16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?    16:02:2025 : Décès de Serge Lasvignes, ancien président du Centre Pompidou    06.02.2025 : L’homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est mort à 78 ans    03.02.2025 Honoré,Nauzyciel … qui succédera à Eric Ruf ?
Agenda
Livres
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda

Le plaidoyer d’un magistrat pour une justice renouvelée

par Jean-Marie Chamouard
20.02.2025

Antoine Garapon est essayiste et magistrat. Dans son essai Pour une autre justice, la voie restaurative, il souligne les insuffisances de la justice, en particulier pour les crimes les plus graves et propose une voie originale pour une authentique réparation des victimes.

Justice restaurative : la réunion-séparation

« Comme juge pour enfants j’ai appris la misère, comme militant les horreurs de la guerre ». La justice ordinaire est basée sur le procès, la peine et le dédommagement, souvent financier, des victimes. Pour Antoine Garapon elle est adaptée aux crimes de droit commun mais insuffisante pour les crimes comme l’inceste, les crimes politiques d’état, les crimes sexuels commis au sein d’institutions comme l’Église. Ce sont des crimes fondamentaux, aux conséquences massives mais souvent invisibles. La victime est dépossédée de son passé, rongée par la culpabilité, frappée par une incapacité d’être. Ces crimes entraînent un effondrement symbolique, le mal provenant d’institutions qui devraient être structurantes et protectrices comme la famille, la religion, l’état.

Pour ces crimes fondamentaux, Antoine Garapon propose de compléter la justice ordinaire par une justice restaurative, qui peut aussi s’appliquer en cas de prescription. La victime et sa parole deviennent centrales. Elle se déroule dans un lieu neutre, où se réunissent les victimes, un tiers incontestable et un représentant de l’institution mise en cause. L’auteur de l’acte lui même est rarement présent. C’est la réunion – séparation. La réunion permet de recueillir les aveux et de reconnaître l’étendue du mal. La séparation, souvent matérialisée par un objet symbolique, autorise pour la victime, une mise à distance du crime. Le dysfonctionnement collectif doit aussi être exploré. Nous sommes alors dans la justice transformative qui recherche des explications collectives au mal. La victime va porter une vision du monde, elle n’est plus passive mais devient un acteur, une actrice de la justice.

Vers une justice existentielle

Antoine Garapon part de son expérience professionnelle de juge pour enfant. Il a participé à la commission indépendante sur les abus sexuels de l’église (Ciase) et préside la commission reconnaissance et réparation pour les victimes de violence sexuelle de la part de religieux. La justice restaurative reste partiellement expérimentale mais il existe des précédents historiques. L’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs donne une priorité à l’éducation et aborde dans sa globalité le mineur délinquant. Exemple emblématique de justice restaurative et transformative, la commission vérité et réconciliation a siégé en Afrique du Sud en 1995, à la fin de l’apartheid. Plus récemment le procès V13 a donné une part inédite à la parole des victimes des attentats du 13 Novembre 2015.
L’essai d’Antoine Garapon a aussi un aspect plus théorique, plus philosophique. La justice doit avoir une place fondatrice, existentielle afin de prémunir les violences émanant du pouvoir, du couple ou de la famille. Elle doit permettre à la victime de retrouver son innocence, dans le sens Nietzschéen du terme, c’est à dire de retrouver un destin au-delà du traumatisme originel. Par son humanité et son ouverture à la vie, la justice pourra accéder à l’universel.
Au delà de la dimension utopique, l’auteur se veut pragmatique. Il s’attache à la nécessaire articulation de la justice restaurative et de la justice ordinaire. Elles sont cumulatives et doivent coexister. Les deux justices doivent être dans un rapport « d’enveloppement mutuel », permettant son accomplissement.
« Pour une autre justice » est un essai original, éclairant. Il peut paraître décalé par rapport à nos attentes ou nos préjugés mais Antoine Garapon ouvre une autre voie qui mérite d’être suivie : la justice restaurative propose aux victimes une alliance réparative presque une alliance thérapeutique. Afin qu’elles retrouvent toutes leur capacités de vivre.

Antoine Garapon, Pour une autre justice, la voie restaurative, Presses universitaires de France, 208 pages, 18 Euros, sortie le 2 01 2025