Arte Concert Festival – Bill Ryder-Jones, Porridge Radio & St. Vincent

Une immense file s’étend devant la Gaîté Lyrique ce vendredi 25 octobre. Les affiches colorées qui encadrent le parvis du lieu annoncent la programmation du soir : Bill Ryder-Jones et ses harmonies folk, Porridge Radio et sa poésie brute de rock, St. Vincent et ses cocktails rock-electro-pop. Les billets (gratuits) sont partis en quelques heures, et le public parisien se presse pour pouvoir suivre ces trois concerts, qui sont avant tout l’occasion d’une captation visuelle et sonore. Cult.news vous en dit un peu plus et vous invite surtout à jeter une oreille et un œil aux sets des artistes, qui sont déjà disponibles sur Arte !

La délicatesse folk de Bill Ryder-Jones

Quand la voix de Bill Ryder-Jones s’élève dans le foyer historique, l’atmosphère s’emplit de légèreté et de profondeur. Musicalement, l’auteur-compositeur-interprète anglais mélange des éléments de rock indépendant, de pop et de folk, avec une forte influence de la musique acoustique. Ses compositions se caractérisent par des arrangements délicats, des mélodies poignantes et des paroles introspectives. Et surtout, sa voix douce et vulnérable contribue à l’atmosphère subtilement mélancolique de sa musique, créant une expérience d’écoute profondément immersive, comme ce soir, sous le regard serein des peintures du lieu. L’ancien guitariste et membre du groupe The Coral peu désormais se targuer d’une riche carrière solo, avec pas moins de cinq albums, dont le dernier Iechyd Da a su charmer l’auditoire de la Gaîté Lyrique… Mention spéciale pour le morceau « This Can’t Go On » !

Porridge Radio : le nom d’une poésie brute

Le groupe britannique formé en 2015 à Brighton, mené par la chanteuse et compositrice Dana Margolin, a électrisé la seconde scène de la soirée. Connu pour son mélange distinctif de rock alternatif et de pop indépendante, le groupe vient de sortir son quatrième album, intitulé (synthétiquement) Clouds In The Sky They Will Always Be There For Me… et le concert a été l’occasion d’une présentation exclusive, et virtuose, des morceaux de ce dernier. Combinant des éléments de rock, de punk et de pop, ces morceaux bouillonnent d’arrangements bruyants et cathartiques, et leur interprétation authentique et émotionnelle nous a plongé dans une atmosphère tout aussi brute que captivante.  Avec leur capacité à allier intensité et introspection, Porridge Radio fascine son public, explose l’écran, et s’impose progressivement comme l’un des groupes les plus prometteurs de la scène indépendante contemporaine. Notez que le groupe se produira au Trabendo, le 5 décembre prochain !

St. Vincent : la pop alternative et volcanique

Sur la même scène tout en longueur, les musiciens s’installent les uns derrière les autres, tandis qu’Annie Clark, la chanteuse, se trouve à l’extrémité droite de la scène – ce qui la rend difficile à voir pour une partie du public. Heureusement, elle se déplacera tout au long du concert pour interagir avec le public, rendant l’expérience plus engageante. Composé de musiciens talentueux comme Jason Falkner à la guitare et Mark Guiliana à la batterie, ainsi que Charlotte Kemp Muhl à la basse, le groupe crée un ensemble impressionnant, offrant un concert d’une durée inhabituelle (une heure et demie) pour un festival. Musicalement, St. Vincent mélange électro rock et art pop, avec des influences variées. Annie Clark, virtuose à la guitare, navigue entre des collaborations mainstream et un rock plus agressif. Le concert, débutant avec un morceau percutant, présente majoritairement des titres de son dernier album All Born Screaming, tout en intégrant des classiques de ses précédents albums. Si le set est parfaitement orchestré, si l’intensité et la provocation sont au rendez-vous, il nous a toutefois manqué la touche d’émotion nécessaire pour nous plonger totalement dans ce concert explosif.