S’il y a bien un duo indissociable dans le milieu instrumental, c’est celui que forment le violoniste Renaud Capuçon et le pianiste Guillaume Bellom. Leur passage, fort bref, au Festival de Rocamadour a reçu un accueil triomphal en la basilique Saint-Sauveur de Rocamadour. Pour leurs deux concerts prévus à 19 h 30 et à 21 h 30, ils ont interprété trois sonates pour violon et piano de Johannes Brahms (1833-1897).
Ainsi que le précise Emmeran Rollin, directeur de la manifestation : « Je n’imaginais pas fêter la vingtième édition du festival sans Renaud Capuçon. Malgré un emploi du temps très chargé, il a accepté de venir pour ces deux concerts et je l’en remercie. » Car il faut ajouter que le célèbre violoniste est venu à Rocamadour entre un concert en Allemagne donné la veille et un autre prévu en Italie le lendemain. D’où la brièveté du concert, qui dure tout juste une heure. Mais Renaud Capuçon n’est pas le seul artiste à revenir à Rocamadour pour cette édition si spéciale : l’ensemble Vox Luminis revient pour la deuxième fois, mais aussi l’ensemble La Tempête, dont le concert aura lieu le 25 août prochain.
La soirée débute par la Sonate pour violon et piano n°2, opus 100. Composée en 1886 par un Brahms déjà parvenu à la maturité, Renaud Capuçon et Guillaume Bellom, qui se connaissent depuis longtemps, interprètent cette œuvre avec talent. Les nuances et les tempos sont parfaits, et l’on ne trouve rien à redire à une interprétation limpide et sans faille.
La Sonate pour violon et piano n°3, opus 108 est jouée par ce duo superbe avec la même intensité et la même rigueur que la précédente. Le dialogue entre le violon et le piano se déroule avec une aisance confondante, et l’on ne peut qu’apprécier cette musique résonnant sous les voûtes de la basilique, telle une prière à Notre-Dame de Rocamadour.
Pour terminer ce trop court et si beau moment de musique, Renaud Capuçon et Guillaume Bellom interprètent la transcription pour violon et piano de la Sonate pour alto et piano n°2, opus 120. La musique de Brahms est une nouvelle fois sublimée par ce solide duo, qui lui rend justice avec éclat. Même s’il s’agissait d’une transcription, nous avons eu le privilège d’entendre une interprétation habitée, et le public ne s’y est pas trompé en réservant aux deux musiciens une ovation grandement méritée.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmeran Rollin a eu une excellente idée en programmant ce concert Brahms. Renaud Capuçon et Guillaume Bellom ont fait honneur à Brahms et à ces trois sonates, qui sont un magnifique exemple du génie du compositeur hambourgeois.
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Crédit photo : François Le Guen