Livres

« Lettres pour ma fille » : un abécédaire de tendresse et d’émancipation

par Camille Zingraff
19.09.2025

Dans son abécédaire Lettres pour ma fille, Emilie Chazerand conjugue son amour à son alphabet. Véritable plongée au cœur de l’intime, ce délicat objet semble avoir été écrit avec le cœur comme plume. Sublimé par les dessins et les couleurs pastel de Chien Fou, Lettres pour ma fille est un bijou de tendresse et de littérature, signé aux éditions la ville brûle.

***Lettres pour ma fille*, un objet littéraire sensible**

Nombreux sont les joyaux que l’on trouve dans les rayons de librairies, dans les bibliothèques ou dans les rayons de la ville brûle. Lettres pour ma fille en fait désormais partie. L’objet en tant que tel est un travail d’orfèvre ! Au travers d’une centaine de pages, Emilie Chazerand et Chien Fou déploient en mots et en dessins l’alphabet d’une mère pour sa fille.

L’abécédaire étant composé en rythme binaire, les silences du livre laissent l’espace aux émotions de filtrer au travers des pages. Une première double-page colorée et fleurie annonce la lettre, tandis que la deuxième double-page révèle d’un côté le mot choisi et sa description, et de l’autre, une illustration qui porte avec justesse le propos, parfois pour l’approfondir, et nous attendrir.

À la fois rassurantes et empouvoirantes, les phrases qui traversent l’alphabet sont bouleversantes de simplicité et d’amour.

Un amour sain et simple

Offrir un bout de son dictionnaire, de son alphabet à quelqu’un.e n’est pas un acte anodin, bien au contraire. Et si cet acte aurait pu être sublime mais étouffant, Lettres pour ma fille n’est que bienveillance, liberté et puissance.

Loin d’être un amour maternel oppressant, Emilie Chazerand s’appuie justement sur ses mots, et ses lettres pour laisser le « tu » s’envoler et grandir à son rythme. Le « je » quant à lui, reste à bonne distance et offre toute la liberté, l’espace et la respiration qu’il faut.

L’émancipation, au pluriel

En traduisant sa sensibilité, Chazerand offre un chemin d’émancipation à sa fille, mais aussi à elle-même. Au « F » de « Famille », l’autrice écrit « Je ne me suis jamais visualisée comme étant tes racines, une partie noueuse, tordue, enterrée de toi. Je suis un arbre, mais tu n’es pas mon fruit. Tu es un autre arbre, qui pousse à distance raisonnable de mon ombre ».

À chacun.e son verger et son espace, l’autrice signifie son individualité autant que celle de son enfant, encourageant ainsi, l’espace de s’aimer.

Véritable coup de cœur, Lettres pour ma fille sert la gorge d’émotions tout en emplissant de tendresse et de puissance. Ode aux mots et à ceux que l’on esquisse, Emilie Chazerand et Chien Fou offrent un alphabet, qui donne envie de conjuguer nos propres lettres à nos vécus et à nos amour.e.s.

Lettres pour ma fille, le 19 septembre en librairie.

En commande sur le site des éditions la ville brûle.

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