Jamais trop tard pour débriefer les découvertes musicales de l’été. À Rock en Seine, Andéol a incarné une certaine pop française, teintée de rap. Intéressant sur la forme…
Vêtu d’un imperméable rouge, détendu sur la scène découverte du festival parisien en 2025, Andéol intrigue. Des beats électro qui incitent à se déhancher, un flow qui ronronne, influencé par le cloud rap, on se laisse tenter. L’artiste est sympathique, échange avec le public et fait défiler les titres qu’il a composés dans sa chambre, sur son ordinateur.
« Bisou sur la bouche », « Pas de weekend à Rome », « Lampadaires », si les petites histoires de cœur d’Andéol sont agréables à écouter, on imagine qu’avec un peu plus d’expérience – tant sur l’écriture que sur scène – l’artiste pourrait nous offrir une autre impression que celle d’une relative monotonie.
Son spleen est pourtant nourri d’audace : les beats sont variés, l’acoustique d’une guitare se fait entendre, et le chanteur, espiègle, prend le temps de s’asseoir près de la batterie pour chanter son titre. Le spleen se reflète aussi dans une attitude nonchalante qui sied parfaitement au personnage.
Cependant, on se dit que certains de ses textes – bien écrits, certes – pourraient gagner en profondeur. Le jour de sa prestation à Rock en Seine, on prend le risque de lui demander ce qu’il pense de l’engagement dans la chanson aujourd’hui. Sujet délicat. Andéol tergiverse, explique que c’est difficile de prendre position sans se retrouver submergé par un torrent de haine en retour. Ce n’est que trop compréhensible. L’artiste souhaite plaire au plus grand nombre.
En 2025, la puissance des réseaux sociaux peut vous élever au rang de César ou vous faire chuter en un clin d’œil. Peut-être est-ce cela qui retient certains auteurs de revendiquer une plume plus aiguisée. Pour Andéol, espérons que le temps lui apporte la maturité nécessaire pour s’affranchir des facilités. Sa poésie n’en sera que plus authentique et forte.
Visuel : ©AH