Classique

« Ma région virtuose »: L’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes chante Buxtehude et Bach

par Hélène Biard
05.02.2024

La folle journée de Nantes délocalise depuis quelques années dans la région Centre Val de Loire. Ainsi l’abbaye royale de Fontevraud est l’un des sites accueillant des concerts de Ma région virtuose. Parmi les artistes et ensembles invités, l’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes est venu avec un beau programme Bach / Buxtehude.

L’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes

Fondé en 1970 par le chef d’orchestre Paul Colléaux, l’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes, s’est rapidement imposé dans le paysage musical français et international. Si Paul Colléaux ne dirige plus la phalange nantaise, elle est toujours aussi dynamique sous la direction avisée de Gilles Ragon qui a succédé à Colléaux en 2014. C’est donc avec un programme 100 % allemand que l’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes est arrivé dimanche après midi à l’auditorium de l’abbaye royale de Fontevraud.

Bach et Buxtehude

L’activité pendant la période baroque allemande était bouillonnante ; Le jeune Jean Sébastien Bach (1685-1750) partit durant quatre mois pour aller à Lübeck pour rencontrer Dietrich Buxtehude (1637-1707) et dont les leçons de contrepoint ont grandement servi à Bach. L’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes entame son concert avec la cantate « Jesu , meines Leben Leben » BuxWV62 de Dietrich Buxtehude (1637-1707). Si la direction de Gilles Ragon est précise, nette, avec des tempos et des nuances parfaits, il ne peut empêcher quelques fausses notes en tout début de concert au pupitre des ténors (rapidement recadré) ; cela étant dit, la performance du chœur, accompagné par deux violons et une basse continue (violoncelle, théorbe, orgue) est de très belle facture. La cantate « Jesu meine Freude » BWV 227 de Jean Sébastien Bach (1685-1750) est parfaite tant musicalement que vocalement, la diction demande à être travaillée un peu plus individuellement et collectivement. Nettement moins connu que ses glorieux aînés, Gottfried Augustus Homilius (1714-1785) « intègre » ce beau programme de musique sacrée allemande ; son motet « Machet die Tore weit » ne manque pourtant pas de charmes. La musique de Homilius n’est peut-être pas aussi percutante que celles de Buxtehude et de Bach, mais elle est séduisante et l’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes rend un bel hommage à ce compositeur qui gagne à être connu. Les artistes présents sur scène ont commencé leur performance avec Buxtehude, ils la terminent avec ce compositeur en interprétant le motet « Der Herr ist mit mir » BuxWV 15 avec un certain bonheur malgré un « accident » de parcours très vite réparé.

C’est un concert de très belle facture que nous a proposé l’Ensemble Vocal et Instrumental de Nantes dirigé par un Gilles Ragon très inspiré. Et nous avons eu le plaisir de découvrir un compositeur méconnu qui mérite grandement d’être mis en avant.

Visuel (c) affiche

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