Cet ouvrage clair et concis revient sur la surveillance constante que nous subissons, mais à laquelle nous participons également.
Déjà publié en 2015 aux éditions Galilée, L’Empire de la surveillance se voit ici augmenté de deux entretiens (Julian Assange et Noam Chomsky) et d’une postface inédite qui revient sur les mesures prises lors de l’épidémie de coronavirus. L’essai se penche sur notre société où l’espionnage de masse est devenu monnaie courante, qu’il soit effectué par les États ou les grandes multinationales (qui bien souvent collaborent main dans la main avec les États). Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde diplomatique, revient sur le choix cornélien qui semble s’imposer à nous dès lors que la surveillance généralisée est évoquée : « jusqu’où les citoyens sont-ils prêts à sacrifier leurs libertés pour garantir leur sécurité ? ». Poursuivant son analyse sur la menace terrorisme qui sert d’excuse aux gouvernements pour mettre en place une surveillance globale, Ramonet parle alors de complexe sécuritaro-numérique. Si L’Empire de la surveillance ne révèle rien de nouveau, le livre permet de bien prendre en compte, chiffres à l’appui, ce qu’est la surveillance globalisée dans sur notre planète mondialisée.
Un bon livre, clair et concis, qui synthétise les enjeux actuels tout en soulevant de nombreuses questions et proposant même certaines pistes, en conclusion, pour résister à l’intrusion dans nos vies privées.
L’Empire de la surveillance, Ignacio Ramonet, Gallimard, Folio Actuel, 208 pages, 8,30 €
Visuel : © Couverture du livre