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Kate Liu : « J’ai besoin de me sentir en paix pour m’envelopper dans l’œuvre du compositeur »

par Katia Bayer
29.08.2024

Kate Liu est une pianiste américaine d’origine singapourienne de renommée internationale. La virtuose a été invitée à jouer cet été dans le cadre du Gstaad Menuhin Festival & Academy. Elle y a donné un récital très salué à l’église de Rougemont et à l’issue de son concert où elle a su brillamment fait dialoguer les Études symphoniques de Schumann avec la fameuse sonate pour piano n°8 dite « Pathétique » et la sonate pour piano n°30 opus 109 de Beethoven, Kate Liu a reçu le prix Olivier Berggruen, personnalité connue du monde de l’art et mécène proche du festival. Brève rencontre.

Cult.news : Est-ce la première fois que vous venez au Festival de Gstaad ?

Kate Liu : Oui, c’est ma première fois.

Vous vous êtes formées à la Juilliard School à New-York. Pourquoi avoir décidé d’y étudier ? Qu’y avez-vous appris ?

K.L. : « Jai d’abord étudié à Curtis Institute of Music (Philadelphie) où j’ai fait la connaissance du professeur et grand soliste Robert McDonald, qui a joué notamment avec Isaac Stern. Je suis ensuite allée à Juilliard, car je considère que c’est l’un des meilleurs musiciens et que je souhaitais continuer à progresser à ses côtés. Je voulais aussi me former aux côtés de Yoheved Kaplinsky, une musicienne israélienne, qui enseigne également à Juilliard. J’avais déjà suivi une master class avec elle par le passé. J’ai trouvé sa manière d’enseigner très intelligente et j’ai été impressionnée par l’étendue de ses connaissances. Ce master me permettait de suivre les enseignements de ces deux formidables professeurs.

Vous avez choisi de jouer des œuvres emblématiques de Schumann et Beethoven qui s’inscrivent dans le cadre du courant romantique. C’est une musique qui joue sur les contrastes et qui place au centre de sa recherche esthétique l’émotion. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

K.L. : Ça fait longtemps que je joue les œuvres de Schumann. J’ai toujours aimé Beethoven et cela faisait un moment que j’envisageais de m’attaquer à l’une de ses œuvres maîtresses. J’aimais l’idée de jouer deux sonates de Beethoven correspondant à deux périodes de sa vie artistique. La sonate 109 est l’une de mes préférées et la sonate dite « Pathétique » est bien sûr fantastique. J’avais entendu un pianiste jouer ces deux œuvres successivement et cela m’a donné envie de proposer cette combinaison tout en ajoutant les Études symphoniques de Schumann. Ce sont toutes des œuvres de grande ampleur. L’œuvre de Schumann relève d’un romantisme plus tardif, c’est une œuvre assez différente dans sa composition des deux sonates de Beethoven précitées. Les Études symphoniques maintiennent cette noble tradition romantique. Je trouvais que passer du Beethoven de la « Pathétique » à celui plus tardif de la sonate 109 et terminer avec les Études symphoniques  de Schumann marquait comme une progression qui touche à l’histoire du romantisme et de la composition. C’est dans cet ordre que je souhaitais proposer mon récital.

Qu’est-ce qui vous a semblé le plus difficile à jouer ? Beethoven ou Schumann ? Il est bien connu que les Études symphoniques de Schumann sont très techniques.

K.L. : En effet, elles sont très techniques, mais musicalement, c’est l’œuvre de Beethoven qui m’a posé le plus de difficultés. Il est très difficile d’appréhender la musicalité et de se frotter à l’âme de Beethoven. Les détails qu’il faut prendre en compte pour appréhender son œuvre sont d’une telle minutie. C’est l’un des compositeurs les plus difficiles à interpréter. Bien sûr que Schumann est encore une fois difficile à jouer sur le plan technique, mais il y a pour le pianiste une certaine liberté dans l’interprétation et dans le tempo, tandis que pour Beethoven, vous devez connaître à la perfection la musique et savoir exactement ce qu’il attend de vous.

Et vous jouez tout sans partitions.

K.L. : Oui.

Comment parvenez-vous à jouer pendant plus d’1 h 30 sans partition en respectant le temps imparti à chaque œuvre ?

K.L. : S’agissant du timing, je bâtis mon répertoire bien entendu en fonction et je l’ai à l’esprit lorsque je joue. S’agissant de la mémorisation des œuvres, je n’y prête guère attention. Vous savez, j’ai appris et je joue le piano depuis si longtemps et que j’ai toujours tout mémorisé. J’ai commencé à l’âge de 4 ans.

Avez-vous encore le sentiment d’apprendre à l’âge de 30 ans ?

K.L. : Bien sûr.

Vous semblez toujours très concentrée et prenez le temps avant de vous lancer, comme si vous aviez besoin de reprendre votre souffle avant de vous replonger dans l’œuvre de ces maîtres. Que ressentez-vous lorsque vous jouez ?

K.L. : Je prends en effet mon temps avant de jouer les morceaux, car j’ai besoin de me sentir en paix pour m’envelopper en quelque sorte dans l’œuvre du compositeur. Je dois parvenir à pénétrer son monde et notamment son émotivité. Cela me prend du temps pour comprendre et ressentir cela, mais cela doit faire partie de mon univers mental et affectif avant que je me lance dans l’interprétation.

Dans quelle mesure mettez-vous votre personnalité au service de l’interprétation ?

K.L. : « Je ne pense pas vraiment mettre ma personnalité au service de la musique. Cela se fait de manière instinctive. Tout ce que je fais, je le fais parce que j’aime la musique et c’est cet amour qui me guide.

Propos recueillis par David Khalfa et Katia Bayer

Visuel : ©Jiyang Chen