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Pianiste et chef d’orchestre Marie-Ange Nguci : « Je me suis sentie portée par l’orchestre et le public »

par Hannah Starman
14.08.2024

Marie-Ange Nguci porte bien son nom. D’une gentillesse à toute épreuve et d’une modestie rare, cette talentueuse pianiste et musicologue de 27 ans a fait, le 13 août, un début triomphal en tant que chef d’orchestre au Festival international de piano de La Roque d’Anthéron.  Nous l’avons rencontrée le lendemain dans le Parc du Château de Florans pour échanger sur sa première expérience de direction d’orchestre, en partie depuis le clavier.

Hier vous avez fait votre baptême de feu comme chef d’orchestre à La Roque d’Anthéron. Comment décrirez-vous l’expérience ?

 

C’était un très beau moment ; exaltant. Je me suis sentie portée par le public et l’orchestre. Je suis très reconnaissante d’avoir pu faire mon début dans ce beau festival qui a une signification toute particulière pour moi. Je viens à La Roque d’Anthéron pour la septième fois déjà, et j’ai l’impression d’être ici en famille. J’y retrouve des musiciens, des équipes et des souvenirs des artistes qui ne sont plus parmi nous. Je suis heureuse aussi d’avoir pu débuter la direction avec l’orchestre Sinfonia Varsovia que je connais bien, car nous avons déjà joué Rachmaninov, Mozart, Liszt, Beethoven, Chopin et Prokofiev ensemble. Nous avons une histoire et je connais les musiciens. Vous vous rendez très vulnérable quand vous montez sur scène. C’est important de sentir que vous pouvez abandonner vos peurs et vos doutes et vous concentrer sur la musique.

 

Vous êtes une brillante pianiste. Pourquoi vous lancer en plus dans la direction ?

 

C’est mon rêve depuis très longtemps ! Toute petite déjà, j’étais amoureuse du répertoire de l’orchestre et j’ai choisi le piano parce qu’il offrait accès à la plus grande variété d’œuvres. Plus tard, je me suis tournée vers l’orgue parce que je cherchais plus de couleurs, plus de polyphonie, plus d’architecture, je voulais élargir ma palette sonore. On ne devient pas chef d’orchestre du jour au lendemain parce qu’on l’a décidé. C’est un processus et je ne sais pas vraiment où il commence et où il finit. J’ai toujours su que je voulais aborder certaines œuvres d’orchestre. Je n’étais pas attirée par la position du chef d’orchestre, mais par le nombre infini de possibilités qu’elle offre.

 

Vous vouliez jouer l’orchestre alors ?

 

D’une certaine manière, oui. C’est une bonne formulation. L’autre raison pour ajouter la direction c’est qu’aujourd’hui, un pianiste est très seul. Tout le monde voyage dans le monde entier, nous manquons de temps et c’est difficile même d’avoir des partenaires de musique de chambre. On fait notre récital solo et, même si on a un concerto avec un orchestre, on entre sur scène, on adresse à peine la parole à quelqu’un, on a notre quart d’heure après la répétition, puis on repart. Alors qu’une relation avec un orchestre se construit au fil des années ou des résidences.

 

Est-ce que vous travaillez une partition de façon différente en tant que chef ?

 

Le rapport entre la direction d’orchestre et l’interprétation d’instrumentiste est intéressant. Un chef d’orchestre doit connaître et comprendre la partition et en faire une analyse qui va bien au-delà du travail d’un instrumentiste. En tant que chef, on aborde la musique de manière complètement différente parce que l’on poursuit un objectif différent. Pour diriger un orchestre, vous devez connaître la partition au niveau micro et macro, c’est-à-dire, les instruments, les motifs, les formes, les harmonies, l’architecture et l’équilibre du son. En très peu de temps, vous devez penser dans un cadre, comprendre quels sont ses jalons, et savoir quelle liberté vous pouvez vous octroyer. Ce qui est amusant, c’est que le travail que j’ai fait sur les partitions pour diriger a complètement changé ma préparation en tant que soliste.

Comment gérez-vous la direction et le clavier en même temps ?

Que vous soyez soliste ou soliste dirigeant, vous entendez les mêmes choses, mais pas de la même manière. Quand vous dirigez vous traitez beaucoup d’informations et vous anticipez différemment, vous devez avoir toujours quelques longueurs d’avance. Mais quand vous êtes occupé à jouer et que vous avez en même temps la responsabilité de l’orchestre, il devient difficile de tout distiller. Le contact visuel est essentiel pour le chef d’orchestre, la respiration aussi ; surtout si l’on dirige depuis le clavier. C’est la raison pour laquelle il est tellement important de construire une relation de confiance avec l’orchestre.

