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« Nul ennemi comme un frère » de Frédéric Paulin : Au cœur de la guerre civile libanaise

par Julien Coquet
06.12.2024

En attendant le deuxième tome prévu fin février 2025, retour sur un des romans marquants de la rentrée littéraire de septembre 2024, véritable radiographie de la guerre civile du Liban.

Il y a quelque chose de James Ellroy dans les premières pages de Nul ennemi comme un frère. Une volonté de l’auteur de bombarder ses lecteurs d’informations, de personnages, de noms propres. Au départ, disons-le franchement, on s’accroche. On se prend à dresser une liste des personnages, à consulter quelques pages Wikipédia pour mieux comprendre le contexte géopolitique, à revenir en arrière pour confirmer tel fait. Mais le travail en vaut la peine : au bout d’une cinquantaine de pages, difficile de lâcher Nul ennemi comme un frère.

« La guerre, aucune prière, aucune confession, aucun pardon ne peut la racheter. »

Le roman s’ouvre par un événement tragique, déclencheur de la guerre civile libanaise qui coure de 1975 à 1990. Le 13 avril 1975, des phalangistes chrétiens attaquent un bus de Palestiniens, tuant vingt-sept passagers. Le livre se clôture, 450 pages plus loin, par l’attentat du poste « Drakkar », le 23 octobre 1983, qui coûte la vie à 58 soldats français, et celui de l’aéroport international de Beyrouth visant l’armée américaine (241 morts). Le livre traversera des moments clefs d’une guerre qui ravagea un pays : l’assassinat de l’ambassadeur français Louis Delamarre (1981), les massacres de Sabra et Chatila ou encore l’opération « Paix en Galilée » (1982).

 

Le roman avance sans temps mort, porté par des personnages représentant chacun des raisons d’être antagonistes. On y suit le chiite Abdul Rasool al-Amine et son fils, le conseiller politique à l’ambassade de France Philippe Kellermann, la famille chrétienne Nada dont le fils Michel part en France plaider la cause du Liban auprès du RPR. Deux femmes puissantes aimantent également cet univers très masculin : Sandra Gagliago, une juge d’instruction, ou encore Zia Al-Faqih, traductrice pour l’ambassade de France dont les positions vont grandement évoluer au fil des pages.

 

Les religions ont leurs raisons que la raison ignore

Nul ennemi comme un frère parvient parfaitement à faire cohabiter les différents courants et forces qui traversent le Liban : « Qu’est-ce que les Juifs ont le droit de faire ? Qu’est-ce que les Syriens ont le droit de faire ? Qu’est-ce que les chrétiens, les Palestiniens, les Druzes, les sunnites, les chiites ont le droit de faire ? Qui comprend quelque chose au Liban d’aujourd’hui ? » Frédéric Paulin opte d’ailleurs pour une focale sur les intérêts français au Liban, mettant en scène la vision du RPR et de Chirac, proche des chrétiens, et celle de François Mitterrand, alors Président de la République, à qui l’on reproche d’être trop proche des Palestiniens.

 

Première partie dont le deuxième volet, Rares ceux qui échappèrent à la guerre, est annoncé pour février 2025, Nul ennemi comme un frère (quel beau titre) est un roman exigeant et néanmoins passionnant. Portrait d’hommes et de femmes embourbés dans un pays en guerre (« Ceux qui diront que la guerre, ce n’est pas émasculer des prisonniers, tuer des enfants, violer des femmes ou des gamines, exécuter des vieillards, couper les doigts des cadavres ou des blessés pour voler leurs bagues, ceux-là n’ont jamais fait la guerre. »), le roman rend hommage à un peuple qui a souffert avec un grand sens de la pédagogie et du suspens.

 

Extrait :

« Bien sûr, la guerre civile libanaise est une guerre sans visage. La mort, là-bas, n’est pas celle que l’on côtoie dans les autres guerres. Pas de prison, pas de procès, pas d’exécution légale. On y meurt au petit déjeuner dans sa cuisine lorsqu’une roquette réduit en miettes un immeuble. On y meurt en traversant une rue alors que les chasseurs israéliens bombardent un quartier palestinien ou chiite. On y meurt d’une balle dans la tête tirée par un sniper au petit matin, en allant au travail. On y meurt à un barrage parce que sa carte d’identité est celle d’une communauté ennemie. On y meurt anonymement parce que l’Etat n’existe pas et que des pays étrangers ou des milices s’y sont substitués. Comment pourrait-il considérer la mort comme un sujet tabou ? »

Nul ennemi comme un frère, Frédéric PAULIN, Editions Agullo, 480 pages, 23,50 €

Visuel : © Couverture du livre