Après avoir accompagné Roberto Alagna avec succès dans la vallée de l’Alzou, l’Orchestre Consuelo revient dans ce vaste espace spécialement aménagé pour accueillir des concerts. Au programme de la soirée : les symphonies N°5 et N°6 de Ludwig Van Beethoven.
Les symphonies de Ludwig Van Beethoven sont très populaires tant en France qu’à l’étranger. Et en programmant symphonie N°6 « pastorale » et la symphonie N°5 « du destin », les responsables du festival de Rocamadour savaient qu’ils attireraient un public nombreux, certes moins nombreux que lors du récital de Roberto Alagna (qui a battu des records de fréquentation avec 2000 personnes présentes à ce concert d’ouverture exceptionnel), mais bien présent.
C’est donc la symphonie N°6 surnommée « la pastorale » qui ouvre la soirée. Cette symphonie qui compte cinq mouvements peut apparaître comme une œuvre-fleuve, mais elle ne manque pas de charmes. Victor Julien-Laferrière, prodige du violoncelle et jeune chef talentueux, dirige son orchestre d’une main ferme et adopte des temps et des nuances de très belle tenue. Peut-être pourrait-on reprocher aux musiciens et à leur chef un enthousiasme parfois débordant qui les pousse à jouer plus fort qu’il ne le faudrait, mais cela n’empêche pas Julien-Laferrière de diriger son orchestre de main de maître. La ballade champêtre décrite par Beethoven dès le célèbre thème du premier mouvement est parfaitement rendue par un orchestre visiblement très en forme. Au retour de l’entracte, l’orchestre Consuelo interprète la symphonie N°5 dite « du destin » et son célébrissime thème du premier mouvement servi en son temps aux alliés pour symboliser le V de « victoire ». Dès les premières notes de la symphonie, Julien-Laferrière prend les choses à son compte et dirige le chef-d’œuvre de Beethoven avec un dynamisme et une rigueur inégalables. Chaque mouvement, chaque thème est interprété avec des tempos et des nuances quasi parfaits. Et même s’il y a quelques imperfections (par exemple des nuances un peu trop fortes), on ne peut que saluer la très belle lecture du chef et de l’orchestre.
Ce second concert du festival de Rocamadour – le dernier qui a eu lieu dans la vallée de l’Alzou – a donc attiré un public nombreux. Et l’orchestre Consuelo a relevé le défi avec panache même si l’on peut regretter quelques nuances parfois un peu trop fortes dans l’une comme dans l’autre symphonie.
Photo de Victor Julien-Laferrière © François Le Guen