« La maison d’édition Esquif est née sur l’envie de pousser le curseur, de proposer des récits courts qualitatifs, des fantaisies riantes, des tornades compactes, des parenthèses élaborées. » Première fournée de textes courts (moins de 50 pages) signés Fabrice Caro et Aurélie Champagne.
Un texte qui débute par « Quand le téléphone a sonné, j’étais en train de me prendre » ne peut que promettre un sacré voyage. Et cela sera en effet le cas du narrateur de Rumba Mariachi, balloté de chez lui au commissariat de police en passant par l’hôpital, un supermarché et un crématorium. Son suicide reporté à cause d’une annonce Le Bon Coin, le narrateur va décidément vivre une folle journée. Publié avant l’été, et donc avant le dernier roman de Fabrice Caro que l’on a peu apprécié, Rumba Mariachi convoque le meilleur de l’auteur de Zaï zaï zaï zaï et du Discours. Un personnage au bout du rouleau (les fameux anti-héros que l’on retrouve régulièrement), des situations décalées et incongrues, et des expressions font de cette novella un très chouette moment de lecture.
C’est dans une veine plus émouvante que se situe le deuxième texte publié par les éditions Esquif. A la première personne également, Mona déroule le quotidien d’une employée pour un parc à jeux pour enfants. Les cris lui trottant en permanence dans la tête, bien après être rentrée chez elle, la narratrice se fait épauler par sa collègue Flora. Les deux occupent des petits boulots pour survivre. Mais un jour, c’est la petite Mona dont on apprend la disparition, et que les deux femmes retrouvent dans la piscine à balles… Emouvant sans être misérabiliste, Mona fait le portrait de la sororité qui peut se créer entre collègues de travail.
Rumba Mariachi, Fabrice CARO, Esquif 40 pages, 7,50 €
Mona, Aurélie CHAMPAGNE, Esquif, 48 pages, 7,90 €
Visuel : © Couverture de Rumba Mariachi