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Au Gstaad Menuhin Festival, Sol Gabetta rend un vibrant hommage au compositeur Wolfgang Rihm

par Hannah Starman
29.07.2024

Dimanche 28 juillet, à l’église de Saanen, Sol Gabetta, la violoncelliste et lauréate du Grand Prix suisse de musique 2024, et le pianiste australien Kristian Bezuidenhout nous offrent un concert intimiste et intense. A la suite de la mort, la veille, de Wolfgang Rihm, ami et collaborateur de Sol Gabetta, le programme initialement prévu a été changé pour y inclure sa composition Verschwundene Worte. Une soirée étincelante de grâce et de poésie.

Les « mots disparus » de Wolfgang Rihm

 

Rejoignant la scène par une petite porte en bois, Sol Gabetta prend le micro pour lire en allemand un texte en souvenir de Wolfgang Rihm, mort le 27 juillet. Dans sa brève allocution, elle évoque la « créativité et la poésie » du compositeur et essayiste qui a écrit le Concerto en Sol pour elle en 2018 et partage avec le public un extrait de la lettre que Rihm lui avait envoyée avec la partition de Verschwundene Worte. Sa voix tremble un instant lorsqu’elle cite le poème sur la mort de Friedrich Rückert Verwelkte Blumen, que Rihm a mis en musique en 2009.

 

Dans sa lettre, Wolfgang Rihm explique à Sol Gabetta comment il l’entend jouer Verschwundene Worte : « Presque trop lentement, avec émotion, mais sans sentimentalité, avec une chaleur fraîche. » Le morceau de trois minutes, écrit en 2022, fait partie de cinq compositions que Sol Gabetta et Bertrand Chamayou ont commandés aux compositeurs contemporains (Jörg Widmann, Heinz Holliger, Francisco Coll et Wolfgang Rihm) pour leur double album Mendelssohn, paru chez Sony en janvier.

 

Sol Gabetta, magnifiquement accompagnée par Kristian Bezuidenhout, nous livre une interprétation intensément ressentie et sans le moindre pathos. Les yeux fermés, la violoncelliste marque un long moment de silence à la fin, avant de poser son archet. Les applaudissements éclatent dans l’église pleine comme un œuf.

 

Variations concertantes pour violoncelle et piano de Felix Mendelssohn

 

Après ce moment de recueillement, Sol Gabetta et Kristian Bezuidenhout continuent avec les Variations concertantes pour violoncelle et piano de Felix Mendelssohn. En 1829, alors qu’il prépare la première interprétation de la Passion selon Saint Matthieu de Bach depuis 100 ans, Mendelssohn trouve le temps pour écrire ses Variations concertants pour son frère cadet, Paul, qui était violoncelliste.

 

La partition de Mendelssohn présente un déséquilibre de virtuosité en faveur du piano (joué lors des soirées familiales chez les Mendelssohn par Felix ou Fanny), mais le duo Sol Gabetta et Kristian Bezuidenhout est tellement bien accordé que le résultat final est un parfait bonheur. Sur son violoncelle Matteo Goffriller, Sol Gabetta sculpte chacun des petits bijoux de Mendelssohn avec le soin d’un orfèvre et l’énergie d’une danseuse de tango, tandis que Bezuidenhout, spécialiste de la pratique d’exécution historique, y apporte de ravissantes touches de fantaisie sur son pianoforte Blüthner de 1856.

 

Sans entracte, Sol Gabetta et Kristian Bezuidenhout enchainent deux sonates pour violoncelle – la Sonate pour violoncelle et piano n°1 en mi mineur op. 38 de Johannes Brahms et la Sonate pour violoncelle et piano n° 2 en ré majeur op. 58 de Felix Mendelssohn.

 

Sonate pour violoncelle et piano n°1 en mi mineur op. 38 de Johannes Brahms

 

Composée en 1865 et crée le 14 janvier 1871 au Gewandhaus de Leipzig, la Sonate n°1 de Brahms a connu un succès immédiat. D’une durée d’exécution de 25 minutes, la Sonate n°1 est une œuvre écrite dans un souci d’équilibre entre le violoncelle et le piano.

 

Selon la partition, ce dernier n’est pas juste un accompagnateur, mais un partenaire constructif et bienveillant. Dans son livre The Chamber Music of Johannes Brahms, le musicologue Henry Drinker rapporte que lors de la première lecture avec le compositeur au piano, le dédicataire de l’œuvre, juriste et violoncelliste amateur Josef Gänsbacher, s’est plaint d’être noyé par le piano au point de ne pas pouvoir s’entendre jouer, à quoi Brahms aurait répondu : « Et fort heureusement pour vous ! »

 

Rien de tel ne vient troubler le jeu complice de Sol Gabetta et Kristian Bezuidenhout. Tandis que le piano enveloppe la voix riche et chaude du violoncelle avec une dense texture polyphonique, les deux musiciens brillent d’une présence intense et nourrie par une flamme singulière, sans empiéter sur l’espace sonore de l’autre.

