Cette auto-fiction ayant pour thème le deuil, la communauté manouche et la découverte de ses préférences sexuelles convainc notamment par la beauté de ses aquarelles.
A l’été 1984, Antoine rentre dans sa campagne sur les bords de la Loire, proche d’Angers. Après le décès de sa mère, Antoine est parti vivre avec son père à Paris, où il a obtenu le bac, suscitant le respect des villageois. Les journées ennuyantes se succèdent, en attendant la rentrée prochaine à la Sorbonne pour étudier la littérature. Chez la sœur de sa mère, le jeune homme lit, écoute les grands tubes de l’époque (Joni Mitchell, Cindy Lauper, Phill Collins…) et se promène à vélo. Alors qu’une communauté manouche s’installe aux alentours du village, Antoine se retrouve intrigué par le beau Melalo. Se rapprochant de plus en plus des gens du voyage, le personnage principal ne comprend pas la méfiance des villageois envers les manouches.
Manouche manouche est un coming of age intéressant. Johann G. Louis fait le portrait d’une jeune homme intelligent et beau, qui ne comprend pas d’où vient la fascination qu’exerce Melalo sur lui. N’imaginant même pas être homosexuel, Antoine se retrouve tout de même bouleversé lorsque le jeune Manouche se rapproche de Delphine, une jeune villageoise délurée qui ne cherche qu’à fuir la campagne où elle s’ennuie. Les très belles aquarelles de l’auteur font se contraster la paisibilité de la campagne angevine des bords de la Loire avec l’antitsiganisme des villageois et l’homophobie d’un groupe de jeunes villageois. Un album émouvant à offrir aux adolescents.
Manouche manouche, Johann G. LOUIS, Dargaud, 168 pages, 22,95 €
Visuel : © Couverture de l’album