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Philharmonie de Paris : concert anniversaire avec deux grands chefs, Klaus Mäkelä et Gustavo Dudamel

par Helene Adam
11.01.2025

La Philharmonie de Paris donnait un grand concert prestigieux ce 10 janvier 2025 pour fêter un triple anniversaire : le bâtiment imaginé et conçu par Jean Nouvel a dix ans, la Cité de la musique, dessinée par Christian de Portzamparc, en a 30 et Pierre Boulez dont la grande salle porte le nom, aurait cent ans. Avec un programme court mais riche et varié, l’Orchestre de Paris et ses Chœurs ont brillé de mille feux, enchantant le public pour une soirée très réussie.

Un programme anniversaire

Tout au long de la saison, de nombreuses initiatives fêteront, sous la houlette de Laurent Bayle, le centenaire de Pierre Boulez. Dans ses vœux pour la nouvelle année, Olivier Mantei, qui lui a succédé à la tête de la Philharmonie de Paris en 2021, souligne d’autres grands succès, comme l’intégration réussie des orchestres résidents que sont l’Orchestre de Paris et l’Ensemble Intercontemporain (EIC) sous les directions respectives des très brillants Klaus Mäkelä et Pierre Bleuse.

Les hommages à Pierre Boulez – compositeur visionnaire, fondateur de l’IRCAM et de l’EIC –  se multiplieront au cours de la saison et ce vendredi, c’est en forme de coup de chapeau que le concert s’est ouvert avec cette « Initiale », pour sept cuivres, de quelques minutes, une de ces pièces brèves que Boulez composait pour répondre à des commandes, en l’occurrence celle de Dominique de Menil, riche héritière, collectionneuse et mécène, pour l’inauguration du musée de la Menil Collection à Houston en 1987.

Klaus Mäkelä dirige, avec son entrain et ses qualités habituelles, la formation de chambre avec deux cors, deux trompettes, deux trombones et un tuba, installée dans les hauteurs de la salle au-dessus des rangs de l’arrière-scène, qui accueillera les chœurs pour l’un des morceaux suivants. C’est d’ailleurs le jeune chef toujours aussi inventif, qui a fait entrer cette courte œuvre au répertoire de l’Orchestre de Paris. La spatialisation qu’il choisit conserve l’unité de lieu de la formation, alors que d’autres exécutions séparaient les doublons pour accentuer l’effet spirale de la partition. Mais sa battue expressive exploitant l’acoustique exceptionnelle de la salle, rend très bien compte des intentions de Boulez. Les motifs qui se différencient par des tempi et des styles contrastés alternent entre les deux groupes en donnant respiration et dynamisme pour une belle entrée en matière où les cuivres font preuve de leur immense talent.

Dudamel en star invitée

Gustavo Dudamel, star confirmée parmi les chefs d’orchestre, dirige l’Orchestre de Paris pour le morceau suivant, « La consécration de la maison » de Beethoven, créée à Vienne en 1822, et inspirée au plus grand compositeur de son époque par une autre grande figure antérieure, Haendel, que Beethoven considérait comme le plus grand compositeur de tous les temps.

Il lui emprunte d’ailleurs son art de la fugue pour cette ouverture de facture classique qui débute par une marche solennelle dont le rythme lent est ponctué par le jeu des trombones et prend peu à peu des accents militaires triomphants. L’ensemble devient de plus en plus oppressant et s’intensifie en rythme comme en orchestration, avec de temps à autre quelques respirations plus calmes assurées par les cordes face aux cuivres et aux bois.

Dudamel apporte son savoir-faire à un Orchestre de Paris en très grande forme, dirigeant avec doigté et habileté ce morceau malheureusement assez convenu et dont la figuration au programme ne paraissait pas indispensable pour son unité.

Divin Poulenc et divine Elsa Benoit

Beaucoup plus intéressant à notre sens, a été l’exécution du rare « Gloria » de Poulenc, avec les Chœurs de l’Orchestre de Paris sous la direction de Richard Wilberforce et  la participation de la soprano Elsa Benoit, française et membre de l’Opéra Studio de l’Opéra de Bavière.

Klaus Mäkelä de retour à la direction de la phalange qu’il a tant contribué à faire évoluer en quelques années, est à son affaire et nous donne une interprétation exceptionnelle d’intensité dramatique avec ces étonnants accents désinvoltes, voire insolents, dont Poulenc avait truffé sa partition.

Le jeune chef finlandais, dont le talent se confirme à chacune de ses apparitions depuis que l’Orchestre de Paris a l’immense chance de l’avoir comme directeur musical, a la jeunesse et la fougue qui siéent à ce répertoire original où Poulenc donne à la fois la mesure de sa foi catholique et la fantaisie de sa personnalité (moine ou voyou ?). Il justifiait d’ailleurs les libertés de ton et de style, prises avec la tradition chrétienne en évoquant les anges du peintre de l’École Florentine, Benozzo Gozzoli, qui « tiraient la langue » ou les Bénédictins qu’il avait vus jouer au football.

