Alors que notre partenaire, l’Orchestre national de Cannes, joue notamment le Concerto pour violon de Barber avec Renaud Capuçon, dimanche 18 février, dans la traditionnelle salle Debussy du Palais des Festivals, la salle des Arlucs à La Bocca, accueille, ces dernières années, après des travaux, de plus en plus souvent les publics. Alors que les Baby Concerts, les Concerts Apéritif, Le Bel Aujourd’hui se poursuivent dans cette salle, Benjamin Levy, le directeur musical de l’Orchestre nous parle de la nouvelle série de la saison 2023-2024, les Arlucs Symphonique.
Depuis deux ans, nous proposons de plus en plus de formats aux Arlucs, un lieu qui est, rappelons-le, à l’origine, notre salle de répétition. Cela présente deux grands avantages : alors que le Palais des Festivals est très pris, aux Arlucs, nous organisons notre planning comme nous le souhaitons. Nous programmons même des Concerts Apéritif pendant le Festival du film ! Et pour l’Orchestre, jouer là où les œuvres ont été répétées est un énorme confort. Avec Jean-Marie Blanchard, notre directeur général, nous essayons de nouveaux formats depuis plusieurs années comme les Baby Concerts, les Concerts Apéritif, qui sont très conviviaux l’été, des concerts dédiés à la musique contemporaine, Le Bel Aujourd’hui, et aussi Une Œuvre, Une Heure. C’est à chaque fois un succès et nous affichons complet, souvent longtemps en avance. Nous nous sommes dit qu’il fallait donc essayer de repenser également le format du concert symphonique et de le proposer aux Arlucs.
Nous nous sentons plus libres pour leur programmation. Vous y trouverez, un peu comme dans la série Amour, gloire et Mozart, divers mouvements de musique de chambre, de symphonies et même… de chant. De fait, la forme du concert symphonique s’est rigidifiée à la fin du 19e siècle, en même temps que s’est instauré l’habit traditionnel du musicien, le frac ou la queue-de-pie. C’est seulement à partir de là qu’il a absolument fallu jouer une symphonie en entier, avec un concerto et une ouverture pour commencer. Or, à l’époque classique, on pouvait jouer un air, ou juste un mouvement de symphonie, ou même une nouvelle création du compositeur. Nous avons réalisé qu’il y a vraiment un public pour des formes de concerts différents. Il s’agit de renouveler des formes qui avaient lieu à l’époque de Mozart.
Il est vrai que le Palais des Festivals, où nous avons 9 dates cette saison, contient 1063 places. Mais si l’on remplit deux fois les Arlucs, il y a tout de même 520 places, ce qui, par rapport à la population de la ville, est la bonne taille pour un auditorium. Nous doublons donc tout simplement certains concerts. Aussi, nous avons programmé les concerts Odyssée Anglaise et Sérénade Britannique (deux rendez-vous des Arlucs Symphonique) les jeudis soirs et les dimanches matins. Nous avons aussi programmé chaque épisode de la série Amour, Gloire et Mozart (lire notre interview d’Olivier Py) le dimanche et le jeudi soir. Il est vrai que c’était plein et que nous aurions presque pu proposer une troisième date. Il y a également un autre bonus : en jouant le jeudi, en semaine, nous touchons un public nouveau, les jeunes actifs qui dédient leurs week-ends à d’autres activités.
En répétant dans la salle où nous jouons et en nous produisant devant une plus petite jauge, nous créons nécessairement une intimité plus grande. Les musiciens et les solistes croisent le public en sortant. Nous sommes loin de la séparation qui existe lorsqu’il y a des coulisses à l’arrière d’une très grande scène. On se croise et donc on se parle plus facilement, de manière informelle. Lors des Concerts Apéritif, il y a même une convivialité unique, autour d’un verre. C’est ce que nous souhaitons mettre en avant dans cette nouvelle formule, des « grands » concerts symphoniques proposés dans l’intimité de l’Auditorium des Arlucs, pour vibrer au plus proche des artistes.
Notre saison a ancré sa ligne de force sur la musique anglaise et américaine. Les Arlucs Symphonique suivent cette thématique, qui se prête tout particulièrement à un répertoire plus intimiste : si les 7 et 10 mars, notre « Odyssée anglaise » comprend la Simple Symphony de Britten et la Symphonie n°5 en ré majeur de Ralph Vaughan Williams, les 18 et 21 avril, nous jouerons Variation sur un thème de Frank Bridge de Britten et plusieurs chansons et sérénades de Britten. Nous avons également préparé un concert festif autour de la Saint Patrick le 16 mars, sur une idée de Florent Bontron, notre flûte solo, qui a proposé de mettre au programme non seulement de la musique traditionnelle irlandaise mais aussi des compositeurs emblématiques de ce pays que nous connaissons moins comme John Kinsella ou Hamilton Harty. Ce sera aussi l’occasion pour le public de retrouver les chefs Kaspar Zehnder et Pavel Baleff qui reviennent diriger l’Orchestre pour Odyssée anglaise et Sérénade Britannique et de découvrir deux jeunes virtuoses : la violoniste Alena Baeva, qui prêtera sa sensibilité au Concerto pour violon n°2 de Mendelssohn, et la pianiste Judith Jáuregui qui interprétera le Concerto pour piano n°1 de Chopin.
LES ARLUCS SYMPHONIQUE – PROGRAMME
JEU. 7 MARS 19H15 ET DIM. 10 MARS 11H
ODYSSÉE ANGLAISE
P. BALEFF DIRECTION / A. BAEVA VIOLON
BRITTEN / MENDELSSOHN / VAUGHAN WILLIAMS
SAM. 16 MARS 19H15
SAINT PATRICK’S CONCERT
B. LEVY DIRECTION / F. BONTRON FLÛTE / C. BONTRON HARPE / E. IMBERT VIOLON
F. DALY CHANT, CLAVIER ET BODHRAN / C. CIANCIOLO BASSE ET GUITARE
MUSIQUES IRLANDAISES
JEU. 18 AVRIL 19H15 ET DIM. 21 AVRIL 11H
SÉRÉNADE BRITANNIQUE
K. ZEHNDER DIRECTION / J. JÁUREGUI PIANO
BRITTEN / CHOPIN / ELGAR
Visuel : (c) M. Chatonnier / Orchestre national de Cannes
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