Recueil de sept nouvelles, Sept maisons vides n’arrive pas franchement à convaincre, du fait de son manque d’originalité et de style.
Avoir peur de soi-même, c’est ce que semble nous conseiller Samanta Schweblin au cours de ces sept nouvelles réunies dans un recueil lauréat du National Book Award du meilleur livre étranger en 2022. Née en 1978 à Buenos Aires, l’auteure argentine y développe un goût de l’étrange et un attrait pour la folie qui nous guette, selon elle le seul moyen à notre disposition pour fuir un réel bien trop pénible à supporter.
En ouverture, dans « Rien de tout cela », une fille et sa mère ont une activité bien particulière : regarder des maisons qui ne leur appartiennent pas et, en déplaçant ou en volant quelques objets, y apporter une petite touche personnelle. Dans « Mes parents et mes enfants », Marga s’inquiète de l’absence de ses enfants qu’elle pense être avec des grands-parents paternels quelque peu détraqués. Ou encore, « Ça arrive toujours dans cette maison » met en scène un homme qui inlassablement ramasse les habits que sa voisine jette dans son jardin.
La nouvelle la plus longue, « La respiration caverneuse », se concentre sur une vieille obsédée par la mort qui lui semble proche. Au point de rédiger une liste afin d’organiser ses derniers instants au mieux : « Tout trier. Donner ce qui est superflu. Emballer ce qui importe. Se concentrer sur la mort. S’il s’en mêle, l’ignorer. » Embêtée par un problème pulmonaire, la veille dame devient méfiante de tout ce qui l’entoure : une boîte de cacao, un jeune voisin, son propre mari… Lola devient peu à peu sénile et si elle souhaite mourir à tout prix, son corps refuse de la lâcher.
Finalement, Sept maisons vides se révèle pourtant…vide. L’ensemble est certes cohérent, et on lit cela sans déplaisir, mais avec un ennui poli, d’autant plus lorsqu’on a lu au cours de l’année des recueils de nouvelles géniaux (Les Dangers de fumer au lit de Mariana Enriquez, Comptine pour la dissolution du monde de Brian Evenson…).
Sept maisons vides, Samanta SCHWEBLIN, traduit de l’espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon, Grasset, 176 pages, 18 €
Visuel : © Couverture du livre