Après Je suis leur silence, retour de la psychiatrique atypique Eva Rojas, enquêtant cette fois sur la disparition d’un joueur de foot.
Elle est belle, Eva Rojas, avec ses cheveux décolorés, sa silhouette longiligne et sa façon de s’habiller un peu fantasque. Eva se retrouve vite interrogée par l’inspectrice Merkel concernant la mort d’un néonazi, retrouvé la tête la première coulée dans du béton dans le port de Barcelone. Et pour que la parole se délie, Eva préfère parler non pas en présence de son avocat, mais en présence de son psychiatre, le docteur Llull. Dans le cabinet de ce dernier, Eva raconte la folle semaine qui l’a conduit à se retrouver sur le lieu d’un crime, avec comme point de départ une enquête sur la disparition d’un de ses patients, le célèbre joueur de football Joao Dos Mundos.
Je suis un ange perdu est une enquête enlevée, menée par enquêtrice à la personnalité atypique. Les trois voix, ou plutôt les trois présences, qui accompagnent l’enquêtrice la conseillent et l’aiguillent d’une piste à une autre. Au Barcelone touristique (les Ramblas, la Sagrada Familia…), Jordi Lafebre, né lui-même dans la ville catalane, préfère une Barcelone concrète, embouteillée et vivant la nuit (boîtes de nuit, prostituées). Centrée sur le milieu du football, bien que le FC Barcelone ne soit jamais nommé, l’enquête est rigoureuse et menée tambour battant. On peut regretter en revanche une voix off (celle d’Eva) un peu trop envahissante et explicative, comme si Jordi Lafebre ne faisait pas assez confiance à son dessin pour autant très clair.
Je suis un ange perdu, Jordi LAFEBRE, Dargaud, 112 pages, 21,50 €
Visuel : © Couverture du livre