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« Montevideo » d’Enrique Vila-Matas : Biographie d’un style

par Julien Coquet
le 06.09.2023

Bien malin celui qui serait capable de résumer le dernier livre d’Enrique Vila-Matas, qui marie grands moments de réflexion sur la littérature et passages quelque peu poussifs.

Quiconque ouvre un livre d’Enrique Vila-Matas, auteur espagnol reconnu internationalement, sait qu’il s’embarque pour un voyage dont il ne connaît ni la destination, ni les méandres sinueux. Pour autant, Montevideo commence classiquement par une phrase quelque peu typique d’un Bildungsroman qui ne demande qu’à s’écrire : « En février 1974, je fis un voyage à Paris dans l’intention anachronique de devenir un écrivain des années 1920, style « génération perdue ». » Si on pense que l’on va avoir affaire aux années passées par Vila-Matas dans la capitale française, déjà racontées dans Paris ne finit jamais (2004), le récit dérive progressivement.

Le premier tiers de Montevideo se rapproche plus de l’essai littéraire que d’un roman proprement dit, le narrateur (Vila-Matas lui-même ?) s’interrogeant sur les cinq tendances narratives que sont : « 1) Celle de ceux qui n’ont rien à raconter. 2) Celle de ceux qui délibérément ne racontent rien. 3) Celle de ceux qui ne racontent pas tout. 4) Celle de ceux qui attendent que Dieu raconte, un jour, tout, y compris pourquoi il est si imparfait. 5) Celle de ceux qui se sont pliés au pouvoir de la technologie qui apparemment transcrit et enregistre tout et, par conséquent, rend dispensable le métier d’écrivain. » Mais le narrateur, après avoir écrit le premier segment du livre intitulé « Paris », et avoir glosé sur les tendances narratives, se retrouve en panne sèche : impossible pour lui de continuer à écrire. Vila-Matas se retrouve victime du syndrome de Bartleby qu’il a si bien décrit dans plusieurs de ses livres : « J’avais souhaité à un moment donné m’approcher du monde de ceux qui, ayant peu ou beaucoup écrit, s’étaient laissé porter par la pulsion négative ou l’attrait du néant et avaient cessé d’écrire. Mais le problème de la persécution auquel me soumet ce livre et que je pressens depuis un certain temps est qu’un de ces jours, je devienne moi-même la victime de mon propre syndrome. »

Habité par la peur de ne plus pouvoir écrire, Vila-Matas voyage, à Lisbonne où il se retrouve dans la chambre voisine de celle d’un Jean-Pierre Léaud aux multiples éclats de rire ; à Montevideo, sur les traces d’une nouvelle de Julio Cortázar, « La Porte condamnée », et notamment d’une chambre d’hôtel ; et enfin à Paris, plus précisément à Beaubourg pour une exposition d’art contemporain.

Autant dire qu’on retrouve toute la verve et le savoir encyclopédique d’Enrique Vila-Matas dans ce Montevideo. Si on est en droit de trouver le dernier tiers trop lourd et un peu alambiqué, on ne peut qu’être ébahi par la capacité de l’auteur à égrener des grands noms de la littérature (Antonio Tabucchi, Melville, défini comme un écrivain de la « totalité » grâce à son Moby Dick, Laurence Sterne et son Tristram Shandy…). On relèvera également de belles citations : « Le secret d’ennuyer est celui de tout dire » (Voltaire) ou encore « Après avoir vécu à Paris, il est impossible de vivre ailleurs, y compris à Paris » (John Ashbery). Et on se prend aussi à délimiter le vrai du faux, à voir à quel point ce que nous raconte le narrateur colle ou non à la biographie du vrai Enrique Vila-Matas : ce dernier n’a-t-il donc jamais rencontré Jean-Yves Jouannais, dont Vila-Matas a préfacé l’essai Artistes sans œuvres ? La performeuse Madeleine Moore, amie de Dominique Gonzalez Foerster, et soi-disant autrice d’un certain La Concession française, existe-t-elle ? Bref, tant de questions qui ne trouvent pas de réponses, et n’en demandent d’ailleurs pas forcément, c’est là tout le charme des écrits d’Enrique Vila-Matas.

 

« Je donnerais n’importe quoi pour marcher un jour dans n’importe quelle rue du monde et rencontrer quelqu’un qui sorte à ma rencontre pour me dire qu’il a tous les jours de plus en plus de mal à comprendre ce que j’écris. Il serait génial de l’entendre parce que je pourrais être Valéry pendant quelques secondes de toute ma vie et répondre au reproche avec les mots mêmes qu’il a dits à son ami, l’abbé et critique littéraire Bremond quand celui-ci lui a fait les mêmes griefs. Valéry a regardé l’ecclésiastique des pieds à la tête et lui a dit qu’il devait comprendre qu’il ne s’était pas levé toute sa vie entre quatre et cinq heures du matin pour écrire des sottises. »

Montevideo, Enrique VILA-MATAS, traduit de l’espagnol par André Gabastou, Actes Sud, Collection « Lettres hispaniques », 272 pages, 22,50 €