 

Vous avez dirigé Prokofiev et joué et dirigé Mozart et Beethoven. Qui a choisi le répertoire ?

 

Nous en avons discuté ensemble et nous avons aussi pris la décision en fonction des effectifs. Pour moi c’était important de jouer un répertoire qui ait aussi du sens pour l’orchestre. J’aime penser que la direction d’orchestre n’est pas juste un moyen pour un chef de transmettre des choses à l’orchestre mais qu’il faut travailler dans les deux sens. En tant qu’instrumentiste qui dirige à partir du clavier, vous êtes au milieu de l’orchestre. Vous devez décider quand il faut diriger et quand il faut se laisser diriger, quand il faut donner et quand il faut recevoir. C’est un apprentissage qui se fait par l’expérience et la pratique.

 

Y a-t-il des répertoires qui sont faits pour être dirigés depuis le clavier ?

 

C’est logique que l’on dirige depuis le clavier les œuvres de Mozart, Beethoven, Haydn et les compositeurs jusqu’à Mendelssohn, parce que nous savons que c’est la façon dont ils l’ont fait eux-mêmes. La relation avec l’orchestre et le chef d’orchestre était très différente à l’époque. Si vous regardez les partitions de Mozart, vous verrez qu’il y a des mouvements très lents et les passages avec peu de notes, justement parce qu’il dirigeait en même temps qu’il improvisait.

 

On s’imagine difficilement jouer et diriger le Troisième concerto de Rachmaninov en même temps ?

 

Tout est faisable, surtout avec le niveau des orchestres et l’expérience des répertoires qu’ils ont aujourd’hui. Mais la question n’est pas si l’on peut le faire, mais pourquoi le faire ? Il s’agit avant tout d’une intention, pas d’une démonstration des compétences. Prokofiev a dû jouer ses Deuxième et Troisième concerto pour piano avec un orchestre sans le chef, car en Union soviétique de l’époque tout le monde était égal. Un orchestre ne pouvait n’avoir ni chef, ni soliste. Il était place dans les rangs comme tout le monde et il a assuré la représentation depuis le clavier.

 

Quel est pour vous le rapport entre la création et l’interprétation ? Êtes-vous tentée par la composition ?

 

La création m’a toujours fascinée, mais mon processus créatif a davantage consisté à écrire des mots, de la littérature, qu’à écrire de la musique. La musique est peut-être trop importante dans mon esprit et j’ai trop d’estime pour les compositeurs pour envisager la composition, du moins pour le moment. La création originelle, la partition, est éternelle, alors que l’interprétation n’existe que dans l’instant. Nous, les interprètes sommes les serviteurs de ce processus créatif. Nous nous approprions une partition, avec le plus grand respect possible, pour la restituer à partir de notre subjectivité. En très peu de temps, on fait naître et mourir quelque chose qui ne se reproduira plus jamais, car même si le concert est enregistré, le ressenti du concert est éphémère.

 

Qu’est-ce la musique pour vous ?

 

Pour moi, la musique est l’alpha et l’oméga ! Tout le reste dans ma vie gravite autour d’elle et c’est comme cela que je trouve mon équilibre. Dans les moments difficiles, je me tourne vers la musique. Et si je veux vraiment quelque chose d’intime et d’intérieur, j’écoute des œuvres orchestrales ou chorales de Bach et des chorales de Mozart ; parfois des pièces spécifiques de Brahms aussi. Quand j’étais petite, j’avais la chance d’avoir accès à un très vieux piano. Je rentrais à la maison, avec des baies que j’avais cueillies dans les champs et je me précipitais vers le piano. Je passais des heures à rendre tout le monde complètement fou. C’était mon bonheur et mon jardin secret. Mais la musique est aussi profondément liée aux débris du monde et aux désastres de la guerre ; c’est un cri, une protestation, une expression de détresse, de réconfort, de résistance. Elle peut transmettre des choses que le compositeur veut exprimer quand il prend cette feuille blanche.

 

Avez-vous l’intention de renouveler l’expérience de la direction ?

 

Je l’espère parce que j’ai appris tellement pendant le concert d’hier que j’ai hâte de m’en imprégner pendant les deux prochains jours et d’essayer de nouveau. Il y a beaucoup de choses à construire, surtout avec Sinfonia Varsavia. Ils ont accepté de faire le saut dans le vide avec moi et nous nous faisons confiance. Je me pose beaucoup de questions que je vais devoir résoudre, certaines seule, d’autres avec les musiciens. Ce n’est que le tout début d’un processus qui, je le souhaite vraiment, pourrait s’étendre sur de nombreuses années. Je suis donc impatiente et curieuse de savoir où cela pourrait conduire.

 

 

Visuels : © Hannah Starman

Vidéo : © Gens de Provence, avec leur aimable autorisation.