Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Miguel Bonnefoy, lauréat du grand prix du roman de l’Académie française    Nuit Blanche 2025 : Valérie Donzelli nommée directrice artistique    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.
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Corsica Cantabile se clôt sur un hommage émouvant à la résistante Danielle Casanova

par Yaël Hirsch
le 12.08.2023

Initié par deux musiciens jumeaux d’Ajaccio, Sacha et Hugo Pietri, Corsica Cantabile célèbre la musique de chambre au sud-ouest de la Corse. La 2e édition du Festival s’est terminée ce 10 août à l’Eglise Santa Maria Assunta de Piana avec un hommage à la résistante communiste corse Danielle Casanova par l’orchestre du Festival et quatre chanteuses lyriques de Corse et d’Ukraine. Un final rempli d’émotion.

Danielle Casanova, une grande résistante de Piana

C’est sous le titre « Gloria a tè donna » (gloire à toi, femme) qu’a eu lieu cet hommage lyrique pour célébrer Danielle Casanova. « Comment achever cette histoire / Qui coupe le cœur et le chant », écrivait Louis Aragon sur cette si forte figure de femme, venue sur le continent faire ses études, devenue cadre des jeunesses communistes, et qui est morte à l’âge de 34 ans à Auschwitz alors que son métier de chirurgien-dentiste lui a permis d’y survivre un temps.

Née Vincentella Perini à Piana, plus beau village de France, où les calanches de porphyre rouge se jettent dans l’eau azurée et où une stèle lui rend hommage, cette grande figure de la Résistance imprégnait toute la soirée. Et c’est peu de dire que les artistes ont su nous reconnecter au fil rouge du cœur et du chant.

Un hommage laïc

Comme quelques jours plus tôt au couvent de Vico, la lumière violacée semblait tirer ce soir sur un rouge très politique, dans une église de style baroque tardif et entièrement rénovée où le son semblait intimiste comme dans une chapelle en bois. Bien qu’honorée en l’Église de Saint Marie de l’Assomption – célébrée ici le 15 août avec de grands banquets de pâtes aux langoustes -, Danielle Casanova a reçu une offrande musicale à la fois sacrée et laïque. Le programme ne contenait que des airs profanes et pourtant solennels comme le « Casta Diva » de Norma ou même le chant religieux italien dédié à Marie, mais qui a quitté son origine catholique pour devenir l’hymne national corse : Dio Vi Salvi Regina.

Les programmateurs du festival ont pensé ce moment comme « une ode à la liberté et au soutien des femmes opprimées du monde entier dans leurs combats quotidiens (iraniennes, ukrainiennes, afghanes…) ». Et nous l’avons senti. Du côté du programme, nous avons commencé par le mouvement lent de la 5e Symphonie de Mahler qui nous a plongés dans la nostalgie de Mort à Venise, mais aussi dans quelque chose d’aussi doux que solennel. La harpe de Noélia De Freitas, en lieu et place de clavier, a donné beaucoup de délicatesse à l’ensemble du concert.

Pour voir la vidéo, c’est ici.

Un feu d’artifice de voix de femmes

Ensuite, cela n’a pas arrêté de chanter, comme pour faire mentir Aragon. Nous sommes allés du baroque à la chanson de la Résistance, de Haendel (Lascia ch’io pianga interprété par la contralto corse Michelle Fieschi) à un Bella Ciao volontairement très maniéré et très heureux, avec les quatre cantatrices sur scène. Et elles étaient toutes si belles et vivantes, ces femmes fortes pour célébrer Danielle Casanova.

Très impressionnante, la mezzo-soprano corse, nommée aux Victoires de la musique 2019, Eléonore Pancrazi nous a enchantés dans Vivaldi et en duos. Aussi bien avec la soprano Amélie Tatti dans le Duo des Fleurs de Lakmé où elles ont même joué avec l’acoustique de l’église, qu’avec la soprano ukrainienne Inna Kalugina dans le « Mira O Norma » de l’opéra de Bellini. Très charismatique, cette dernière a été beaucoup applaudie dans le fameux « Casta Diva ». Et le duo mutin Tatti/Kalugina des Noces de Figaro, où Suzanne et la Comtesse complotent pour démasquer les mensonges du comte Almaviva (« Sull’aria »), était un moment de « girl power » délicieux. Avec émotion et fierté, toute l’église s’est levée pour l’hymne Dio Vi Salvi Regina et nous avons tapé dans les mains pour un Bella Ciao qui a mis fin à six dates du festival. Classica Cantabile s’installe dans la volonté de se rappeler le passé et de célébrer l’avenir avec les jeunes talents corses de la musique et leurs invités.

Tout s’est terminé par un verre de muscat pétillant et des beignets au fromage de brebis absolument divins, devant l’église. Alors que nous avons hâte de la 3e édition, il faudra peut-être penser programmer une date de Corsica Cantabile à la fin de l’hiver, afin que faire goûter aux mélomanes les mythiques beignets au brosciu frais de Piana, qui n’ont qu’une saison courte et s’arrêtent au printemps !

visuels Copyright ©AntoCLS Photography et YH