Récipiendaire du Glass Key Award, le livre de Leif GW Persson se penche sur un vieux briscard de la police suédoise enquêtant sur le meurtre d’une fillette, vieux de vingt-cinq ans.
Le Glass Key Award (Prix Clé de verre) récompense depuis 1992 une œuvre policière de nationalité scandinave. Comme récipiendaires, on compte Jussi Adler-Olsen, Stieg Larsson, Arnaldur Indridason, Jo Nesbo ou encore Leif GW Persson, en 2011, pour son roman L’Enquêteur agonisant que les éditions Rivages ont eu la bonne idée de traduire.
Le vieux Lars Martin Johansson se remet difficilement de son attaque cérébrale. À la retraite, l’homme ne pratique aucun sport et ne lésine pas sur le sucre et les graisses. Pas étonnant alors qu’il se retrouve à l’hôpital ! Mais le destin fait bien les choses : sa kinésithérapeute lui met entre les mains un vieux dossier, celui d’une fillette de neuf ans assassinée il y a vingt-cinq ans. Le meurtre a beau être classée, le convalescent prend les choses en main et décide de mener l’enquête depuis son lit d’hôpital, secondé par ses anciens collègues, et guidé par trois principes : « faire avec ce qu’on a, ne pas compliquer inutilement l’affaire et détester les coïncidences ».
Très fluide à lire, L’Enquêteur agonisant déroule son enquête sans perdre son lecteur dans des méandres tortueux, celui-ci principalement happé par des dialogues solidement construits. Pas à pas, l’enquête progresse, et le lecteur de s’attacher à Lars Martin Johansson et aux personnages secondaires. Une interrogation parcourt également tout le roman : que faire du coupable d’un meurtre prescrit ?
« Je me demande ce que l’agresseur faisait là, songea Johansson. Un vendredi soir, tard, en plein été. Par ce beau temps, en plus. Qu’est-ce qu’il fabriquait là ? Lui qui n’y habitait vraisemblablement même pas. Pourquoi n’était-il pas en ville, à faire des tours au volant de sa Golf rouge pour reluquer les fillettes en jupe courte qui jouaient encore dehors par cette douce soirée d’été ? Alors qu’elles auraient déjà dû être au lit. »
L’Enquêteur agonisant, Leif GW PERSSON, traduit du suédois par Esther Sermage, Rivages/Noir, 448 pages, 25 euros.