Après le désespéré et très bon Le Couteau, l’inspecteur norvégien Harry Hole revient dans son pays se confronter à un tueur de femmes.
On pourrait croire revenir en arrière, aux années de formation de Harry Hole aux Etats-Unis, lorsque s’ouvre Eclipse totale. Car l’un des plus célèbres, si ce n’est le plus célèbre, inspecteur norvégien, formé aux Etats-Unis pour traquer les tueurs en série, se trouve à Los Angeles après avoir fuit la Norvège dans des circonstances dramatiques. Mais Harry Hole est incapable de se tenir à distance des emmerdes : s’il veut sauver la vie d’une vieille amie retenue en otage par des recouvreurs de dette mexicains, notre inspecteur va devoir se retrouver à travailler pour Markus Røed, un magnat de l’immobilier soupçonné d’avoir assassiné deux femmes ayant assistée à l’une de ses somptueuses fêtes. Si l’une a été retrouvée sans cerveau, il manque carrément la tête de l’autre.
Exclu de la police, mais ayant carte blanche grâce au chéquier de son employeur, Harry Hole monte une équipe de bras cassés pour mener l’enquête et démasquer le coupable. Mais disculper Markus Røed s’annonce plus compliqué que prévu, l’homme souhaitant garder une part d’ombre. Une stratégie décidément risquée puisque le véritable tueur semble bien malin et sûr de lui.
Les amateurs de Jo Nesbø retrouvent ici le héros qu’ils aiment. Harry Hole fait toujours face à ses problèmes d’alcoolisme et à ses démons (la mort de sa femme et de son meilleur ami) tout en assumant son allure de beau gosse malgré lui. L’intrigue fonctionne, efficace, sur près de 600 pages. On est en droit d’apprécier le modus operandi du tueur, mais avouons que l’on s’ennuie un peu d’un canevas (rebondissements, fausses pistes journalistes à la déontologie floue) qui ne se renouvelle guère depuis maintenant quelques tomes.
Eclipse totale, Jo NESBØ, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Gallimard, Série noire, 592 pages, 22 euros.
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