L’autrice russe multiprimée se voit entrer en Quarto en réunissant six publications : Les Pauvres Parents, Sonietchka, De joyeuses funérailles, Les Petites filles (inédit), Les Sujets de notre tsar et Le Corps de l’âme.
Dès la préface, l’autrice rappelle l’importance de l’écriture dans sa famille : «Dans ma famille, tout le monde écrivait ». Une première phrase qui peut rappeler l’incipit de Sonietchka : « Dès son plus jeune âge, à peine sortie de la prime enfance, Sonietchka s’était plongée dans la lecture. » Cette femme de lettres née en 1943 suit d’abord des études scientifiques et se retrouve à la chaire de génétique de la faculté de biologie de l’université de Moscou. Mais le désir d’écrire se fait de plus en plus sentir : à partir des années 1980, Ludmila Oulitskaïa se consacre à l’écriture (exercices de dramaturgie, pièce pour enfants, scénarios de dessins animés). Son premier livre, Les Pauvres parents, un recueil de nouvelles, est d’abord publié en France par Gallimard. Sonietchka, lui, parait dans la revue Novy Mir en 1992 avant d’être traduit en français en 1996 et de recevoir le prix Médicis étranger. Les repères biographiques du Quarto donnent un vaste aperçu de la carrière de l’autrice, agrémenté d’archives.
Traduits par Sophie Benech, les textes d’Oulitskaïa insistent sur les tragédies russes du XXᵉ siècle : guerres, famines, communisme, etc. Les neuf nouvelles de Pauvres parents nous décrivent ainsi une société moscovite parquée dans de minuscules appartements aux cloisons bien minces. Sonietchka nous présente une héroïne assez laide, mais constamment heureuse, dont la destinée se retrouve bouleversée lorsqu’elle finit par être demandée en mariage. De joyeuses funérailles nous transporte à New York auprès d’un artiste peintre, Alik, entouré de la communauté expatriée russe. Les Petites filles regroupe trois nouvelles inédites et des nouvelles issues du recueil Un si bel amour et autres nouvelles. Les Sujets de notre tsar et Le Corps de l’âme sont également des recueils de nouvelles.
Quarto Ludmila Oulitskaïa – Fragments d’un tout, Gallimard, 1024 pages, 28 euros
Visuel : © Couverture du livre