 

Sol Gabetta ouvre le premier mouvement aux accents de l’art de la fugue de Bach, avec un solo ample et lyrique sur des accords au clavier, une mélodie qui est passe ensuite au piano, qui suit l’alternance entre les passages dynamiques et plus lents. Sol Gabetta sait aussi bien créer des moments lumineux qu’évoquer une obscurité troublante. Yeux fermés, sourcils froncés, quelques petites goutes de transpiration sur son cou, elle semble absorbée par la musique.

 

Et puis, un petit sourire se dessine sur ses lèvres et son corps se balance comme pour prolonger le mouvement de l’archet – on devine une espièglerie qui ne tarde pas à se manifester. Le second mouvement avec son caractère de menuet qui renvoie à Mozart ou Haydn et son ornementation baroque, s’y prête si bien que Kristian Bezuidenhout n’en fait pas moins au piano. Ils n’ont pas besoin de se regarder pour sourire ensemble en musique. Cette fraîcheur interprétative a quelque chose de résolument moderne, même si le troisième Allegretto de la N°1, présenté dans une forme fuguée, fait des références encore plus marquées à Bach.

 

Sonate pour violoncelle et piano n°2 en ré majeur op. 58 de Felix Mendelssohn

 

Après une brève pause (le concert se joue sans entracte), Sol Gabetta et Kristian Bezuidenhout reviennent sous une salve d’applaudissements, pour jouer la Sonate n°2 de Mendelssohn. Le compositeur écrit sa deuxième sonate en 1843 et il la dédicacera à son ami et violoncelliste amateur, le comte Mateusz Wielhorski.

 

La Sonate n°2 est une œuvre exubérante, pétrie de tensions dramatiques qui s’expriment au travers des passages chantants du violoncelle et des torrents d’arpèges dans la partie piano. Elle incarne la juxtaposition chez Mendelssohn entre le classicisme formel qui encadre la construction de l’œuvre et sa fascination romantique avec la couleur tonale et la virtuosité de l’écriture.

 

Le premier mouvement Allegro assai vivace s’ouvre sur une mélodie ascendante au violoncelle sur un accompagnement bondissant d’harmonies pulsées au piano. Le jeu de Sol Gabetta est poétique, solaire et puissant, mais même dans les épanchements les plus lyriques du violoncelle, elle ne se laisse pas tenter par l’affectation. Ni par une forme de brutalité qui peut séduire des violoncellistes en quête de projection. La sienne est fabuleuse. De son côté, Kristian Bezuidenhout l’accompagne avec attention, mais s’amuse visiblement aussi derrière son pianoforte, ajoutant une petite fantaisie par-ci ou par-là, mais retombant toujours sur ses pattes quand il le faut. Les deux musiciens sont admirablement coordonnés et il se connaissent bien. Les quelques enthousiastes se mettent à applaudir après le premier mouvement, mais ils seront vite réduits au silence par leurs voisins.

 

Le deuxième mouvement, Allegretto scherzando, ressemble davantage à un intermezzo qu’à un scherzo endiablé, mais avec tout de même de l’espièglerie d’un scherzo et une mélodie principale très accrocheuse confiée entièrement au violoncelle. Mais c’est l’Adagio lent qui nous offre les moments les plus inoubliables de cette sonate. Il s’ouvre sur de somptueux arpèges roulants au piano, superbement exécutés par Kristian Bezuidenhout. Yeux fixés devant elle, Sol Gabetta l’écoute attentivement avant de lever son archet pour nous livrer une lente et puissante traversée d’émotion dramatique. Le duo termine le Molto allegro e vivace final avec la gaité effervescente de Thelma et Louise accélérant leur voiture vers le précipice, dans dans la complicité, le fou rire et la bonne humeur.

 

Les applaudissements du public grisonnant et endimanché sont tellement vigoureux et insistants que le duo a offert deux bis. Sol Gabetta a joué les yeux fermes le sublime arrangement de Glazunov de l’Etude op. 25 de Chopin. Avec Bezuidenhout, ils ont bouclé la boucle avec le Lied Ohne Worte de Mendelssohn. Une romance sans paroles dédicacé à Lisa Cristiani, une remarquable violoncelliste française, morte à 26 ans du choléra en Sibérie. Sol Gabetta nous fera découvrir son œuvre lors de son concert du 2 août au Gstaad Menuhin Festival.

 

© Hannah Starman