Ainsi ce Gloria, partie prenante de la liturgie catholique où il suit le Kyrie et précède le Sanctus, est isolé dans la composition de Poulenc qui le divise en six parties. Il est en tant que tel un petit chef d’œuvre que l’on est fort satisfait d’entendre dans de si bonnes conditions.

Car il faut savoir donner beaucoup de couleurs et insuffler vie, légèreté ou gravité, humour et liberté de ton, contrastes de sonorités et d’harmonies, à un orchestre qui joue en réponse aux voix, en chorale mixte ou en solo selon les parties.

L’ouverture est plutôt joyeuse et le « Laudamus te » qui suit, fit scandale et fut considéré comme irrévérencieux. Il ressemble à une ronde de fête de village où les cuivres interviennent façon fanfare tandis que les chœurs scandent les paroles sur un ton totalement inhabituel pour une messe.

C’est dans le troisième morceau, le « Domine deus » que la belle et pure voix cristalline d’Elsa Benoit entre en scène, dans une sorte de dialogue avec les Chœurs (ou chant responsorial dans le vocabulaire liturgique) tout en retenue et en nuances. L’orchestre réduit ses sonorités à l’essentiel, les cordes et les cors pour se faire chambriste sous la baguette de son chef qui ne perd personne de vue et donne à l’ensemble une harmonie de rêve.

Et c’est à nouveau très joyeusement que Mäkelä dirige le « Domini Fili Unigenite » aux accents débridés façon ronde avant de donner toute sa gravité au « Domine deus agnus dei » qui suit, où l’orchestre déploie ses cordes, bois et cuivres, sans excès de décibels, accompagnant un dialogue ascendant en forme d’interrogation de la soprano et des chœurs, tout en délicatesse et fort émouvant dans ses dernières mesures où une légère accélération des tempi soutient un lent crescendo.

Et c’est avec une intensité impressionnante que ce Gloria s’achève avec un « Qui sedes ad dexteram patris » où dans la première partie très déclamatoire, les paroles des chœurs se croisent avec l’orchestre très rythmé avant de passer soudainement à une partie toute en douceur et en suggestion éthérée assurée par la soprano et/ou le Chœur, parfois a cappella, ou soutenus dans leurs phrases littéralement psalmodiées par des cordes réduites à leur plus simple expression. Elsa Benoit donne de la voix sur la dernière mesure sans rompre le charme avant de terminer en un diminuendo longuement tenu sur un « Amen » à peine perceptible. Magique.

Quelle chance a Paris d’avoir Klaus Mäkelä !

Après l’entracte nous sommes à nouveau dans le répertoire d’excellence de notre jeune chef avec les fameux et célèbres Tableaux d’une Exposition, écrits pour piano (dans une partition très complexe) par Moussorgski (1874) et orchestrés magnifiquement par Maurice Ravel beaucoup plus tard (1922).

On le sait, Moussorgski avait composé l’œuvre pour rendre hommage à son ami, le peintre Victor Hartmann, décédé à 39 ans et auquel une exposition était alors consacrée.

Les dix scènes de la suite symphonique – façon Marche russe – répondent aux différents tableaux du peintre (dessins et aquarelles) mais comprennent aussi des interludes qui montrent le travail de l’artiste en cours de réalisation.

La version orchestrée par Ravel est d’une richesse impressionnante puisque le compositeur puisa dans toutes les ressources instrumentales, notamment celles des cuivres parmi lesquels on trouve un contrebasson, un saxophone alto ou deux tubas, un ténor et un alto,  en plus des instruments habituels, et celles des percussions à la section particulièrement importante avec une véritable cloche ponctuant le rythme majestueux du final, la « grande porte de Kiev ». Figurent aussi outre deux harpes très sollicitées, un celesta. Nombre de ces instruments – qui jouent des parties solos – sont valorisés dans la partition comme dans l’interprétation magistrale que nous a donnée Mäkelä.

Les ovations qui ont suivi ce concert en tous points remarquable et suivi dans un silence impressionnant par la salle témoignaient d’une sorte de recueillement que seuls les grands chefs peuvent obtenir tout simplement parce qu’ils captivent l’auditoire par l’intensité de leur interprétation.

 

On peut juste regretter qu’un système de captation audiovisuel particulièrement imposant ait créé une gêne certaine pour les spectateurs du deuxième balcon, notamment une caméra sur bras articulé. D’ordinaire les retransmissions live ne font pas l’objet d’un tel déploiement de moyens. La priorité doit en effet rester au spectacle vivant dans la salle.

Visuels : © Denis Allard, © Danny Clinch / Courtesy of the L.A. Philharmony