L’auteure de podcasts consacrés à la danse au sens large, du classique au contemporain, en passant par le hip-hop, le voguing, le waacking, l’électro, le flamenco, a publié chez Marabout un ouvrage traitant de 30 « artisans du mouvement » : Laura Arend, Mehdi Baki, Marion Barbeau, Camille Bon, Mellina Boubetra, Grichka Caruge, Paula Comitre, Dexter, Carlota Dudek, Johanna Faye, Jade Fehlmann, Jann Gallois, Fauve Hautot, Nicolas Huchard, Edouard Hue, Leïla Ka, Mehdi Kerkouche, Pablo Legasa, Germain Louvet, Josepha Madoki, Antonin Monié, Yanis Marshall, Brandon Masele, Matteo Masson, Nach, Laura Nala, Arthur Perole, Amalia Salle, Noé Soulier, Léo Walk.
« Les paroles s’envolent, les écrits restent » disait le poète. Dorothée de Cabissole a eu raison de garder trace des propos recueillis pour sa plateforme tousdanseurs.com, aucune bibliothèque hexagonale ne se souciant de conserver les articles de danse parus sur des sites disparus ou en voie de disparition. Pour rendre compte de l’ouvrage, il nous a fallu faire un choix dans les déclarations des artistes retenus par l’auteure. Dans le classique comme dans le flamenco, la danse se pratique dès le plus jeune âge ; et l’environnement familial joue un rôle important, comme le rappellent aussi bien le danseur étoile Germain Louvet que la bailaora Paula Comitre.
Cette dernière a « commencé la danse par des Sévillanes à 3 ans dans une école proche de chez [elle, à Séville] avant d’étudier le flamenco au conservatoire professionnel » de la capitale andalouse et de compléter sa formation par des cours en danses espagnoles, folkloriques, et sans doute aussi boléras. Germain Louvet a « débuté par du modern jazz (…). À 7 ans [il a] intégré le conservatoire national régional de Chalon-sur-Saône en danse-école » avant d’être admis à l’École de danse de l’Opéra de Paris. Enfin, son statut de danseur étoile lui a « permis de sortir de la hiérarchie du ballet de l’Opéra ». Il a pu « d’un coup s’autoriser à être soi-même ».
Nach est entrée dans le krump assez tardivement : « J’avais 22 ans et mes amis étaient tous plus jeunes que moi. Je devais apprendre un nouveau vocabulaire, un nouveau sport et une nouvelle manière de bouger (…) il y a aussi un enjeu de mise en scène, d’être un personnage, d’incarner quelqu’un. » À 15 ans, Jann Gallois, qui ne pensait « pas être destinée à la danse » s’est plongée « dans l’univers du hip-hop pour mieux comprendre le corps » qu’elle habitait.
Leïla Ka, passée par la compagnie de Maguy Marin, a pris du plaisir à jouer dans May B, une la forme de « théâtralité dansée » qui l’a poussée à se lancer à son tour dans le spectacle. Étant d’origine congolaise, Brandon Masele s’est adonné au ndombolo avant de passer au hip-hop en regardant le DVD de Street Dancer et les cours compris dans le CD en bonus. Il s’est spécialisé dans l’électro. Josepha Madoki, née à Kinshasa, dansait la rumba congolaise depuis son plus jeune âge et s’est branchée sur le hip-hop à Lille avant de se vouer au waacking qui est devenu pour elle « un mode de vie ».
Visuel provenant du site de Dorothée de Cabissole, tousdanseurs.com.