Les éditions Actes Sud poursuivent leur travail de réédition de l’œuvre de l’écrivain polonais Stanislas Lem, notamment connu pour ses œuvres de science-fiction (Solaris, Le Congrès de futurologie…). Une enquête, roman policier, ne convainc malheureusement guère.
Dans un salon anglais qu’on imagine confortable, au milieu du XXᵉ siècle, plusieurs hommes réunis discutent d’un mystère qui met la police en déroute. Le jeune inspecteur Gregory se voit être chargé d’une enquête tortueuse : des cadavres disparaissent à droite à gauche, sans logique apparente. Mais, si certains disparaissent tout simplement, c’est avant tout parce qu’ils seraient revenus à la vie juste avant… Gregory se heurte aux faits, peinant à établir une explication logique, « plus s’amoncelaient les faits scrupuleusement mesurés, photographiés et consignés, moins la construction qui en résultait avait du sens ». Secondé par le fantasque Sciss, Gregory avance tant bien que mal vers un semblant de vérité.
Publié à la fin des années 1950, Une enquête était jusque-là inédit en France. À sa lecture, on comprend pourquoi. S’il n’est pas à prouver que Stanislas Lem maîtrise les codes de la science-fiction, il s’embourbe ici dans une enquête policière qu’il mâtine de réflexions physiques et philosophiques incompréhensibles (« Les moteurs tournent plus mal dans le froid, de ce fait, il faut multiplier le produit de la distance du centre à l’incident et du temps écoulé entre deux incidents par la différence de température pour obtenir une grandeur constante. »). Noyant le lecteur sous une avalanche de détails et de phrases inutiles, l’auteur peine à faire avancer son intrigue malgré la volonté de mélanger science-fiction, roman policier et fantastique. Le format de la nouvelle aurait peut-être été plus adapté.
Une enquête, Stanislas LEM, roman traduit du polonais par Charles Zaremba, Actes Sud, 224 pages, 22 €