’autre -les violons puis les hautbois et clarinettes. C’est une partition sublime qui respire en permanence, où les silences marquent de courtes pauses avant des moments fortissimo qui jaillissent soudain, reprenant inlassablement le leitmotiv d’introduction. Et son inachèvement n’en rend pas moins l’œuvre spectaculaire et envoûtante.

Instruments historiques

L’orchestre « les Siècles » joue sur instruments historiques d’époque, dont les « bois » sont en… bois ce qui leur confère une sonorité particulièrement appropriée, et surtout valorise les définitions propres à chaque pupitre que le jeune chef d’orchestre Jakob Lehmann sait encourager d’un mouvement élégant en soulignant les contrastes incessants de la partition. Les timbres ainsi adoucis permettent de percevoir ce que la partition la plus célèbre de Schubert a de richesses, alternant puissance et douceur avec autant de nuances que possible. On regrettera peut-être par instant certaines liaisons un peu raides entre les mesures du premier mouvement qui ne rend pas toujours justice à la fluidité de l’écriture schubertienne, mais il est possible que la nouvelle acoustique de la scène du Théâtre des Champs-Élysées soit encore en rodage pour des formations orchestrales d’époque.

La cinquième de Beethoven

Pour conclure la soirée, Jakob Lehmann et les « Siècles » avaient invité Beethoven et sa cinquième symphonie, qui n’est pas la plus facile à jouer : presque trop célèbre et donc souvent galvaudée, elle se doit d’être « retrouvée » en quelque sorte pour redevenir l’une des merveilles de l’art de Beethoven. Sans être parfaite, l’interprétation de Lehmann montrait de vraies richesses et des qualités expressives notamment dans le sublime dernier mouvement, qui rejoignait les plus grandes incarnations de ce chef-d’œuvre.

L’orchestre a enregistré ce fascinant opus, sous la direction de François-Xavier Roth, publié chez Harmonia Mundi,  en soulignant à cette occasion à juste titre, les liens étroits que Beethoven entretenait avec la période révolutionnaire en France, les théories des Lumières le fascinaient et nombre de ses œuvres s’inspirent alors de ces idéaux de justice et d’égalité prônés face à l’arbitraire exécré et ne cachait pas son admiration pour le peuple de Paris et son sens révolutionnaire. Son unique opéra, Fidelio, en est une magistrale illustration.

Et les quatre premières mesures de la Symphonie qui symbolisent pour Beethoven « le destin qui frappe à la porte », sont devenues le symbole de la résistance à l’oppression.

Si l’on est moins convaincu par le fait de jouer Beethoven sur instruments d’époques notamment du fait de cuivres qui ne sonnent pas très souvent « juste », on ne peut que saluer le travail minutieux opéra par Jakob Lehmann, violoniste de formation, pour donner une version la plus historiquement informée possible tout en offrant sa propre sensibilité et son art de diriger avec une passion incandescente qui se communique autant aux instrumentistes qu’au public.

Franz Schubert (1797-1828)

Symphonie n° 8 en si mineur D. 759 « Inachevée »

  1. Allegro moderato 2. Andante con moto

Christian-Frédéric Bloquert (néen1997, Lauréat de la deuxième édition du Prix Pisar)

Ce moment, l’instant (création mondiale)

Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67 « du Destin »

  1. Allegro con brio
  2. Andante con moto 3. Allegro
  3. Allegro

Les Siècles

Jakob Lehmann | direction

 

Visuels : © Théâtre des Champs-Élysées